La Maîtresse de Brecht de Jacques-Pierre Amette
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un grand Goncourt ?...
Bon, voilà, j'ai lu le dernier Goncourt ! Ils ont raté « L’Etranger » et « Le voyage au bout de la nuit » Ils en ont décoré pas mal d'autres dont beaucoup sont déjà plus que bien oubliés… C'est ça, les prix littéraires… Normalement je ne les lis plus, ou seulement si quelqu’un me dit qu'il est vraiment très bien. Ici, c'est différent. Une copine me l’a offert lors d’un dîner chez moi, alors.
Et puis, il y a Brecht et Brecht ce n'est quand-même pas n’importe qui ! J’ai donc lu.
Une histoire simple. Brecht rentre d’exil aux Etats-Unis et arrive à Berlin Est en 1948. Il était parti en 1933 et il y avait urgence. Les autorités de l'Allemagne de l’Est sont bien contentes de le voir revenir, mais. Après son séjour aux U.S. a-t-il toujours une pensée correcte ?… Et puis, restera-t-elle dans la ligne du Kremlin, celle du brave Joseph, petit père des peuples ?. A voir.
Et rien de plus facile que de voir puisque notre Brecht est un gros consommateur de jolies femmes. Les services secrets lui collent donc une jeune actrice comme nouvelle maîtresse dans son lit et elle a pour mission de rapporter les moindres paroles du maître et de photographier ses écrits et ses notes. Elle s’appelle Maria Eich, a une petite fille qui vit à Berlin Ouest avec sa grand-mère, un père ex-nazi et un ex mari, ex nazi, qui vit au Portugal.
Ah, elle est jeune et vraiment très belle, Maria Eich ! Aussi Bertolt n’hésite pas une seconde !
Tout se complique quand-même un peu quand elle devient petit à petit amoureuse de Hans Trow, l'agent de la Stasi qui s'occupe d’elle. Quant à Brecht, elle a une certaine admiration pour lui au niveau artistique, mais de là à dire qu'elle est heureuse de devoir coucher avec lui… Mais voilà, Hans Trow est un handicapé des sentiments et elle a beau lui faire du charme, rien n’y fait.
Voici ce que pense l'intéressé : « Il se dit alors qu’il aimait Maria Eich, mais ce sentiment était comme un animal enfermé dans une cage… Dès qu’il pensait, à ce sentiment amoureux, il ne voyait que son incapacité à le transformer en acte…. C’était étrange de préserver un sentiment amoureux comme un vieillard qui contemple une pendulette sous un globe de verre et sort une clef d'or pour, avec soin, l'entendre sonner les heures, tinter, palpiter
dans son mécanisme infime. »
Brecht nous est présenté comme un homme assez brouillon, pas tellement intéressant, dépassé et pour le moins davantage consommateur de femmes qu’admirateur. En plus, il est malade et n’a plus que quelques mois à vivre. A se dire que la Stasi était vraiment paranoïaque pour coller plusieurs personnes autour de cet homme.
L’auteur nous montre également l'évolution de la situation politique en Allemagne de l'Est et prête ces paroles à Maria : « Embrigader, conclure, triompher. Interminables manifestations de masse, discours à la tribune, lâcher de colombes, slogans énergiquement entonnés, déclarations ronflantes dans des journaux, tracts, langues de bois, exterminations des classes bourgeoises, tablées de costumes gris, désignations d’éléments asociaux à éliminer, classes entières d'adolescents qui ânonnent des poèmes optimistes, portraits encadrés sous-verre de Staline ou de Wilhelm Pieck. Voilà le monde dans lequel elle évoluait. »
Pas une grande différence d'avec le passé !.
Ce livre est vraiment très bien écrit, c’est indiscutable. Par contre, l’histoire est mince et se traîne. Mon sentiment était partagé entre l'envie de le poursuivre ou de l’abandonner, tant je me doutais que cela n’allait fort probablement pas devenir plus prenant.
Mais l'auteur rend Maria très attachante et je crois que c'est elle qui est arrivée à me faire terminer ce livre.
Je le conseillerais ?. Non, mais je ne le déconseillerais pas non plus…
Les éditions
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La maîtresse de Brecht [Texte imprimé], roman Jacques-Pierre Amette
de Amette, Jacques-Pierre
Albin Michel
ISBN : 9782226141637 ; 18,80 € ; 20/08/2003 ; 306 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (10)
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Aussi plat et froid qu'une limande passée sous un camion
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 14 août 2021
Et puis, celui-là, son histoire m'intéressait, j'ai donc vraiment été déçu, au final, à cause du style de l'auteur, très froid, presque clinique, avec des dialogues assez insipides... Ca m'a gâché le plaisir de la lecture. Pourtant, cette histoire d'une jeune actrice allemande engagée par la Stasi, en 1948, à Berlin-Est, pour espionner, de l'intérieur, l'entourage de l'écrivain et metteur en scène Bertolt Brecht, de retour au pays après 15 ans d'exil aux USA (il avait fui le nazisme, mais n'est vraiment pas considéré, en RDA, comme un communiste bon teint), et qui va devenir sa maîtresse, cette histoire est intéressante. La dépiction du Berlin de l'après-guerre, en aussi bon état que le Japon de la même époque (voir les deux romans de David Peace sur ce sujet), est réussie.
