Haute fidélité de Nick Hornby

Haute fidélité de Nick Hornby
(High Fidelity)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Marco, le 28 février 2001 (Seraing, Inscrit le 19 février 2001, 50 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 21 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 754ème position).
Visites : 8 763  (depuis Novembre 2007)

Un livre à fredonner

Rob a 35 ans et tient à Londres un magasin de disques pour cinglés du vinyl. C'est un homme ordinaire, qui a peur de l'avenir, se réfugie dans le passé, regrette son enfance, s'est arrêté à l'adolescence.
Rob n'a pas d'opinions, il n'a que des listes, des hit-parade qu'il élabore en compagnie de ses deux employés, deux extrémistes musicaux qui feraient les beaux jours de tout psychiatre : mes 5 films préférés, mes boulots de rêve, les pires moments de ma vie, les femmes qui seraient les bienvenues dans ma rue, les groupes pop à passer par les armes quand sonnera l'heure de la révolution musicale, etc.
Le point stable de son univers est sa compagne Laura, mais il faudra qu'elle le quitte pour qu'il s'en rende compte, lentement.
Lorsqu'elle part, Rob fait le point: " mes 5 ruptures inoubliables, mon île déserte permanente ", et décide de recontacter ses ex pour qu'elles lui disent ce qui ne va pas chez lui.
" Les femmes qui pensent du mal des hommes - et il y a souvent de quoi - devraient songer à nos débuts, et au chemin que nous avons dû faire ".
Rob va faire plus de chemin en quelques semaines que sur ses 15 dernières années, un road trip intérieur rythmé par les classiques musicaux qui ont constitué l'essentiel de sa vie jusqu'ici (" Le sexe est à peu près le seul truc d'adulte que je sais faire ; bizarre donc que ce soit aussi le seul truc qui me donne l'impression d'être un gosse de 10 ans ").
Nick Hornby est devenu un auteur culte en Angleterre en l'espace de trois romans (dont un autobiographique consacré au football ?!?), et il démontre ici un talent remarquable de conteur aux influences multiples. Le personnage principal ferait bonne figure dans un film de Ken Loach, mais Hornby nous le présente de façon tellement humoristique, avec un style tellement entraînant, que dès les premières lignes nous laissons sa musique nous envahir. Et en refermant le livre, on se surprend à s'en repasser la mélodie encore et encore. Comme quand cette cliente de Rob entre dans son magasin et vient lui demander s'il a de la " soul ", de l'âme, et que celui-ci répond tristement: oui, j'en ai, près de la sortie, juste à côté du blues.
Ce livre apportera encore plus aux femmes qui le liront: elles continueront certes à détester tout ce que les hommes font de détestable (et ce bouquin contient pas mal d'exemples), mais elles les plaindront un peu plus d'être comme ils sont. Et ils aiment tant ça...

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Hilarant

10 étoiles

Critique de Sallyrose (, Inscrite le 15 mai 2017, 53 ans) - 16 mai 2017

Rob, 35 ans, est, encore, en pleine rupture sentimentale.
Il fait la liste de celles qui l’ont quitté par le passé et décide de les rencontrer pour comprendre ce qui entraîne cet abandon systématique. Il s’inquiète de se voir vieillir et aimerait endiguer ce qu’il prend pour une fatalité.
Rob adore jouer les victimes même si un élan d’honnêteté l’amène parfois à avouer l’ange qu’il n’a pas toujours été.
La grande force de ce roman est que le narrateur s’adresse au lecteur. Il l’apostrophe pour attirer son empathie sur son piètre parcours sentimental. Il s’apitoie en rejetant le plus souvent la faute sur les autres : ses parents, l’austère petite ville où il a grandi, les filles qui ne le comprennent pas, le manque de chance de façon générale. Mais Rob n’est pas arrogant, il montre combien il est susceptible mais aussi généreux. C’est sa mauvaise foi qui le rend terriblement attachant.
Autre approche originale : tous les états d’âme de Rob sont décrits à travers la musique. Le lecteur voyage dans un tourbillon de morceaux pop rock des années 70 aux années 90. Et se régale !
Il est propriétaire d’un magasin de disques dans une rue perdue de Londres et exprime à la fois toute son exigence et sa paresse à travers cette passion à laquelle il fait sans arrêt référence.
L’extrait suivant est emblématique du roman :
« Est-ce que je me suis mis à écouter de la musique parce que j’étais malheureux ? Ou étais-je malheureux parce que j’écoutais de la musique ? (…) Les gens s’inquiètent de voir les gosses jouer avec des pistolets, les ados regarder des films violents (…). Personne ne s’inquiète d’entendre les gosses écouter des milliers de chansons qui parlent de cœurs brisés, de trahison, de douleur, de malheur et de perte. »
Beaucoup d’intelligence dans ce roman, beaucoup d’humour et finalement beaucoup d’entre nous qui nous posons les questions existentielles sur ce qui maintient un couple.
La musique au service du sentimentalisme enrobée d’un humour décapant. Un roman à découvrir et un film à (re)voir.

