Matthieu disparaît de Patrice Robin
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un roman attachant
Les parents de Matthieu tiennent un petit commerce. Matthieu aime le cinéma ; il tourne de petites scènes de la vie à la campagne. Dès leur sortie, il aime Un homme et une femme et Ma nuit chez Maud, avec Trintignant, et L’enfance nue de Pialat. Mais ses parents ne lui accordent pas le droit de faire des études de cinéma. Matthieu va travailler en usine ; il aura une liaison avec Liz qui chante dans un groupe de rock. Matthieu enfin travaille dans un centre culturel à assurer la liaison entre les artistes et le milieu ouvrier. Matthieu vit avec une employée du centre. Vient le temps où Matthieu peut faire le point avec ses parents. On quitte Matthieu et sa compagne à la sortie d’une séance d’un film de Kiarostami présenté à Cannes...
La singularité du livre réside surtout dans son ton, sa manière rapide de visionner la vie de Mathieu. Il est composé de phrases qui, souvent, semblent peu abouties, jetées comme ça dans le récit. Mais ce n’est qu’une première impression ; c’est leur apparente maladresse qui donne le ton du livre. Le survol de cette vie manquée, le dénuement de la syntaxe, c’est cela, étrangement, qui est porteur d’une vraie émotion.
Matthieu disparaît est le troisième roman de Patrice Robin, et son second chez P.O.L.
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Les éditions
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Matthieu disparaît [Texte imprimé], roman Patrice Robin
de Robin, Patrice
P.O.L. / Roman
ISBN : 9782867449611 ; 6,75 € ; 15/09/2003 ; 128 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (1)
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Encore un bel auteur à découvrir.
Critique de Henri Cachia (LILLE, Inscrit le 22 octobre 2008, 62 ans) - 3 juin 2017
A l'âge de 35 ans, lors d'une réunion familiale, il ose enfin poser à sa mère la question qui le hante depuis des années : qui a décidé de ne pas signer son dossier d'inscription en école de cinéma ?
L'apparente déconstruction du texte qui refuse les enchaînements linéaires, nous oblige à lire entre les lignes, pour se couler dans les sentiments jamais clairement exprimés du personnage.
Le silence de celui-ci qui ne se révolte pas, ne combat rien et encaisse tout ce qui lui arrive comme s'il était étranger à lui-même, nous en dit beaucoup plus que certains mots .
L'extrait qui suit nous en dit long sur la vision que Matthieu a perçu de sa vie au sein de la quincaillerie de ses parents, jusqu'à son départ pour l'usine, à 20 ans. Lors d'un week-end où il leur rend visite :
... « Il décida d'aller marcher. Au retour, il déboucha au sommet de la grande place déserte, s'arrêta. Regarda le bitume gris, les emplacements de parking tracés à la peinture jaune. La façade imposante du magasin au fond. Les abreuvoirs à bestiaux sur le trottoir, le portail en tôle ondulée du garage. La grande enseigne en fer forgé, les trois vitrines, leurs stores baissés du dimanche. L'appartement enfin, tout entier reposant sur le commerce, les chambres, persiennes baissées du dimanche elles aussi. Et tout cela fit remonter en lui un étrange malaise, comme une menace... »
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