Mais, hélas, c'est lent, plat, froid... Je ne relirai pas ce livre.
Polaire.
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 5 mai 2013
Autant le dire tout de suite Clarabel et Jules ont dit l'essentiel avec doigté.
je voudrai toutefois citer une phrase navrante. (et il y en quelques-unes du même gabarit) :
"Maria pense qu'il fait beau !
"Elle dit :
"Demain il va faire beau.... (sic).
C'est froid, c'est glacé et ça décourage à la lecture.
Il est toutefois a noter que le livre incite à la réflexion.
Je termine par une citation un peu moins terne que la précédente :
"De ce troisième étage, avec la large vue sur Berlin , on ressent l’aspiration profonde du Temps. Il entraîne cette ville faite de chicanes, de barbelés, d’envols de canards sauvages, de cloches, d’étincelants soleils, de micros, de chantiers, d’hôtels, de façades creusées, d’écritures écorchées. Lettres de pierre. Imprimeries poussiéreuses. Hangars... (sic).
Il faut se méfier des Prix Goncourt !
Critique de Joachim (, Inscrit le 24 mars 2006, 44 ans) - 16 février 2008
Un Goncourt amer ...
Critique de Clarabel (, Inscrite le 25 février 2004, 48 ans) - 27 novembre 2004
Correct
Critique de Le petit K.V.Q. (Paris, Inscrit le 8 juillet 2004, 31 ans) - 31 août 2004
Kim
Brecht presque intime
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 30 avril 2004
La polémique médiatique autour de l'attribution du Goncourt m'a fait lire Amette avec un peu de méfiance. Mais l'auteur était-il responsable de ce qui lui arrivait ? Bref... ce récit, c'est celui du retour d'exil de Bertold Brecht en 1948. Il quitte la Californie pour revenir à Berlin, qu'il a fui en 1933 après l'incendie du Reichstag. On lui fait un triomphe, il va pouvoir diriger enfin le théâtre de ses rêves (Le Berliner Ensemble), il est accueilli en héros par la foule mais derrière les masques, les autorités se méfient de lui et de ses idées. Il faut le surveiller et pour se faire, rien de tel qu'une femme, belle de préférence, Maria Heich, une apprentie comédienne qui doit jouer dans sa pièce Antigone et devient sa maîtresse. Une espionne qui épie ses moindres faits et gestes.
On pourrait penser au premier abord qu'il s'agit d'une biographie ou d'un essai historique, mais ce n'est pas vraiment ça, trop d'ambiances et d'attitudes dans ce livre qui tient du roman. Amette parle beaucoup de Brecht, mais aussi de la guerre, de Berlin, des sentiments des gens et puis de Maria, qui n'a eu aucun mal à séduire Brecht, grand amateur de jolies jambes. Jolis portraits sous la plume de Amette : Maria, Brecht, la Stasi et puis le lecteur, qui assiste, extérieur, à ce complot contre l'écrivain, un homme que l'on découvre moins heureux qu'en apparence. Il revient en triomphateur, soit, mais il est amer et la vie l'insupporte. Pas de grands exposés détaillés et c'est tant mieux, les pistes sont tracées, à nous de les emprunter et d'imaginer ce qui se trame dans la tête de chacun. Puis ce brio pour décrire l'ambiance et le moral d'une époque, d'une ville, d'un système politique. Pas facile.
Le livre de Jean-Pierre Amette a bénéficié d'une mauvaise campagne publicitaire à cause d'un Goncourt maladroit, c'est dommage, il méritait mieux que ça.
Pas envoûtant
Critique de François-Marie Arouet (, Inscrit le 6 mars 2004, 55 ans) - 6 mars 2004
Bref, là est l'essentiel, mais où est la poésie, où est le rêve ??
Peut-être dans son prochain livre; mais ne poétise pas qui veut...
Pour résumer, je pense qu'il n'y a rien à reprocher à ce livre par rapport au sujet traité; simplement il ne me convient guère même si j'en reconnait les qualités.
Un livre sombre...
Critique de Sebastien (, Inscrit le 5 mars 2004, 58 ans) - 5 mars 2004
Critique éclair parce que c'est le 100ème
Critique de Nevermore (Rennes, Inscrit le 10 mai 2002, 42 ans) - 20 janvier 2004
Et je pense que cela résume aussi ce que Jules a écrit, si je peux me permettre.
Mais Mr Amette semble être un honnête homme, et peut-être n'y avait-il que lui, cette année, à mériter ce prix.
Pfffff....Mwais
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 7 janvier 2004
Le Goncourt 2003 ? Pas un grand cru, mais pas de la piquette non plus.... Le genre de bouquin qu'on oublie presqu'aussi vite qu'on l'a lu.
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