Promiscuités de Thierry Roquet

Promiscuités de Thierry Roquet

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 16 décembre 2022 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 8 étoiles
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Micronouvelles du monde

Thierry Roquet est désormais un habitué de l’équipe de Cactus inébranlable éditions où il a déjà commis deux opus dans la collection des P’tits cactus : L’ampleur des astres et Sentences de solitude. Pour cette nouvelle publication, il change de collection passant de l’aphorisme à la micronouvelle dans la collection Microcactus. Dans ce nouveau recueil, format 105 x 150, il propose le plus souvent deux micronouvelles par page mais parfois trois, quatre et même cinq, ce qui le ramène au format des aphorismes qu’il a publiés précédemment. Si, sur la forme, il a changé son format d’édition, sur le fond, il n’a rien perdu de sa verve, de son humour un brin acide, de sa vaste culture, de l’acuité de ses traits d’esprit. J’ai retenu celui-ci : « On s’éloignait des gens sans raison apparente. Il y avait bien une raison, elle n’était pas forcément apparente ».

Dans une micronouvelle intitulée « Les grues de l’asphyxie », il écrit : « J’ignore si l’auteur de recueil de textes courts est vivant ou mort », moi, je peux affirmer qu’il était bien vivant début novembre, je l’ai même salué et laissé désolé que son dernier recueil ne soit pas encore sur les étals du salon littéraire où nous nous sommes croisés.

De sa plume agile, malicieuse, espiègle, un brin empreinte d’aigreur et de fatalité, il évoque dans ses micronouvelles tout ce à quoi sa vie le confronte, ces petits riens qui font notre quotidien et souvent beaucoup plus : « Ce sont des petits riens, lesquels, mis bout à bout, ne sont encore que des petits riens qui ne valent pas grand-chose, ont longtemps cru qu’ils deviendraient bien plus que ça, ces petits riens, mis bout à bout, qu’ils deviendraient la vie de tous les jours, un grand ensemble qui rassure ». Voilà, c’est comme ça qu’il voit le monde, Thierry. Mais, les problèmes graves de notre actualité ne lui échappent pas pour autant, il a bien remarqué que celui-ci ne tourne pas très rond : « Quand l’épidémie fut endiguée, la guerre civile put enfin recommencer ».

Thierry, il joue avec les mots, sur les mots, à propos des mots, c’est un véritable jongleur de mots, il joue avec leur sens, leur son, leur couleur, les allusions qu’ils contiennent ou génèrent, comme dans cette jolie micro-histoire : « Le lynx se promène dans l’avenue ce soir. Le lynx n’a qu’un œil. Quoique . Le lynx n’a pu éviter le bus. Et le bus n’a pas d’œil. Mais quel choc ».

Et pour conclure, je ne peux que dire mon émotion devant l’élégance dont fait preuve Thierry à l’endroit d’Eric Allard, mon complice en lettres , qu’il salure comme son ami : « Les deux textes Métiers d’avenir sont un clin d’œil très amical à Eric Allard et à son imagination inspirante ». J’ajoute mon amitié et j’abonde en ce qui concerne l’imagination.

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