Billy Wilder et moi de Jonathan Coe

Billy Wilder et moi de Jonathan Coe
(Mr Wilder and me)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Marvic, le 8 avril 2022 (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 104ème position).
Visites : 1 377 

Improbable rencontre

Calista a 57 ans quand sa fille Ariana part en Australie, et sa jumelle Francesca commence une grossesse non désirée.
D’origine grecque , elle vit aux USA où elle est compositrice de musique de films.
Presque par hasard, elle se souvient d’un film qui a marqué sa vie, Fedora ; elle avait même assisté au tournage.
Et tout cela grâce à l’incroyable et inattendue rencontre avec Billy Wilder, l’année de ses 20 ans, alors qu’elle avait pour quelques semaines quitté sa Grèce natale pour un long périple à travers les Etats-Unis.

À ma grande honte, j’ignorais qui était Billy Wilder. Pas cinéphile du tout, je ne me suis pourtant jamais ennuyée dans ce récit très dynamique, enjoué, de la rencontre entre une jeune fille avec tout l’avenir devant elle et un cinéaste et producteur déjà âgé, ancré dans ses convictions cinématographiques classiques.
"Allons bon, voilà que je commence à parler comme ces types des Cahiers du cinéma, avec mes grandes théories. Il faut croire que je ne suis plus dans le coup, c’est tout."
Une lecture ensoleillée très agréable.

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Les éditions

  • Billy Wilder et moi [Texte imprimé], roman Jonathan Coe traduit de l'anglais par Marguerite Capelle
    de Coe, Jonathan Capelle, Marguerite (Traducteur)
    Gallimard / Du monde entier (Paris)
    ISBN : 9782072923920 ; 22,00 € ; 08/04/2021 ; 304 p. ; Broché
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Le chant du cygne

10 étoiles

Critique de Malic (, Inscrit le 9 décembre 2005, 82 ans) - 4 octobre 2023

En 1976 Calista, jeune femme anglo-grecque est amenée par un concours de circonstances à rencontrer Billy Wilder, juif autrichien émigré en Amérique à l’époque du nazisme et devenu l’un des grands réalisateurs de l’Hollywood d’après-guerre. Il a brillé dans des genres très divers mais surtout dans le film noir (« Boulevard du crépuscule », « Assurance sur la mort ») et la comédie souvent acide ( « La garçonnière », « Embrasse-moi idiot », « Ariane », « Certains l’aiment chaud » ( titre français tellement plus plat que le survolté « Some like it hot » origina ).

Au moment de la rencontre Billy Wilder travaille avec son complice, ami et scénariste I.A.L. Diamond sur le projet du film « Fedora ». Ce sera son avant-dernier et son chant du cygne. Cette Histoire d’une actrice déchue retirée dans une île grecque et d’un producteur-scénariste sur le déclin reflète les propres interrogations du cinéaste. Alors âgé de 70 ans, il se sent en décalage avec ses contemporains et avec les films des nouvelles gloires, les Spielberg et Scorcese. Fedora sera une production européenne - Allemagne de l’ouest/ France - après le refus d’Hollywood.

L’année suivante Billy Wilder propose à Calista le poste d’interprète sur la première partie du tournage, qui se fera à Corfou.

La jeune femme, au début totalement ignorante du cinéma, va côtoyer le réalisateur et son scénariste ainsi que le compositeur Miklos Rosza, auteur de quelques-unes des plus belles musiques hollywoodiennes et qui a travaillé à plusieurs reprises pour Billy Wilder (ainsi que sur « Providence » d’Alain Resnais, autre film crépusculaire.)

Ce tournage et ces rencontres vont être décisives pour Calista. Par le biais de cette jeune femme imaginaire, Jonathan Coe, cinéphile averti, dresse un portrait aussi documenté qu’attachant de Billy Wilder.

A côté d’une telle figure, Calista pouvait n’être qu’un simple faire-valoir ; ce n’est pas le cas, l’auteur a bien dessiné son personnage et nous fait partager ses émotions. C’est d’ailleurs elle qui apparait en premier dans le roman. Elle approche alors de la soixantaine, elle compose des musiques de films et ses inquiétudes sont du même ordre que celles que nous verrons ensuite chez Billy Wilder et notamment la crainte de ne plus savoir intéresser ses contemporains.

Un roman plein de sensibilité et de drôlerie, l’humour de l’auteur s’ajoutant à celui du cinéaste.

Un exemple de l’humour de Billy Wilder :
A propos de « Fedora » il déclare que succès ou échec ce film sera une victoire pour lui : victoire contre Hollywood si c’est un succès, victoire sur les nazis – avec qui il avait un compte personnel à régler – si c’est un échec.
Un exemple de l’humour de Jonathan Coe : Je vous laisse découvrir l’idée que Calista donne bien involontairement au réalisateur pour une scène du film.

NB : Pour qui n’a pas vu ces films ou ne s’en souvient pas, les prénoms des filles de Calista, sont ceux de deux héroïnes de Billy Wilder : Ariane dans le film éponyme, Fran dans « La garçonnière ».

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