Le dynamiteur de Henning Mankell

Le dynamiteur de Henning Mankell
(Bergsprängaren)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Pacmann, le 9 décembre 2018 (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 886ème position).
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Tout premier roman d'Henning Mankell

On est en 1911 et Oskar Johansson a 23 ans. Dynamiteur, il participe au percement de tunnels ferroviaires et manipule des explosifs pour fragmenter la roche. Mutilé à la suite d'un grave accident du travail, il reprendra pourtant son ancien métier, se mariera, aura trois enfants et adhérera aux idéaux de gauche.
Au soir de sa vie, il partagera son temps entre la ville et une cabane sur une île sans nom.

Sans ordre narratif, l’auteur recueille la parole de cet homme simple qui aura vécu l’histoire de la Suède durant la majeure partie du 20ème siècle.

Ce tout premier roman de Henning Mankell qu’il écrit alors qu’il mangeait de la vache enragée en tant que pigiste pour différents journaux, a été réédité et traduit en français.
Il ressemble à un hommage à la classe ouvrière et à l’humilité des hommes qui mettent leur pierre à l’édifice de l’humanité. Par son style dépouillé, sa beauté austère, ce roman ne ressemble en rien à l’œuvre de l’auteur, plus connu pour ses polars.

On retrouve une émotion identique à celle des « chaussures italiennes » et une confiance profonde en l’être humain, mais aussi, et ce qui empêche de mettre ce roman sur un pied d’estale, trop de confusion dans le fil du récit et des références historiques qui parlent peu à des non-suédois.

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Ode à la Social-Démocratie

4 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 16 juin 2020

Le dynamiteur serait le tout premier roman d’Henning Mankell, écrit en 1972 pendant la guerre du Vietnam, à Oslo ainsi que l’explique Henning Mankell en préface. C’est en 1997 qu’il aurait été réédité en Suède et en 2018, après la mort d’Henning Mankell, traduit en français.
Disons-le de suite, roman est un bien grand mot tant les pages sont décousues. Ca donne plutôt l’impression d’un livre jamais vraiment fini et dont on aurait éclaté les extraits, hors chronologie, hors logique, au fil des pages. Pourtant ce ne doit pas être ça puisque Henning Mankell en préface nous dit l’avoir relu – et n’avoir rien changé – en 1997 ??
On est loin du Henning Mankell habituel. Du Henning Mankell de Wallander, côté polar, comme du Henning Mankell romancier, côté Les chaussures italiennes ou Le Chinois.
C’est un Henning Mankell du début, un Henning Mankell politique qui parle beaucoup de socialisme, de communisme, par le biais d’Oskar, son héros.
Un héros qui a mal débuté dans la vie puisque, ouvrier dynamiteur sur un chantier de tunnel, il se fait littéralement sauter à la dynamite en allant vérifier pourquoi sa charge n’avait pas sauté. Il y perd un œil, une main et trois doigts de l’autre main, entre autres … Il a vingt-trois ans et la vie ne va pas être simple. Ah, j’oubliais, nous sommes alors en 1911 et la social-démocratie n’a pas encore fait son trou en Suède.
C’est l’avènement de celle-ci qu’Henning Mankell va retracer en s’appuyant sur des bouts de vie d’Oskar, qui a trouvé un sacré point d’appui en la personne d’Elvira, sa femme.

»Ni Elvira ni moi n’avons cru en Dieu. Quand nous étions petits, nous devions bien avoir peur de lui, comme tous les autres à l’époque. Mais nous sommes devenus socialistes, et Dieu a disparu. »

Tout ceci est raconté, par bribes, par Oskar, au soir de sa vie (mort en 1969) au narrateur dont on sait peu de choses.
Lecture dispensable, plutôt réservée à des amateurs d’Henning Mankell qui voudraient avoir tout lu de lui.

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