Quand sait-on qu’on est devenu adulte ?

10 étoiles

Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 31 mai 2014

L’humour tout en autodérision du protagoniste principal, trentenaire qui hésite à s’engager car cela signifie une restriction de l’univers des possibles, m’a fait rire (et pas seulement sourire) à plusieurs reprises. L’histoire, légère et banale en surface, reflète le doute existentiel qui taraude les adolescents, éternels ou pas, sur un sens possible à la vie.

Le narrateur, fan de musique rock, tient un magasin de disques pour initiés, peu fréquenté, dans la banlieue de Londres avec 2 salariés et amis du même acabit, théoriquement à temps partiel mais qui passent l’essentiel de leurs journées dans la boutique. Le départ de sa petite amie, rencontrée alors qu’il était DJ, va le pousser à s’interroger sur ses relations passées avec les femmes depuis qu’il est en âge de sortir avec elles, ce qui donne lieu à un tas de remarques cocasses sur ses présupposés, ses réactions et l’incompréhension réciproque sur le motif de rupture quand il renoue avec le top 5 de son cœur.

Au passage, le sectarisme vestimentaire mais surtout musical est égratigné.

IF-0514-4229

Ppfffffhhh

2 étoiles

Critique de Surlefil67 (, Inscrit le 26 mai 2012, 54 ans) - 26 mai 2012

L'idée est bien, pas mal de passages sympathiques et d'analyses pertinentes mais ces révélations ont un air de "coming out mou". Cela ne fait ni rire, ni apprendre, ni s'orienter une quelconque réflexion. Sûrement mauvais juge, je crois que je n'aime pas le profil du personnage. On peut aimer la musique mais pas la loose....
Première critique : courte et offensive, pardonnez moi.

un livre qui donne envie d'aller à Londres et d'être amoureux.

9 étoiles

Critique de Valadon (Paris, Inscrite le 6 août 2010, 42 ans) - 15 février 2011

Commençons tout de suite par le point faible de cet excellent bouquin: sa fin. Pas mauvaise, juste longuette et un peu maladroite.
Mais mis à part ce petit bémol, ce roman est un véritable bijou ! Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas autant ri à la lecture d'un livre, et rien que pour ces rires et ces sourires, ça vaut le coup. Mais l'histoire de cet homme maladroit qui nous livre avec humour ses états d'âme, ses errances, ses angoisses et ses espoirs aussi vaut la peine qu'on se penche un peu dessus. J'ai adoré plonger dans l'univers de ce petit disquaire du nord de Londres, un univers décrit avec beaucoup de tendresse et de justesse. Et pas besoin d'être un garçon célibataire pour faire corps avec les propos du héros. La manière dont l'auteur a décrit cette incapacité qu'on les gens parfois à ne jamais savoir se comporter de manière adéquate, à être spectateurs de leur vie ou à se réfugier dans la musique ou l'art quel qu'il soit, ce désir de quelque chose de plus fort que nous... tout m'a parlé et touché.

