Le lac de nulle part de Pete Fromm
(Lake Nowhere)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes :
(basée sur 4 avis)
Cote pondérée :
(3 000ème position).
Visites : 2 784
un roman d'aventures modernes et sensibles
Le lac de nulle part
roman écrit par Pete Fromm
445 pages
éditions Gallmeister
janvier 2022
Roman d'aventures modernes
Trig et Al, frère et sœur jumeaux, jeunes adultes, sont invités par leur père à une expédition au Canada en canoë en plein mois de novembre.
Intrigués mais heureux de retrouver ce père qui est séparé de leur mère et qui les a délaissés, ils ont envie de retrouver un peu de cette atmosphère d'aventure scoute.
C'est un retour dans l'enfance.
En prenant moi aussi l'un des deux canoës pour les accompagner, je me suis inquiété : un si grand voyage de 445 pages risque de me lasser.
Je me voyais lire cette œuvre en m'y mettant en plusieurs fois.
Bien m'en a pris, j'ai passé une partie du réveillon avec ces aventuriers ne les laissant que quelques minutes par ici et par là pour faire à manger et répondre aux différents messages.
Ce livre m'a passionné.
Que cherche cet homme ?
Que cache-t-il ?
Il semble tout oublier, ne pas savoir où ils vont.
Comment est-ce possible, lui qui est pratiquement né dans un canoë ?
Les jumeaux se posent la question sur ce père qu'ils adorent, est-il Alzheimer ?
Nous partons donc, eux et moi, dans le lac nulle part, après en avoir traversé plusieurs autres lacs pendant des jours et des jours.
J'apprends à les connaître et à découvrir leur vie d'aujourd'hui et celle d'avant la rupture entre ce professeur de mathématiques et sa femme.
Toutes les familles ou presque ont des secrets cachés, celle-ci en a un que le lecteur découvrira assez vite au moment où les jumeaux vont avoir la peur de leur vie.
Nous sommes en pleine aventure dans des lacs glacés avec des acteurs bien équipés mais peut-être pas assez bien guidés et préparés dans une zone quasi inhabitée et très froide.
Le frère et la sœur sont fortement liés et complices. Ils se ressemblent tout en étant fort différents, Trig comme Trigonométrie -quel drôle de nom- est autant volage et dévoreur dans sa vie sentimentale que sa jumelle Al.... semble réservée sur ce plan-là .
Sur le reste, le sens de l'organisation, le courage et même la témérité, ils sont tous les deux très forts et inégalables.
Je regrette d'avoir terminé ce roman écrit par une grande plume de la littérature américaine.
Jean-François Chalot
Envoyer à un(e) ami(e)
Version imprimable
Les éditions
-
Le lac de nulle part [Texte imprimé], roman Pete Fromm traduit de l'américain par Juliane Nivelt
de Fromm, Pete Nivelt, Juliane (Traducteur)
Gallmeister
ISBN : 9782351782859 ; 24,60 € ; 06/01/2022 ; 448 p. ; Broché
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Entre « Indian Creek » et « Sukkwan Island » …
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 19 mai 2025
Il évoque aussi ce sublime roman de David Vann, Sukkwan Island, relatant l’expérience d’isolement d’un père et de son fils dans les solitudes glaciales de l’Alaska.
Clairement le point commun de ces romans est de nous faire sentir le souffle puissant des immensités nord-américaines, que ce soit du Canada ou des USA, dont nous n’avons pas d’équivalent, et peu l’idée, nous ici en Europe. (Au passage, un élément peut-être, qui explique une perception du monde différente ?)
Dans Le lac de nulle part, ce sont trois américains, un père sexagénaire et ses deux jumeaux ; Al et Trig (oui, le père est un fou des maths et a nommé ainsi ses enfants, Al pour Algèbre et Trig pour Trigonométrie !), un garçon et sa sœur, 25 – 30 ans à vue de nez, on ne sait pas bien, qui vont se lancer dans une opération « nostalgie », des plus insensées à la réflexion.
La famille s’était peu à peu décomposée dans un passé récent ; le père quittant femme et enfant et les liens se distendant sérieusement. Exit alors les grandes virées estivales de plusieurs jours ou semaines en canoé, en autonomie, qui rythmaient leurs étés.
