Apaiser nos tempêtes de Jean Hegland

Apaiser nos tempêtes de Jean Hegland
(Windfalls)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Marvic, le 15 décembre 2021 (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans)
La note : 4 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (55 305ème position).
Visites : 1 715 

Maternités

Anna est enceinte. Alors que son second semestre aux Beaux-Arts s’achève, la jeune photographe de 22 ans ne s’envisage pas mère. Elle avorte seule, sans en parler à quiconque. "Je ne suis pas une mère."

Cerise est enceinte. Cette lycéenne de 15 ans se laisse persuader de garder le bébé. Mélody va enfin donner un sens à sa vie.

Deux jeunes femmes bien différentes; l’une vit dans l’état de Washington, l’autre en Californie, l’une deviendra photographe reconnue, enseignante, épousera d’Eliot, l’autre sera femme de ménage dans une maison de retraite, élèvera sa fille seule.

Mais si être mère donne du sens à sa vie, cela implique aussi des changements fondamentaux, des renoncements, des frustrations cachées, celées la plupart du temps."On est toutes tellement seules, dans notre rôle de mère. On peut parler école, échanger les petites choses craquantes qu’ils disent. On peut se plaindre qu’ils nous en font voir. Mais on ne peut pas parler de l’amour terrifiant qu’on leur porte, ni avouer qu’on s’effraie nous-mêmes, en essayant de s’occuper d’eux sans perdre la boule. On ne peut pas parler de tout ce qu’ils nous apprennent, de tout ce qu’ils nous coûtent, de tout ce qu’on leur doit."

L’autrice explore la maternité dans ce qu’elle a de plus beau, mais surtout dans ce qu’elle implique de questions, de souffrances, de solitudes, de drames, de blessures quand les enfants devenus adolescents se rebellent ou disparaissent. Les scènes d’avortement, d’accouchements sont d’un réalisme implacable.

Il faudra attendre plusieurs centaines de pages avant de lire la partie plus romancée du livre ; oscillant toujours entre tragique et moments furtifs de bonheur et d’émotion.
Au final, un livre qui se lit vite mais bien sombre, et pour moi qui avais adoré le premier roman "Dans la forêt", une grosse déception. Personnellement, je le déconseillerais aux jeunes femmes qui désirent enfanter.

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Trop sombre

6 étoiles

Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 56 ans) - 3 février 2022

Je suis d'accord avec Marvic : Ne donnez pas ce livre à des jeunes : ils ne voudront jamais faire d’enfants !
Jean Hegland raconte l’histoire en parallèle de deux jeunes femmes : Cerise et Anna, étudiantes de respectivement 15 et 22 ans, se découvrent enceintes, mais ne se sentent pas du tout prêtes à être mères. Aucune des deux n’est dans une relation sentimentale stable. Anna décide d’avorter, mais n’est accompagnée par personne dans sa réflexion ; personne ne lui explique en quoi cela consiste concrètement et quelles sont les conséquences. Elle doit franchir un groupe de manifestants pro-life pour entrer dans l’établissement et tout se passe de manière très froide. De son côté, Cerise fait appel à une association de soutien où un couple de chrétiens s’engage à la soutenir dans sa grossesse et l’éducation de son enfant. Cerise s’installe dans un logement, avec l’intention de reprendre ses études après quelques mois, mais le couple déménage et la laisse seule dans sa situation.
Pendant qu’Anna termine ses études de photographie, Cerise devient femme de ménage dans une maison de repos.
Quelques années plus tard, Anna est mariée et mère d’une petite fille, tandis que Cerise semble un temps sortir la tête de l’eau grâce à un nouvel amour. Toutes les deux reçoivent l'annonce d'une nouvelle grossesse inattendue et plongent dans de nouvelles difficultés de la vie...
Ce livre est franchement déprimant !!! Jean Hegland déploie toutes les dépressions possibles liées à la maternité, plonge le lecteur dans les affres des mères débordées, seules, pas épanouies, enfermées dans leurs problèmes et leurs silences. Et le lecteur n’a plus qu’à se demander jusqu’où elles pourront encore tomber plus bas. La lumière au bout du tunnel est très lente à venir et très ténue.
J’ai aimé l’attitude non-moralisante et non-clivée de l’auteure concernant l’avortement. Elle ne prend pas position, aucun jugement n’est émis et elle n’entre pas dans une polémique ou une quelconque revendication. Toutefois, elle stigmatise l’air de rien les propos souvent déplacés et simplistes des croyants qui assènent des vérités toutes faites en guise de solutions rapides. Cette démonstration ouvre les yeux et l’esprit, et fait réfléchir, bien plus qu’un débat à coup d’arguments… Cependant, je ne trouve pas que ces histoires illustrent très bien les conséquences de l’avortement (contrairement à ce que résume la quatrième de couverture).
Je n’ai pas aimé les histoires si sombres, mais je suis restée accrochée parce que je voulais espérer et savoir la suite.
En préambule – chose peu courante -, l’auteure explique qu’elle a voulu décrire les problèmes qu’elle a peu vus dans les romans concernant l’accouchement et la maternité.
J'ai également préféré "Dans la forêt".

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