Culture Pop

8 étoiles

Critique de Bambalam (, Inscrit le 27 janvier 2011, 73 ans) - 28 janvier 2011

Dans"Papiers collés", Georges Perrec s'interroge sur la difficulté d'être l'ami d'un prêtre ou d'un communiste. Etre l'ami de certains disquaires ou bouquinistes n'est pas forcément plus facile . Le disquaire n'est pas un commerçant comme les autres . Rob, ironique et désabusé est disquaire, il ne s'intéresse qu'à lui, aux disques , aux filles et il vit dans son univers ." L'important n'est pas ce qu'on est mais ce qu'on aime..."
Haute Fidélité est un petit bouquin assez connu que j'ai lu et relu, mais je ne sais pas si je peux le conseiller à tout le monde . Un très bon Hornby, mais pour ceux qui ne s'intéressent pas à la culture "Pop", il ne reste que l'histoire sentimentale et c'est apparemment un peu léger et peut être ennuyeux pour certains .
Pourtant c'est un roman passionnant pour ceux qui aiment les disques, trainer dans les petites boutiques de disques et ceux qui ont aussi des problèmes sentimentaux, à cause de la musique et des disques justement. "Inutile de se voiler la face et de croire qu'un amour peut durer si nos collections de disques sont en profond désaccord..." . La vie étant ce qu'elle est ,quand les femmes ne sont pas ce qu'on aurait aimé qu'elles soient, il nous reste les disques,la musique,les livres ,les films peut être ,et cela donne quelques morceaux de bravoure,sur les rapports hommes/femmes "je veux qu'il nous démontre à tous qu'on peut préserver en même temps une relation et une collection de disques."
Rob et ses potes-vendeurs Barry et Dick, passionnés de musique aiment snober les gens qui ne partagent pas leurs goûts et adorent faire des compils et établir des top 5 de toutes sortes : les 5 meilleures faces B, les 5 meilleurs solos de guitares ou les 5 meilleurs morceaux pour un enterrement . Le roman commence, avec le top 5 des ruptures les plus douloureuses, qui reste un bel exemple d'humour involontaire. Il est question également de cette certitude de détenir le bon goût,et de mecs qui veulent changer les goûts de leur copine ...
"Haute Fidélité" c'est aussi un film, mais l'histoire se passe aux USA et pas à Londres, et ça change forcément l'ambiance du récit .
Nick Hornby a le sens de la formule . Pour ceux qui ne connaissent pas ce livre le mieux est de lire quelques phrases de Haute Fidélité:

-Il n'y a que les fans de Phil Collins pour fréquenter des disquaires proprets...
-Attention,collectionner les disques,ce n'est pas comme collectionner les timbres...Il y a tout un monde,là-dedans plus doux, plus sale,plus violent,plus paisible ,plus coloré ,plus sexy ,plus cruel,plus aimant que le monde où je vis; il y a de l'histoire,de la géographie,de la poésie,et mille autre choses que j'aurais dû apprendre à l'école- Il y a même de la musique ...

-Les gens les plus malheureux que je connaisse,sentimentalement,sont ceux qui aiment la pop music par-dessus tout...
-Mille cinq cents personnes qui vont voir un groupe dont je n'ai jamais entendu parler ! La première fois que c'est arrivé,ça m'a déprimé pour toute la soirée...
-Est-ce que je me suis mis à écouter de la musique parce que j'étais malheureux?Ou étais-je malheureux parce que j'écoutais de la musique?
-Regarde l'appart.Qu'est ce qu'il reste,si t'enlèves les disques...
-à force d'écouter trop de disques on fout sa vie en l'air...
-Disquaire-mais il n'empêche que je ne suis manifestement pas un adulte faisant un métier d'adulte
-Les groupes qui s'y produisent d'habitude sont des avatars punks de troisième catégorie,si nuls qu'on paierait la moitié de son salaire pour ne pas les entendre .
- Une compile réussie ,comme une rupture ,c'est délicat .
-Plein de types ont très bon gout pour la musique,mais ne lisent pas...
- Il se sent seul,et les gens seul sont plus amers que tous les autres .
-Les quatre catégories de la vie ;en couple heureux,en couple malheureux,seul,désespéré-
-Le couple parfait,à mon avis, c'est une lectrice de "Cosmopolitan" avec un garçon de quatorze ans.

