Le parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani

Le parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Veneziano, le 12 février 2021 (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (39 792ème position).
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Réflexions métaphysiques à Venise

L'auteure aime se retrouver seule pour écrire, s'isoler pour se concentrer ; et il s'avère que Venise, dans ses quartiers calmes, le lui permet à merveille. Cette ville la place dans la représentation de la condition humaine, soit une idée d'éphémère avec l'idée de disparition, d'engloutissement, tout en étant entouré-e d'une grande beauté, de liens entre périodes historiques, de transmissions patrimoniales, intellectuelles qui permettent justement de créer.
De fil en aiguille, elle en vient à penser à sa double culture, occidentale et orientale, de leur croisement et de leurs perceptions croisées mutuelles.

Ce récit autobiographique invite à réfléchir sur des thèmes intéressants, tant sur la condition des humains en général que des artistes et des métisses en particulier, dans un tournoiement de questions qui inquiètent, étonnent et rassurent tour à tour.
Cette lecture m'est apparue profitable, à condition de se dire que chacune et chacun détient sa propre façon de répondre à ces questionnements.

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Les éditions

  • Le parfum des fleurs la nuit [Texte imprimé]
    de Slimani, Leïla
    Stock / Ma nuit au musée
    ISBN : 9782234088306 ; 18,00 € ; 20/01/2021 ; 128 p. ; Broché
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Blessure d'enfance

7 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 6 juillet 2022

L’autrice est contactée par son éditrice pour passer une nuit dans le musée de La pointe de la Douane à Venise, centre d’exposition d’art contemporain.
Elle nous livre d’abord son quotidien à Paris, son métier d’écrivain. Son hésitation à accepter la proposition.
"Les écrivains seraient plus utiles dehors, à raconter le monde, à donner une voix aux gens qu’on n’entend jamais. Je vais être honnête avec toi : cette histoire de nuit au musée, je trouve ça assez snob." (une amie de l'autrice)

Elle raconte son arrivée à Venise, son entrée solitaire dans les grandes pièces du musée, décrit les œuvres exposées, lit les textes joints, associant certaines à son enfance, s’interrogeant sur d’autres.
"Je ne ferai pas à ces artistes de faux procès en imposture ou en escroquerie. Je ne peux prétendre émettre un jugement qui ait un réel intérêt….et puis quoi de plus banal que d’attaquer des œuvres dites conceptuelles ?...la simplicité de certaines œuvres me désarçonne…
Marcel Duchamp disait que c’est le regardeur qui fait l’œuvre d’art. Si on le suit, ce n’est pas l’œuvre qui n’est pas bonne ni intéressante. C’est le regardeur qui ne sait pas regarder."

Un joli pêle-mêle d’impressions, de souvenirs, de contemplations qui ne m’a pas convaincue au départ. Il faut dire que le seul livre lu de la collection Ma nuit au musée, était celui de Lydie Salvayre, au style radicalement différent.

Il faut attendre la fin de la nuit, pour que remonte une blessure d’enfance ; l’emprisonnement de son père dans une prison marocaine, injustement accusé , son calvaire et sa mort qui laissera un vide immense dans la vie de Leïla.
Leïla qui n’a pas de pays, étrangère en France, son pays d’adoption, étrangère au Maroc, son pays de naissance.
"Le destin de mon père a toujours pesé sur le mien. J’ai cherché à l’ignorer….Je vis dans la crainte irrationnelle d’une malédiction. J’ai peur que m’attende le même destin."
Beaucoup de sensibilité, de fragilité dans ces confidences que la nuit et la solitude ont rendu possibles.

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