Le vestibule des lâches de Manfred Kahn

Le vestibule des lâches de Manfred Kahn

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Dervla3012, le 17 avril 2022 (Inscrite le 7 décembre 2019, 18 ans)
La note : 5 étoiles
Visites : 1 432 

Un « nature writing » à la française… poussif

De quoi ça parle ?
Le Vestibule des lâches raconte une tragédie en huis-clos, même si, paradoxalement, elle a pour cadre une Vallée des Alpes du Sud dont on ne connaîtra pas plus précisément le nom. Victor est récemment venu s’installer dans cette Vallée pour fuir un passé qui ressurgira progressivement au fil du roman et sa route a croisé celle de Josepha et de Charles, le chef officieux des lieux. La liaison que Victor entame avec Josepha est l’amorce de la tragédie susmentionnée : car le mari cocu a par ailleurs un passif de mari violent, qui tient Josepha sous sa coupe. Le roman débute par la découverte du chien égorgé de Victor, qui se met alors en quête de Charles, qu’il sait d’emblée être l’auteur du forfait. La narration de cette recherche, qui aboutira à la fin du roman, s’assortira de plongées dans le passé des personnages, qui réapparaîtra ainsi par bribes, et tentera de donner un sens à des existences à la dérive.

Mon avis :
Même si j’ai trouvé intéressante l’idée d’épurer l’intrigue au point de transformer les lieux et les personnages en quasi incarnation d’une essence, je dois avouer que je suis restée plutôt en dehors d’un roman qui, à mon sens, lorgne trop du côté du « nature writing » à la Gallmeister pour être convaincant. Un village isolé dont les habitants vivent entre eux comme si le monde extérieur n’existait pas, à mariner dans d’antiques querelles et à subir la loi d’un caïd local, aussi brutal qu’immoral, ça sent son copiage des patelins « à rednecks » du fin fond des États-Unis.
Et il n’y a pas que le cadre qui semble calqué sur ce genre de roman : les dialogues à la fois chiches et censés dire beaucoup en peu de mots ont quelque chose d’irritant. On a l’impression que, dans cette Vallée, personne ne peut parler simplement, mais que tout le monde s’exprime à coups de vérités existentielles d’autant plus profondes qu’elles sont chargées de sous-entendus et de menaces.
Enfin, le style n’aide pas à s’embarquer dans l’histoire, chargé de beaucoup trop de répétitions, d’affirmations sentencieuses et des descriptions dont le manque de souffle ne permet pas d’en faire accepter volontiers la fréquence. Bref, un rendez-vous manqué.

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