- Mon père est un monsieur je-sais-tout un peu simplet, c'est une combinaison redoutable...

Excellent

9 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 41 ans) - 4 septembre 2010

Fan de rock et de 'new litterature' de ce genre (Welsh, par exemple), j'ai franchement adoré "Haute fidélité", et ce roman rock, pop et hilarant m'a donné envie de découvrir d'autres livres de Hornby. Je pense que je vais poursuivre par le non-fictionnel "31 Songs", d'ailleurs !

Moi qui me croyait mélomane...

6 étoiles

Critique de Manumanu55 (Bruxelles, Inscrit le 17 février 2005, 44 ans) - 9 octobre 2009

J’aime toujours le style fluide de Hornby, j’aime toujours ses personnages mais ce coup-ci je trouve qu’il tourne un peu en rond : Rob est vraiment une loque, on l’a compris ! Donc je trouve que ça perd un peu de son intérêt premier.
Il y a énormément d’allusions musicales également, et je connaissais quasi rien (alors que j’ai une connaissance musicale convenable je trouve). Et les seuls trucs que je connaissais, Rob trouvait ça minable… Snif snif
L’humour est évidemment là : le roman commence par la liste des 5 ruptures les plus difficiles de Rob (et celle de Laura n’y est pas dedans pour bien montrer qu’il n’est pas touché) et rien qu’avec ce prologue, on sait déjà que le sourire s’est bien installé sur son visage pour cette lecture.
Ca reste donc une valeur sûre de mes goûts littéraires actuels, mais peut mieux faire quand même, Monsieur Nick !

Pas mon genre

3 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 2 janvier 2008

Je ne l’ai pas aimé. Je n’ai pu me connecter au personnage principal que je trouve un peu superficiel. Je ne sais pas si c’est parce que je suis une femme, mais je n’ai pas été capable de m’attacher à lui.

Bridget Jones au masculin? Je préfère le cycle de Bridget Jones, parce que c’est écrit à la façon d’un journal intime avec beaucoup de notes, avec un humour qui se rapproche plus au mien, mais ici l’écriture de me touche pas, ni par la forme, ni par le fond. Je n’ai pas compris la plupart des références musicales, ce n’était pas vraiment mon genre ou ça ne me tentait pas de faire des découvertes, le livre ne m’en a pas donné l’envie.

Et la fin hollywoodienne, où tout le monde finit avec quelqu’un, beurk!

Musical

8 étoiles

Critique de Janiejones (Montmagny, Inscrite le 20 avril 2006, 38 ans) - 10 mai 2007

Ma joie a été grande lorsque j'ai trouvé ce bouquin dans une bouquinerie. J'ai adoré ce petit livre, transportée par les notes de musique qui défilent au cours des pages. En fan de musique que je suis, j'ai été enchantée de lire ce livre.

Sourire et ennui

4 étoiles

Critique de Domreader (Ile de France, Inscrite le 25 janvier 2006, 65 ans) - 2 juin 2006

Premier livre de Nick Hornby que j'ai lu, mais j'ai vraiment dû me forcer pour arriver jusqu'au bout. Une impression de déjà vu d'un bout à l'autre, que ce soit pour l'humour, un peu usé, ou le personnage principal et ses déboires amoureux. Ce dernier m'a peu émue, et peu touchée, du coup je ne suis pas rentrée dans cette histoire assez banale et traitée de façon elle aussi assez banale. Seul point positif : la petite boutique de disques où on aimerait bien pouvoir aller flâner de temps en temps et les vendeurs un peu toqués qui y travaillent !

Talk about, pop music, talk about...

7 étoiles

Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 56 ans) - 16 juillet 2005

Rob Flemming a 35 ans, mais vit et pense comme un adolescent : Toute réflexion chez lui passe par les listes, les top en tous genres, le tout chapeauté par la musique pop qui guide sa vie. Laura, sa compagne, le quitte, et il s'interroge alors sur ce que ça lui fait.

