L'homme en rouge de Julian Barnes

L'homme en rouge de Julian Barnes
(The Man in the Red Coat)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Alma, le 7 août 2021 (Inscrite le 22 novembre 2006, - ans)
La note : 6 étoiles
Visites : 1 560 

Le tout-Paris de la Belle Epoque

L'homme en rouge, c'est le titre d'un tableau peint par le Britannique John Sergent, découvert par Julian Barnes dans une salle de la National Gallery à Londres .

Ce tableau représente Samuel Pozzi, un célèbre médecin français né en 1847, spécialiste de l'obstétrique. Pozzi est l'axe autour duquel Julian Barnes a bâti son ouvrage, véritable fresque du gratin parisien , du tout- Paris de la science, des arts et des lettres de La Belle Epoque.

Aux côtés de Samuel Pozzi dont on suit la vie familiale et la brillante carrière de médecin et de chirurgien, l'auteur a placé deux de ses amis partis avec lui faire à Londres du « shopping intellectuel et décoratif » : le comte Robert de Montesquiou et et le Prince Edmond de Polignac : « Un curieux trio » composé d'un roturier « notoirement hétérosexuel » et de deux aristocrates « marqués d'un sceau particulier de faiblesse envers certaines mœurs de l'Hellade...... » et dont on dit que Proust se serait inspiré pour le personnage du Baron de Charlus. (Peut-être aussi se serait-il inspiré de Pozzi pour le personnage du Docteur Cottard....)

Ces deux « aristocrates d'ancienne lignée » et ce roturier nous introduisent dans l'univers des dandys, des esthètes, des amateurs d'art , du pouvoir politique et financier.
Et nous voilà transportés dans le tourbillon de la vie parisienne, dans celui de la créativité artistique, des affaires politiques, des affaires de cœur aussi, un tourbillon étourdissant et plutôt destabilisant car Barnes ne suit aucun ordre ni chronologique, ni thématique dans son récit .
Un récit éclaté donc, en une multitude de paragraphes juxtaposés, empilés, qui transportent le lecteur d'un personnage à un autre, d'une période à une autre, d'une situation à une autre .
Je me suis sentie souvent étourdie, déroutée, par cette générosité brouillonne, et si j'ai poursuivi ma lecture, c'est parce que j'y rencontrais des noms, des faits, des notions ou des oeuvres qui réveillaient en moi des souvenirs auxquels je pouvais me raccrocher.

Je reconnais bien volontiers que de nombreuses recherches ont été nécessaires à Julian Barnes pour mener à bien son projet digne d'un historien de la société, observateur de la comédie humaine chez les nantis mais j'ai l'impression qu'il a voulu coûte que coûte ne rien sacrifier de sa documentation, tout intégrer dans l'ouvrage final .

Que me reste-t-il de cette lecture ? Des éclats, des étincelles brillantes qui ont réactivé ce que je connaissais des hommes, des œuvres et des faits marquants de la Belle Epoque

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