Lebenstunnel L'intégrale de Oxanna Hope

Lebenstunnel L'intégrale de Oxanna Hope

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Fanou03, le 27 janvier 2020 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 48 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (55 218ème position).
Visites : 1 963 

Germania 2145

Dans un monde où le IIIème Reich a vaincu ses ennemis et domine la planète, Krista est une jeune fille qui travaille dans une maternité de Germania, la capitale. On y élimine les enfants présentant des risques de ne pas être des aryens physiquement parfaits. Elle va se retrouver un jour malgré elle entraînée dans les égouts de la ville où elle va découvrir que se cachent là les survivants du peuple juif que les nazis croyaient avoir annihilés entièrement.

La présente édition est une intégrale composée des trois récits composant la trilogie (Allégeance, Chaos, Pénitence). Ce qui saute d’abord aux yeux est que la trame et les motifs sont similaires à des œuvres typiques de ces influentes dystopies/uchronies que sont Hunger Game ou Divergente : société totalitaire fondée sur un système de caste, héroïne adolescente en rupture de ban avec cette société, organisation de la rébellion, premiers émois amoureux entre l’héroïne et un jeune beau brun ténébreux… Côté écriture, franchement on ne peut pas dire que ce soit l’extase. La narration, à la première personne du singulier un peu envahissante, donne un rythme un peu haché. Le présent de l'indicatif, facile à lire, s’accorde bien au genre: le récit en effet est tourné vers l’action, bien qu'assez descriptive parfois et répétitive. Avec toutes ces courses dans les tunnels, les égouts et les souterrains de Germania, on a parfois l’impression d’être en mode « subjectif » dans un jeu vidéo (dans la dernière partie de l’intégrale en particulier !), ou dans un « livre dont on est le héros », quand vous devez choisir sans cesse entre le tunnel de gauche ou celui de droite… La psychologie des personnages est sommaire (celle de Krista, la protagoniste principale, parait plus ou moins crédible), les personnages secondaires peu développés, l’univers aussi bien que les péripéties pas toujours cohérents ou trop sommairement brossés. C'est d'ailleurs dommage car on sent une volonté documentaire de la part de l'autrice.

Bon, malgré toutes ces critiques, Lebenstunnel possède également quelques qualités à mes yeux. Oxanna Hope nous réserve tout d’abord deux rebondissements inattendus qui remettent considérablement en cause une grande partie du récit, par une double mise en abyme assez téméraire. Elle ose s’affranchir aussi du modèle fatigué des dystopies imaginaires en utilisant le décor d’une Allemagne Nazie effrayante dominant le monde. Le destin réservé aux Juifs est au cœur du livre, ainsi que celle de la rédemption (Krista doit-elle porter le poids de la faute de tout son peuple ?), de la violence (les différentes communautés rencontrées au cours du livre, aryennes comme juives, portent toute une violence inhérente à l’être humain). La dernière partie, si elle est une des plus faibles par certains points, aborde par contre directement la question des camps de concentration et des expérimentations médicales.

Lebenstunnel se présente donc comme un de ces fameux romans « young adultes » comme on dit avec tous les codes du genre, orienté sur le divertissement et l’efficacité. De ce côté-là il faut reconnaître que, à condition que vous ne soyez pas trop mauvais public, l’histoire est prenante car à chaque fois on a envie de savoir comment notre héroïne va s’en sortir ! Mais le gros intérêt du livre, au-delà du divertissement pur jus façon Hunger Game et en dépit de ses faiblesses littéraires, est bien son traitement frontal de l’univers nazi et de ses horreurs, plutôt courageux dans ce segment éditorial, et qui esquisse des réflexions sur notre responsabilité individuelle et collective quant au choix de nos modèle de sociétés.

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Un sombre tunnel sans fin

4 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 15 mai 2020

Une déception. Je m’attendais à autre chose de plus construit, de plus littéraire en d’autres termes, d’un livre d’un plus haut niveau que cette histoire interminable, qui par ailleurs, publiée sous « L’intégrale » comprend encore un tome bonus que je ne lirai plus que probablement pas.

L’idée de base n’était pas mauvaise, soit Hitler aurait gagné la guerre et aurait assis sa domination sur le monde entier. Il aurait continué son épuration ethnique en la poussant à l’extrême et en éliminant dès la naissance les bébés non formatés dans les standards aryens. Ce précepte de base tourne vite à du grand n’importe quoi sans qu’on ait réellement des références historiques qui montreraient que l’auteur a un peu plus de culture ou aurait fait un petit effort de recherche.

Nous sommes en 2145, et les sous-hommes seraient réduits à une série de groupes d’êtres humains, juifs, slaves ou sang mêlés ayant pu échapper au massacre en se terrant dans les égouts de Berlin, rebaptisé Germania. Suite à des circonstances assez sibyllines, Krista, jeune aryenne travaillant dans une fabrique à bébés, est happée par les habitants de ce monde souterrain et pactise avec eux tout en restant source de leur méfiance. Tout ceci ne serait-il qu’un grand complot, qu’une machination pour tromper à la fois le peuple vivant sous la bannière de la croix gammée et leurs prétendus ennemis ?

On va trouver dans ce récit des éléments de 1984 (Orwell) , de Terminator, de Ravage (Barjavel), et j’en passe et un paquet d’inepties sous une plume vraiment faible qui évite de donner des explications aux innombrables incohérences.

Bien sûr cela se lit vite malgré des longueurs lassantes et sans intérêt ; j’ai parcouru les 900 pages en moins d’une semaine, mais j’ai pourtant lu des bouquins de science-fiction beaucoup moins pompeux et beaucoup mieux réussis que cette saga qui est clairement surfaite et qui ne mérite pas la publicité dont elle a bénéficié.

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