La Pédagogie du base-ball

L'été 69 a été marquant pour les enfants québécois qui venaient de terminer leurs études primaires. Un nouveau programme avait donné le coup d'envoi à une pédagogie adaptée à l'ère moderne. Le narrateur Martin donne un aperçu de ces méthodes révolutionnaires mises de l'avant par son instituteur. C'est en jouant au Monopoly, semble-t-il, que l'on maîtrise les connaissances à acquérir. Apprentissage magique et sans douleurs.

Avant d'entamer son cours secondaire dans une école aussi populeuse que la majorité de nos villages, Martin doit bien traverser l'été 1969. l’année de la marche de l'homme sur la lune, du festival de Woodstock et de la première saison des Expo's au base-ball. Le jeune héros est fort emballé par ces événements historiques. Pas question de participer à des camps de vacances à se faire dévorer par les « bébittes ». Il veut parfaire son apprentissage cette fois-ci en jouant au base-ball. Un point à la ligne. Les murs de sa chambre sont déjà tapissés de découpures de journaux montrant ses idoles.

Avec son ami le grand Pete, il tente d'intégrer l'équipe de la paroisse, mais le coach les ignore. Qu'à cela ne tienne, le père de Martin n'a pas dit son dernier mot. Oubliant le golf, il forme sa propre équipe, même s'il ne connaît pas grand-chose à ce sport. Belle initiative qui rapproche le fils d’un géniteur aussi silencieux qu'une carpe. Les silences deviennent subitement éloquents à cause de la complicité qu'ils ont réussi à établir entre eux. Ambitieux, le père améliore suffisamment son équipe de laissés-pour-compte, vêtus de chandails de hockey mauves, au point de vouloir affronter les meilleurs, soit les Aristocrates pour lesquels son fils espérait jouer. Le récit repose sur cette importante rencontre devant combler l'orgueil d'un homme, qui veut laver l'affront subi par son fils. Mais avant d'atteindre son but, il doit braver la personnalité colorée de ses joueurs et les réflexions de son rejeton, qui tente de saisir la différence entre une victoire morale et une défaite honorable.

Bel été en somme qui initie le héros à la vie adulte grâce au base-ball. Un sport qui lie Martin à des hommes à la tendresse masquée. Ce récit touchant révèle la difficulté d'être parent et celle d'être jeune. Marc Robitaille a su livrer par son écriture toute la fraîcheur de l'enfance. Bref, son œuvre, qui a été portée à l'écran, sert pertinemment la psychologie juvénile.

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  Un été sans point ni coup sûr

  
  les 400 coups
  ISBN : 9782895402060 ; 34,00 € ; 01/06/2004 ; 138 p. ; Broché

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