Je ne suis pas la bonne cible pour un roman tel que celui-ci, ne me reconnaissant en rien de ce qui en fait la trame, ça ne m'a pas empêchée d'apprécier la douceur générale, l'humour à la fois subtil (pas d'hurlements de rire pour moi) et à gros sabots (potache, très !). Une comédie romantique qui fleure bon l'Angleterre, un bon moment de détente, peut-être plus adapté aux 20-30 ans quand même.

Un extrait que j'adore :

"
Pour commencer _en fait, pour commencer et pour finir_ cette histoire de Ian avec qui elle ne couche pas. Comment être sûr qu'elle dit la vérité ? Elle peut très bien coucher avec lui depuis des semaines, des mois _qu'est-ce que j'en sais, moi ? Et de toute façon elle a seulement dit qu'elle n'avais pas encore couché avec lui, et c'était samedi, il y a cinq jours. Cinq jours ! Elle a pu coucher avec lui cinq fois, depuis ! (Elle a pu coucher avec lui vingt fois, depuis, mais vous voyez ce que je veux dire.) Et même si elle ne l'a pas encore fait, elle menace de le faire, c'est clair. "Encore", ça veut dire quoi, sinon ? " J'ai pas encore vu Reservoir Dogs." Ca veut dire quoi ? Ca veut dire qu'on va y aller, non ?
- Barry, si je te disais que j'ai pas encore vu Reservoir Dogs, qu'est-ce que ça voudrait dire ?
Barry me regarde.
- Ecoute... Allez, quoi, qu'est-ce que ça voudrait dire, pour toi ? Cette phrase. "J'ai pas encore vu Reservoir Dogs" ?
- Pour moi, ça voudrait dire que t'es un menteur. Ou que t'as disjoncté. Tu l'as vu deux fois. Une fois avec Laura, une fois avec Dick et moi. On s'est même disputés sur qui avait tué monsieur Rose, là, ou je sais plus quelle couleur c'était.
- Oui, oui, je sais. Mais imagine que je l'aie pas vu et que je te dise "J'ai pas encore vu Reservoir Dogs", tu penserais quoi ?
- Je penserais que t'es un malade. Et tu me ferais pitié.
- Non, mais est-ce que tu penserais, d'après cette phrase, que je vais aller le voir ?
- Je compterais là-dessus, ouais, sinon je te dirais que t'es plus mon ami.
- Non, mais....
- Désolé, Rob, mais je rame. Je comprends pas un mot de cette discussion. Tu me demandes ce que je penserais si tu me disais que t'as pas vu un film que t'as vu. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
- Ecoute-moi attentivement. Si je te disais...
- "J'ai pas encore vu Reservoir Dogs", O.K., O.K., j'ai pigé...
- Est-ce que tu... est-ce que tu aurais l'impression que j'ai envie de le voir ?
- Ben, t'en aurais pas une envie folle, sinon tu l'aurais déjà fait.
- Bien vu. On y est allé le premier soir, pas vrai ?
- Mais le mot "encore"... Ouais, j'aurais l'impression que t'as envie de le voir. Sinon, t'aurais dit que ça te disait rien.
- Mais, à ton avis, j'irais à coup sûr ?
- Comment veux-tu que je le sache ? Tu pourrais te faire écraser par un bus, devenir aveugle, je sais pas. Tu pourrais changer d'avis. Tu pourrais être fauché. Tu pourrais en avoir marre que les gens te disent qu'il faut absolument y aller.
Cette phrase me donne froid dans le dos. "C'est pas leur affaire".
- Mais c'est un film génial. Il est drôle, violent, y a Harvey Keitel et Tim Roth dedans, et tout. Et la bande-son est craquante.
Peut-être qu'il n'y a aucun rapport entre Reservoir Dogs et les ébats de Ian et Laura, après tout. Ian n'a pas Harvey Keitel et Tim Roth dedans. Et Ian n'est pas drôle. Ni violent. Et il a une bande-son ringarde, si j'en juge d'après ce qu'on entendait à travers le plafond. Je crois que j'ai atteint le bout de ce parallèle.
"

un peu à cause du film

8 étoiles

Critique de Grass (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 46 ans) - 30 août 2004

Je ne crois pas que je serais tombé sur ce livre si je n'avais pas d'abord vu (à quelques reprises) l'adaptation qu'en a faite Stephen Frears. Il a donc été assez difficile pour moi de ne pas m'imaginer la gueule de John Cusak en célibataire misérable ou encore Jack Black en disquaire borné, mais bon, c'est pas comme si ça faisait obstacle à l'histoire.

