Ombres et lumières de Salvatore Gucciardo

Ombres et lumières de Salvatore Gucciardo

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 2 novembre 2019 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (22 904ème position).
Visites : 2 251 

Lumières originelles

Avant d’avoir lu le premier mot de ce recueil, j’ai été ébloui par sa qualité éditoriale, un vrai livre d’art : le papier est de belle qualité tout comme l’impression, la couverture est illustrée d’une peinture de l’auteur lui-même et les dessins à l’intérieur sont aussi de l’auteur. Salvatore manie le pinceaux et le crayon avec autant de talent que le clavier dont il tire de la poésie, en prose ou en vers, brillante comme les peintures qu’il enflamme de couleurs chaudes, brûlantes, flamboyantes. Des couleurs qui évoque l’astre solaire dispensateur de lumière et de vie.

Ses Illustrations représentent presque toujours un cercle, comme un univers clos, comme une planète, qui enserre un visage souvent serin exprimant la vie ou une partie de visage tout aussi sereine ou alors d’autres figures toutes géométriques que j’interprète comme des allégories de la faune ou de la flore qui peuple notre monde. Il ne manque que la couleur flamboyante que Salvatore utilise habituellement pour exprimer la luminosité et l’incandescence solaire qui génère la vie sur notre planète. « La voie lactée exulte en composant la symphonie des courbes. L’espace transcrit sur le livre des étoiles le parcours primitif ».

Sa poésie en prose ou en vers dégage la même lumière, la même flamboyance, la même incandescence que ses peintures. Elle raconte la genèse du monde, la mythologie fondatrice, le passage de l’ombre à la lumière sous l’effet de l’incandescence solaire. « Je me souviens du grain de lumière sortant de l’obscurité. L’éclat primitif avait rejoint la réalité, l’embrasement gigantesque… ». Elle dépeint avec un minimum de mots d’un maximum d’intensité l’origine de la vie. « Tu as embrassé la lumière en poussant un vagissement fougueux en sortant du vagin du néant ».

Et la vie débordant de son cadre natal envahit l’univers. « On va coloniser les terres sidérales. Atteindre le rêve initial. Créer une nouvelle vision. Tous les bâtisseurs se sont unis pour que le fantasme devienne réalité ». Et la vie va déborder l’univers sidéral pour coloniser tous les mondes virtuels qui germent dans les systèmes sensitifs, végétatifs, biologiques, intelligents qui peuplent l’univers. « La spirale m’aspire. Le verbe m’échappe. Tout est émotion ».

Et avec ses mots, ses dessins, ses couleurs, sa foi en la vie, Salvatore nous convainc que « Nous représentons l’histoire de l’humanité ». Avec ce recueil, il en a écrit le premier chapitre …

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Ne pas combattre le temps, chevaucher la lumière

9 étoiles

Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 24 juillet 2022

Ombres et lumières est un recueil composé de onze courts chapitres (Ombres, Portrait sans visage, Le compagnon de route…), chacun introduit par une belle encre du peintre poète. Les sections sont constituées de poèmes en prose et en vers constituant une épopée spirituelle et existentielle ayant pour quête la lumière, l’énigme de l’univers, l’adéquation de l’être avec le cosmos. C’est un voyage initiatique où le poète donne de sa personne : son corps et son âme sont mises à contribution, parties prenantes du périple.

La belle préface est signée Giovanni Dotoli qui écrit, entre autres mots : « Le langage de Salvatore Gucciardo certifie notre essence, notre antériorité ancestrale, notre monde archétypal. […] La poésie se fait interrogation et ontologie de ce qui est, lampe sur le centre, respiration par l’univers. Son feu incendie toute scorie et se fait dévoilement. Salvatore Gucciardo dévoile et incendie, illumine et épure, va vers la pureté de l’être. »

C’est par la prise de conscience de sa condition, par les épreuves traversées, les rites accomplis, les beautés circonscrites que le poète accède à la lumière, à une sorte de fusion de la vue et du verbe, du dehors et du dedans, de la peinture et de la poésie.

On trouve tout du long des phrases qui sont comme des balises dans ce voyage initiatique.

"Je me nourrissais de fables."

"Il m’arrive parfois de converser avec des oiseaux nocturnes."

"Je porte en moi la mystique du monde."

"Nous représentons l’histoire de l’humanité."

"Toute l’harmonie du monde est en toi."

"Chaque image de l’homme est une anthologie."

Et cet apophtegme en deux temps qui convoque Chronos et Apollon.

"Il ne faut pas combattre le temps. Il faut chevaucher la lumière."

Cet ouvrage est aussi le reflet de l’aventure d’une vie vouée à l’art et à la poésie dans ce qu’elle a de transcendantal, d’ontologique, de rapport à l’être et au temps.

Un beau livre pour se mettre au diapason d’un artiste qui s’exprime autant par la poésie que par la peinture ou le dessin.

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