L'italienne de Adriana Trigiani

L'italienne de Adriana Trigiani
(The shoemaker's wife)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Killing79, le 29 mai 2015 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 44 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (22 864ème position).
Visites : 3 729 

Nostalgie

Début du XXe siècle, Alpes Italiennes. Enza et Ciro, deux enfants de la montagne, se rencontrent pour la première fois. Ciro, pour avoir découvert le comportement scandaleux du prêtre du village, est envoyé aux États-Unis, où il devient cordonnier. Enza doit à son tour s'exiler pour assurer l'avenir des siens. C'est à New York, dans cette ville magique, que le destin va à nouveau les réunir. Mais il est trop tard : la Première Guerre mondiale éclate et Ciro s'engage pour aller se battre en Europe. Enza, elle, entame une brillante carrière de costumière au Metropolitan Opera et se laisse emporter dans un tourbillon de vie mondaine dans le sillage du grand chanteur Enrico Caruso. Des riches demeures de Carnegie Hill aux ruelles de Little Italy en passant par les faubourgs ouvriers et les vastes plaines du Minnesota, ces jeunes amants finiront-ils par se retrouver à temps, malgré le poids de l'histoire et de la destinée ?

Avec la guerre en toile de fond, « L’Italienne » est un roman qui traite de l’amour et du déracinement.
On y découvre les deux vies d’Enza et Ciro qui sont irrémédiablement liées par le destin. L’auteur profite de cette aventure pour nous faire découvrir le sort de ces expatriés italiens partis chercher en Amérique la solution à tous leurs problèmes. Le déséquilibre entre la pauvreté de l’Italie et l’abondance des Etats Unis est parfaitement représenté.

On connaît le passé des protagonistes, on suit leurs vies pleines de joies, de peines, d’amour, d’amitié mais surtout de nostalgie. Car même si les protagonistes paraissent trouver leur bonheur sur cette terre promise, leur village et leur famille d’origine sont inscrits dans leur mémoire et restent à jamais leurs regrets les plus profonds. Adriana Trigiani a voulu personnifier le destin de ces immigrés, condamnés à quitter leur foyer pour leur survie et celle de leurs proches mais qui gardent toujours au fond d’eux la force de leurs racines.

Enza et Ciro sont des personnages attachants et le désir de les voir ensemble ne m’a pas lâché. Leurs différentes rencontres sont écrites sur leurs lignes de vie et leur amour semble pouvoir franchir tous les obstacles. Les aléas de la vie et les choix qu’ils font, vont les entraîner dans une relation pour le moins chaotique.

Toutes ces tentatives de rapprochement m’ont captivé et c’est lorsque les deux amoureux ont semblé enfin se retrouver pour de bon que le roman perd de sa force. En effet, dans la dernière partie du livre, quand l’amour a gagné et qu’il transpire la sérénité, le récit devient malheureusement sans saveur, sans passion. J’ai eu l’impression que l’auteur n’avait pas d’idée précise sur la fin à donner à cette idylle. Que faire du bonheur lorsqu’enfin, on l’a trouvé ? Le récit traîne en longueur et les événements perdent de leur intérêt. C’est dommage car les trois quarts du roman étaient passionnants.

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L'immigrante

10 étoiles

Critique de Pieronnelle (Dans le nord et le sud...Belgique/France, Inscrite le 7 mai 2010, 76 ans) - 3 septembre 2018

Belle trame romanesque au coeur de l’immigration, principalement italienne, en Amérique du nord au début du XXème siècle.
C’est un beau roman dont les deux héros sont originaires des montagnes italiennes au dessus des lacs du nord et de Bergame. La vie de ces habitants est particulièrement bien vue et décrite avec justesse. Deux histoires , celle d’Enza ainée d’une famille de six enfants et dont le père est cocher sur les routes de montagne, l’autre celle de Ciro orphelin.
Ciro et son frère Eduardo ont été abandonnés par leur mère suite à la mort du père et confiés à un couvent de soeurs moyennant des services auprès des religieuses. La mère, qui devait revenir quelques mois après son départ, ne reviendra jamais les chercher et la vie de ces deux jeunes garçons se déroulera jusqu’à l’âge de 15 ans dans des conditions rudes mais heureuses. Cependant jamais ils n’oublieront la déchirure de la séparation d’avec leur mère qu’ils n’ont pas comprise.
Enza est une fille entièrement dévouée à sa famille dont les membres sont soudés par un amour indéfectible. C’est pourquoi la mort prématurée de Stella la dernière des enfants sera pour Enza et ses parents un véritable drame . La famille est pauvre et la vie est rude dans ces montagnes auxquelles les habitants sont pourtant très attachés ; le propriétaire de leur maison les ayant mis dehors, les membres de la famille vont se retrouver dans une situation encore plus difficile.
Il en est de même pour Ciro qui va se trouver victime d’une accusation injuste de la part du prêtre du couvent et contraint, avec son frère, de le quitter . Grâce à la complicité des religieuses Ciro échappera à la maison de correction et se retrouvera dans un bateau en partance pour l’Amérique. Son frère Eduardo lui, se dirigera vers la prêtrise et ils devront se séparer.
Enza et Ciro se rencontreront lors de l’enterrement de la petite Stella, pour quelques instants qui marqueront, sans qu’ils le sachent vraiment, toutes leurs vies.
Enza et son père seront contraints à immigrer également en Amérique pour permettre à la famille de vivre en leur envoyant l’argent de leur travail et de construire une maison.
L’histoire est dense et impossible à raconter en quelques lignes. Il est clair que Enza et Ciro vont se rencontrer mais aussi s'éloigner dans diverses circonstances ; mais leurs vies sont surtout le prétexte de raconter celles des immigrants dans ce début du XXème siècle dans une Amérique en plein développement. C’est passionnant de constater à quel point l’Amérique a eu besoin de ces migrants qui sont venus pour travailler dur et dans des conditions difficiles, dans la construction des ponts, dans les mines de fer, dans divers chantiers de constructions de toutes sortes, et ont contribué au fantastique développement de l’Amérique.
Les femmes immigrantes travaillaient principalement dans les usines de textiles et confection. Ce sera le sort d’Enza tandis que son père partira pour travailler dans les mines. Tous les deux vivront de rien pour envoyer l’argent à leur famille en Italie.
Les italiens étaient si nombreux qu’ils constituaient à eux-seuls un quartier de New York appelé Little Italy. Ciro y travaillera chez un cordonnier dont il apprendra le métier ; Enza , et son amie Laura fuiront l’usine pour essayer de s’installer comme couturières. Elles se retrouveront par un concours de circonstances dans l’atelier des costumes du Met, l’Opéra de N Y où Le grand ténor Caruso est en représentation. Ce sera pour Enza une période heureuse où elle pourra envoyer de l’argent à sa famille grâce à son travail mais aussi côtoyer et entendre tous les grands artistes d’opéra . Cette période est particulièrement riche en descriptions ; elle permet de voir les différences de conditions de vies, celles des premiers immigrants déjà enrichis et celles des derniers encore pauvres mais luttant pour soit se faire une place dans cette société soit repartir dans leurs pays une fois l’argent gagné.
Mais il y a l’histoire de Enza et Ciro, une belle histoire d’amour dominée par la figure d’Enza, «l’Italienne», la véritable héroïne d’un roman dans lequel on plonge uniquement pour le plaisir.
C’est long, dense, addictif. Personnellement je n’ai aucune réserve et l’ai dévoré jusqu’au bout !

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