Pour les intéressés, le roman va encore plus loin que le film, tant au niveau des relations de Rob que de son appréciation de la musique. Parce qu'un des éléments que l'on ressent tout le long de la lecture, c'est le respect inconditionnel de NIck Hornby pour la culture pop.

Mais rendu là, c'est personnel. Je peux comprendre ceux que ça aura pu laisser indifférent. Peut-être que je ne suis qu'un mélomane pathétique qui travaille dans un magasin de disques qui regarde le film sans arrêt pour se réconforter. Comme une fille qui se tape Bridget Jones avec un bol de Haagen Daz...

Prédispositions...

8 étoiles

Critique de Manu55 (João Pessoa, Inscrit le 21 janvier 2004, 50 ans) - 19 mai 2004

C'est peut être parce que je passe pas mal de temps à classer mes disques dans tous les sens. C'est peut être parce que je suis un cinglé de musique. C'est peut être aussi parce que j'aime l'humour anglais.
Enfin, j'ai beaucoup aimé ce bouquin.

Avis neutre

6 étoiles

Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 45 ans) - 15 septembre 2003

Il est rare que face à un livre, je ne ressente rien. C'est le cas avec "Haute fidélité" : ni avis positif ni négatif. Je ne me suis jamais ennuyée à sa lecture mais je n'ai pas été passionnée non plus. Etrange comme impression. Bridget Jones au masculin? Oui sans doute, mais il faut reconnaître que ce livre est supérieur au cycle de Helen Fielding. Un livre certainement très divertissant mais qui ne restera pas dans mes annales littéraires.

Le blues du trentenaire

8 étoiles

Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 53 ans) - 27 juillet 2003

Nick Hornby nous a écrit là un bon petit roman contemporain ! L'histoire d’un jeune homme et de sa vie amoureuse qui bat de l'aile, prétexte aisé pour se rappeler les chemins de traverse qu'il a parcourus depuis son adolescence boutonneuse et la dangereuse quête du moi qui passe, noblesse oblige, par les filles…
Oui, c'est un classique contemporain, mais c'est bien écrit, bien décrit, et ses phrases et idées sortent un peu de l’ordinaire, c'est tout simplement plus profond (plus intelligent) que ce que nous avons l'habitude de rencontrer. Disons que c’est comme Beigbeder, mais que ceci, au moins, c’est bon !
Je profite également pour souligner l'excellente critique de Marco et pour dire que j'adhère entièrement à l’analyse qu'il en a faite.

L'humour anglais n'est-il plus ce qu'il était?

5 étoiles

Critique de Fetchez_La_Vache (Bruxelles, Inscrit le 11 octobre 2002, 50 ans) - 14 octobre 2002

Etant habitué à l'humour ravageur de Tom Sharpe, je suis resté sur ma faim en lisant 'Haute fidélité'. Un peut trop mou, un peu trop romantique, un peu trop gentil et bien-pensant. Somme toute un livre agréable à lire par moments, mais il ne me laissera aucun souvenir. Un autre livre de la même veine que j'ai lu récemment (mais il était décidément meilleur) est: "Au lit" de David Baddiel. Ceux qui ont aimé l'un vont sûrement aimer l'autre. A bon entendeur...

