Le Crève-coeur de Maxence Fermine

Le Crève-coeur de Maxence Fermine

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Marvic, le 1 octobre 2021 (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans)
La note : 8 étoiles
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Au coeur de la pandémie

Un écrivain se réveille un matin de mars "avec l’étrange impression que sa poitrine abritait un essaim de guêpes" ; vertiges, douleur entre les omoplates, difficulté à respirer, un peu de repos, et tout devrait rentrer dans l’ordre. C’est le début de la pandémie. Lui qui sort peu, qui travaille à domicile, est en bonne santé, et à 42 ans, ne se sent pas concerné. Sa seule compagnie est Asia, sa compagne, qui est infirmière à l’hôpital.
Pourtant quand elle rentre épuisée un soir, elle lui parle de l’épidémie de "crève-cœur", des malades toujours plus nombreux, du personnel soignant durement touché lui aussi, des complications de la maladie, des "guêpes" qui après les poumons atteignent le cœur, les reins.
L’écrivain est stupéfait ; isolé dans sa bulle, il commence à s’inquiéter sans en parler à son amie.

Son état se dégradera et suivront des semaines de douleur, de fièvres, frôlant la mort à plusieurs reprises. Attaque cérébrale, inflammation générale…

Ce n’est pas uniquement un reportage (auto-reportage) sur la maladie. Ce sont aussi les questions qu’un homme se pose au moment de mourir, les dommages collatéraux de cette pandémie, la mise à l’écart comme un pestiféré mais c’est surtout une façon poétique de décrire le virus, les guêpes, le crève-cœur, ainsi que dans ses délires fiévreux, d’imaginer des combats spatiaux, ou moyenâgeux , les pompiers deviennent des preux chevaliers, un combat de boxe, un forçat au bagne, un célèbre professeur marseillais devient D’Artagnan…
C’est un témoignage émouvant, documenté, dédicacé à "ceux et celles qui ont croisé la route du virus, ou qui la croiseront un jour".
Qui n’empêche pas l’auteur de garder un peu d’humour :" pour ma part, j’écrivais à l’encre de Chine, je n’étais pas rancunier."

Cela m’a dérangée au début de (re-) plonger dans un récit de cette pandémie omniprésente mais j’ai été tellement séduite par l’écriture poétique de cet auteur que je découvre, que j’ai beaucoup apprécié cette "autofiction".
"Je pensais pouvoir parler de cette maladie mortelle mieux que quiconque pour l’avoir éprouvée dans ma chair de longues semaines et avoir failli en mourir de peu."
Comme j’ai beaucoup aimé les titres de livres célèbres à chaque début de chapitre.
Et je termine par cette jolie phrase  "la mélancolie, c’est le bonheur d’être triste".

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