Si ça saigne de Stephen King

Si ça saigne de Stephen King
(If It Bleeds)

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique , Littérature => Anglophone

Critiqué par Bookivore, le 24 mai 2021 (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 41 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 717ème position).
Visites : 2 199 

4 chefs d'oeuvres = 5 étoiles

Que ce soit des romans ou des recueils de nouvelles, j'adore ce que fait Stephen King. En terme de nouvelles, il faut dire que King est particulièrement à l'aise avec ce que l'on appelle les "novellas", c'est à dire les longues nouvelles. Depuis le début de sa carrière, King a publié pas moins de onze recueils de nouvelles, et parmi ces onze, cinq (dont deux qui, aux USA, sont sortis en un seul volume : "Minuit 2" et "Minuit 4") sont consacrés aux longues nouvelles. Souvent, les plus longues nouvelles de ses autres recueils font partie de ses sommets (au pif, "N" sur "Just Avant Le Crépuscule", "Ur" sur "Le Bazaar Des Mauvais Rêves", "Brume" et "La Ballade De La Balle Elastique" sur "Brume", ou la nouvelle-titre de "Tout Est Fatal"). Et la quasi totalité de ses novellas, tirées de ses recueils de novellas, sont des sommets, qui pour certains, ont même été - hérésie à vocation bassement commerciale - publiés séparément, depuis deux-trois ans, en livre, comme "Les Langoliers", "Le Corps".

Cette intro était particulièrement ratée, je sais.

Sorti en début d'année, "Si Ca Saigne" est le cinquième recueil de novellas de King, il en propose quatre qui vont de 60 pages environ pour la plus courte à 200 pages pour la plus longue. J'ai bien été en peine, à la lecture de ce recueil monumental (de la trempe de "Nuit Noire, Etoiles Mortes" et "Différentes Saisons", pas moins), de dire quelle était la moins bonne de ces quatre histoires. Si la nouvelle-titre (la plus longue, et la troisième dans la table des matières), qui fait revenir les personnages de Holly Gibney, Barbara et Jerome (King, qui les a crées pour sa trilogie Hodges, les aime beaucoup, et nous aussi, ces personnages), est clairement, et King le dit lui-même dans la postface, la grosse viande du recueil, les trois autres ne sont absolument pas à négliger. Je vais en parler rapidement, mais avant, de quoi parle la nouvelle-titre ? Holly, qui bosse toujours comme détective privée dans l'agence cofondée avec feu son ami ex-flic Bill Hodges, découvre qu'un journaliste de la télévision, toujours le même, est toujours présent non loin d'un futur accident tragique, ou attentat, ou crime violent, il est toujours là et est le premier à couvrir l'événement. Et des recherches la mène à découvrir que, par le passé, à chaque fois qu'une tragédie est survenue, un journaliste lui ressemblant étrangement était là, aux premières loges... "Si ça saigne, ça fait vendre", fameuse devise de la presse à sensation...

Les autres histoires ? On a "Le Téléphone De Monsieur Harrigan", 100 pages, la première du recueil. Un jeune ado devient le lecteur attitré d'un vieillard qui vit quasiment reclus non loin de chez lui, et qui, chaque année, lui offre un ticket à gratter, et le paie 30 dollars par semaine pour lui lire le journal. Le gamin va sympathiser avec lui, et même le convaincre de se prendre un smartphone, sur lequel il peut consulter en temps et en heure les cours de la Bourse, information cruciale pour le vieillard. Leur amitié va dépasser les limites de la vie et de la mort...
On a "La Vie De Chuck", la plus courte du recueil, une histoire étrange en trois parties qui, au départ, ne semblent pas liées entre elles, et qui sont nommées, à rebours, "Acte 3", "Acte 2", "Acte 1" (c'est fait exprès). La première se passe dans une Amérique qui semble s'être résignée à ce que la fin du monde déboule incessamment sous peu. La seconde montre des gens danser, comme des gamins, sur la musique d'un musicien de rue ; le dernière raconte, succinctement, la vie d'un homme lambda. Mis ensemble, ces trois vignettes sont comme trois facettes d'une même histoire, c'est difficile à expliquer, mais remarquable à lire.
Enfin, "Rat", 90 pages qui achèvent le recueil, sur un homme, un écrivain de nouvelles qui, un beau jour, décide de finalement essayer d'écrire un roman, lui qui n'est habitué qu'au format court. Il a par le passé essayé, mais a renoncé à chaque fois. Il décide de s'éloigner de sa famille, de s'installer seul dans leur maison de campagne située dans le TR-90, un coin plutôt paumé du Maine ("Sac D'Os", un des plus beaux romans de King, s'y déroule, pour l'anecdote), afin de faire le point, de se concentrer. Sa femme n'est pas super jouasse, mais accepte, il appellera tous les soirs. A début, tout va bien, mais rapidement, la situation va se compliquer...

Un recueil fantastique, sombre la plupart du temps (pas autant que "Nuit Noire, Etoiles Mortes" quand même, qui allait très loin dans la noirceur), et aussi varié que parfait. King est décidément toujours le Roi. Vivement son prochain roman, vivement son prochain recueil aussi. Vivement le prochain King, quoi.

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Bravo pour la critique principale

9 étoiles

Critique de Martell (, Inscrit le 27 février 2004, 60 ans) - 21 août 2021

C’est vraiment un plaisir de lire des histoires aussi bien faites.
La première est très originale et le riche vieillard reste distant mais apprécie de se faire lire d’excellents livres par le jeune Craig qui a un don pour la lecture à voix haute, qui lui permet de recevoir un petit salaire qui lui plaît bien. Il fera connaître à M.Harrigan l’utilisation d’un Iphone, et l’enchaînement pour arriver à la fin de l’histoire est excellent.

La vie de Chuck raconte brièvement la vie d’un banquier moderne, qui bouscule ses habitudes et c’est plein de surprises. Très bien aussi.

La nouvelle principale aurait pu être un roman à lui seul tellement elle est riche au niveau de l’intrigue, ça me semble une sorte de suite de l’Outsider l’un de ses derniers romans, et je ne me suis jamais ennuyé. Vraiment bon.

La dernière: Rat, est captivante aussi, et c’est avec force détails qu’on devine comment il est frustrant de tenter d’écrire un roman qui puisse satisfaire son auteur, surtout quand le gars ne fait que de petites nouvelles pour les revues et quelques textes commandés, après quelques tentatives malheureuses de faire un bon gros roman, mais cette fois sa dernière idée l’emballe au point qu'il va s’isoler de sa famille, et s'en aller dans son chalet pour être certain d’aller au bout, son scénario est déjà bien élaboré dans sa tête et on va suivre la suite avec un intérêt intense où quelques rebondissements viennent nous surprendre.
Que du bon!

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