Version noire de "à propos d'un garçon"

8 étoiles

Critique de Pistache (Bruxelles, Inscrite le 21 juillet 2002, 51 ans) - 6 octobre 2002

Contrairement à la plupart des gens, je n'ai pas commencé par "haute fidélité" mais par "à propos d'un garçon" et même si j'ai été contente de retrouver l'humour et le point de vue sur la vie de Nick Hornby, je préférais le côtoyer dans le cocon d'"about a boy" où les défauts des personnages sont décrits avec moins de cynisme et des lunettes un peu moins noires qu'ici. Sur le même thème, "à propos d'un garçon" vous fait vous sentir bien et "haute fidélité" vous fait vous sentir très moche, vous forçant à vous confronter à tous vos horribles défauts sans voie de sortie, sans circonstances atténuantes. Alors, bien sûr, c'est fort, mais choisissez bien votre moment pour lire les deux: lisez celui-ci quand tout va bien et réservez-vous "à propos d'un garçon" pour vos soirs de blues...

Et si je faisais la liste de mes 5 livres préférés...

8 étoiles

Critique de Nelle (Bonne, Inscrite le 9 janvier 2001, 48 ans) - 12 décembre 2001

Un point de vue masculin sur les relations amoureuses. En vivant un moment charnière de sa vie, rob nous raconte ses déboires amoureux bien classés dans une liste, du mieux au moins bien. Et on essaie de le comprendre, ce Rob déboussolé, désabusé, caustique et parfois bien marrant. Une des phrases qui m'a bien amusé dans le livre est "Laura pense que les parents sont une bonne chose". Bref, un livre bien sympathique, et si vous voulez tester votre culture musicale, il est idéal. A noter que le livre a été très bien adapté au cinéma (Stephen Frears).

Juke Box Hero

8 étoiles

Critique de Elric (Boussu, Inscrit le 15 mai 2001, 49 ans) - 23 octobre 2001

Tous les trentenaires célibataires se reconnaîtront sans doute dans ce roman qu'il serait facile de comparer à la version masculine de Bridget Jones. Mais il ne s’agit pas seulement de cela, même si nous suivons les aventures, tour à tour drôles et tristes, déprimantes et enjouées, mélancoliques et optimistes, d'un disquaire / DJ de 35 ans qui livre ses états d'âme , ses considérations sur l’amour, le sexe et la société en général. Le personnage est un fou de musique qui adore également les classements et qui ne peut discuter que par l'intermédiaire de listes, de Top 5 ( les deux hit-parades principaux de sa vie : les cinq meilleures chansons du monde et les cinq pires ruptures de son existence. ). Bilan mitigé d’un individu pour qui la coupe de la vie est à moitié pleine ou à moitié remplie, réflexions sur les amours déçues et sur le temps qui passe, roman drôle et angoissant pour ceux qui sont dans le cas, Haute Fidélité est à lire de toute façon.

Spleen and pop music

0 étoiles

Critique de Cameleona (Bruxelles, Inscrite le 19 février 2001, - ans) - 28 février 2001

La comparaison s’impose d'elle-même : « Haute fidélité » est un « Journal de Bridget Jones » au masculin, mais en plus réaliste et pince-sans-rire. Rob a trente-six ans, un magasin de disques pop qui ne marche pas, deux copains qui sont aussi ses employés, et une ex-petite amie. Optimiste dès la première ligne, le livre commence avec le départ de Laura. Etrangement, cela provoque une réaction chez Rob, qui va passer en revue les quelques aventures amoureuses qui l’ont marqué, ce qu’il exprime par « les filles qui l’ont fait souffrir ». Nick Hornby trace le parcours amoureux réaliste d'un jeune Anglais timide et un peu coincé, à travers ces cinq souvenirs de filles. Rob semble être victime d'un éternel malentendu avec les femmes, incapable de s'accorder avec aucune d’entre elles, maladroit à tous les égards. . . et la vérité est que tout cela sonne très juste!
La manière pince-sans-rire dont il raconte ses déboires (le livre est écrit à la première personne) peut parfois être hilarante, mais cette espèce de spleen moderne qu'il traîne comme un boulet est communicatif. Malgré un beau « happy end », on émerge du livre avec l'impression que le monde est mal fait, et qu'on a bien de la chance de pouvoir se réfugier qui dans la musique, qui dans la lecture.

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