Aussi, très grande est leur surprise quand Al (la fille) et Trig (le gars) reçoivent un message du père leur proposant de renouveler l’expérience : un mois à partir à trois dans une région sauvage du Canada, dans la proximité d’International Falls (Minnesota), à sillonner des lacs. Un mois à trois, en autonomie totale.
Il y a quand même un problème ; c’est alors le mois d’octobre. Plus vraiment l’été et ses températures clémentes. Octobre et Novembre dans le viseur c’est plutôt la neige qui va tomber, dans les montagnes qui sont là, et les lacs qui vont geler.
Alors ce roman pourrait n’être qu’une palpitante relation d’une équipée en mode survie d’un père et de ses deux grands enfants dans un environnement qui devient vite hostile avec l’arrivée du froid mais, à l’instar de Sukkwan Island, c’est beaucoup, beaucoup plus que cela. Beaucoup plus subtil mais surtout plus terrifiant. Le coup au plexus mode Sukkwan Island on l’a aussi, dans le dernier cinquième du roman. Pete Fromm avait bien fait monter le pressentiment tout au long du roman mais la surprise est quand même énorme et surtout, d’une grande subtilité. A telle enseigne que reprenant le livre en mains pour en rédiger la critique je me surprends à redécouvrir dans les premières pages des choses qui forcément échappent au lecteur mais qui interpellent à la relecture, au point de penser qu’une relecture pourrait être indispensable …
De la très belle ouvrage. Avec le souffle glacé des grands espaces nord-américains qu’on méconnait, ici en Europe …
Trig et Al
Critique de Poet75 (Paris, Inscrit le 13 janvier 2006, 68 ans) - 6 août 2023
Dans Le Lac de Nulle Part, le narrateur se prénomme Trig et il a une sœur jumelle dont le prénom est Al. C’est Bill, leur père, qui les a affublés de ces prénoms de matheux (Trig comme trigonométrie et Al comme algèbre), un père qui, ayant divorcé d’avec son épouse et mère des jumeaux, a disparu depuis plusieurs années lorsque, tout à coup, il ressurgit. Désireux de renouer des liens avec ses enfants, il leur propose de randonner et de pagayer dans une région du Canada où les lacs sont surabondants, au point qu’il est difficile de s’y orienter si l’on n’est pas suffisamment équipé. Or, dès le début de cette expédition, les jumeaux perçoivent des étrangetés : leur père se conduit de manière bizarre et semble n’avoir guère préparé le périple. Qui plus est, l’équipée commence hors saison, au début de l’automne, à une période de l’année où plus personne ne se risque à sillonner la région des lacs.
Perdus au cœur d’une nature sauvage, dans des contrées où tout se ressemble, où il n’y a que des lacs et des forêts, et parfois la présence inquiétante des ours, le trio s’enfonce dans une aventure à risque, d’autant plus que le comportement du père ne s’arrange pas, c’est le moins qu’on puisse dire. Pete Fromm ménage quelques surprises de taille au sujet de cette famille, des secrets enfouis qui, du fait de certains événements, du fait de la complicité qui unit Trig et Al, de la nécessité de s’unir encore davantage pour se sortir vivants de leur épreuve, apparaissent au grand jour. À vrai dire, tout est suggéré plutôt que raconté explicitement, mais le lecteur attentif comprend. Le père porte le poids d’une grande culpabilité.
Pete Fromm parvient, à chaque chapitre de ce roman, à renouveler son approche, à apporter des éléments nouveaux à un récit qui, sans cela, aurait vite fait d’ennuyer le lecteur. Mais non, au contraire, nous avons affaire à un romancier habile qui, quittant, de temps à autre, son narrateur Trig et sa sœur Al, donne la parole à Dory, leur mère, forcément inquiète, ou à Chad, le ranger qui les a accueillis au début de leur expédition. Mais ce sont bel et bien les jumeaux Trig et Al qui nous touchent, nous bouleversent même, plus que tout autre personnage. Ils ne peuvent laisser indifférent.
Thriller au sein d'une nature rude
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 30 avril 2023
Ce roman se lit au fur et à mesure comme un thriller. Le lecteur peut presque sentir cette nature de plus en plus froide, qui se referme sur les personnages comme un tombeau. L’auteur nous faire également ressentir la proximité faite de pudeur qui relie ces jumeaux.
Forums: Le lac de nulle part
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Le lac de nulle part".
haut de page