Cartes postales de l'enfer de Neil Bissoondath

Cartes postales de l'enfer de Neil Bissoondath

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Tistou, le 9 février 2015 (Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans)
La note : 6 étoiles
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Exilée, elle n’est de nulle part …

Neil Bissoondath, écrivain anglophone, de nationalité canadienne, né et parti de Trinidad et Tobago à l’âge de 18 ans, d’origine indienne, a clairement des marottes dans ses thèmes d’écriture ; l’exil, le déracinement, la quasi – impossibilité de se détacher de son « indianité » pour ceux qui sont d’origine indienne, la difficulté de s’intégrer dans la société occidentale d’accueil (et dans son cas, le Canada).
« Cartes postales de l’enfer » ne coupe pas au schéma. Pour autant il m’a paru plus « forcé », moins habité que les deux autres romans précédemment lus (« Retour à Casaquemada » et « Un baume pour le cœur »). Beaucoup plus court, moins « universel » aussi.
Peut-être parce que Neil Bissoondath développe ici ses thèmes de prédilection en faisant le parallèle entre Sumintra, jeune canadienne d’origine indienne d’une vingtaine d’années, née au Canada de parents indiens, le cul entre deux chaises (ou plutôt entre deux cultures) et Alec, jeune canadien trentenaire, tout ce qu’il y a de plus « WASP », mais qui s’est senti un jour – et se sent toujours – obligé de se donner l’air homosexuel pour prospérer dans le métier de décorateur d’intérieur ! (Si, si, je vous jure, c’est ça le postulat de base !)
Je dois reconnaître avoir été moyennement convaincu dans ce schéma. Bon. Et bien sûr les deux vont se rencontrer et se sentir attirés l’un par l’autre. Alec n’est pas homosexuel, il a des rapports tarifés avec des professionnelles, dans le plus grand secret, qui confine à la parano – c’est qu’il ne faudrait pas que sa clientèle le voit dans une relation avec une femme et remette son homosexualité en question ! Quant à Sumintra, elle est coincée par ses parents qui ne conçoivent pas qu’elle puisse épouser (quant à avoir des relations hors mariage … !!!) un autre homme qu’un indien (le nec plus ultra étant un indien cultivé qui vive en Inde et pouvant voyager au Canada).
Donc, les deux entament une relation …
Le lecteur oscille entre les états d’âme d’Alec qui veut maintenir cette relation dans la plus franche obscurité et la situation compliquée de Sumintra qui se sait obligée de trancher (au sens propre !) entre ses parents et Alec. Autant le dire, ça ne va pas bien se finir …
D’ailleurs, les situations d’exilés chez Neil Bissoondath sont toujours teintées d’une forte amertume et connotées d’une certaine impossibilité à réussir une transition, d’exilé à intégré. Cela dit, il parle d’expérience, lui …
Toujours cette belle écriture, mais une tonalité noire et un cadre pas assez vraisemblable à mon goût.

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