Molosses de Craig Johnson

Molosses de Craig Johnson
(Junkyard Dogs)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Yeaker, le 13 mars 2014 (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 50 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 570ème position).
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Le meilleur roman de la série des Walt Longmire

Enfin, le grand retour de Walt et c’est du très bon!

Pour faire bref, il y a dans les romans de Johnson deux faces, la première est le petit monde de Durant dans le Wyoming et c’est un véritable plaisir de retrouver tous les personnages attachants qui entourent ce grand colosse tendre qu’est le sheriff Walt Longmire. L’autre face c’est l’enquête elle-même, qui avait tendance dans les derniers romans à s’éloigner de Durant et de son microcosme pour devenir des pseudo-thrillers que je trouvais assez mal ficelés et peu crédibles. Johnson a réagi formidablement en ramenant sa nouvelle enquête à Durant avec un bon équilibre entre humour, amitié et intrigue policière. L’écriture est simple et pourtant très touchante.

Walt se rend à la déchèterie, pardon le centre de tri, pour récupérer un morceau de pouce trouvé dans une glacière. C’est le point de départ des aventures du Shérif qui devra mener des enquêtes pour des problèmes de voisinage, culture de Marijuana, enlèvement et meurtres, mais aussi notamment de tenter de conserver son adjoint basque victime de stress post traumatique, héberger son meilleur ami dans sa prison, faire face aux nouvelles lubies de son adjointe Vic, le tout dans un hiver neigeux particulièrement vigoureux. Evidement Walt prendra encore des coups et finira plus cabossé que jamais avec en plus un sacré retard de sommeil car il ne se sera pas ennuyé et nous non plus.

Bonne lecture

Pour info, les enquêtes de Longmire ont été adapté à la tv sur Direct 8.

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Opus n°6 de la série Walt Longmire

9 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 10 août 2020

Craig Johnson est un résident du Wyoming, Etat peu peuplé de l’ouest américain, et plus précisément des Big Horns Mountains, sur les contreforts des Rocheuses, à proximité de réserves Crow et Cheyenne. »
Justement, le shérif Walter Longmire, son héros récurrent, est en poste dans le Comté fictif d’Absaroka, que Craig Johnson situe au niveau de la chaîne Absaroka, dans le Wyoming donc et au contact des réserves Crow et Cheyenne. C’est dire que Craig Johnson fait évoluer son héros dans des milieux naturel et social qu’il connait particulièrement bien.
Très bel opus que ce Molosses. Molosses et donc : chiens. Gros chiens. Hé bien oui, il y en a deux de molosses, le genre de bestiaux qui sont en libertés dans des endroits clôturés où les propriétaires n’aiment pas trop voir des curieux rôder. Comme la casse et centre de tri-déchetterie de Geo Stewart.
Ca commence très fort, façon loufoque, genre Elmore Leonard :

»J’avais du mal à obtenir une réponse claire de la part du petit-fils et de son épouse : pour quelle raison leur grand-père s’était-il retrouvé attaché au bout d’une corde de nylon de 35 mètres de long au pare-chocs arrière de l’Oldsmobile Toronado de 1968 ?
Je regardai fixement le klaxon et posai mon front sur le bord du volant.
…/…
- Alors, lorsque vous avez freiné au stop, il s’est écrasé contre l’arrière de la voiture ? »
…/…
Je levai la tête et regardai Duane et Gina.
- Ouais, quand j’ai freiné, j’ai entendu un gros boum. »


Et c’est encore plus loufoque puisque la raison pour laquelle il était attaché à la corde, c’était qu’il était sur le toit de la maison et que c’était pour s’assurer. Du Elmore Leonard, vous dis-je. Et pourquoi pas puisque Craig Johnson est également à l’aise dans la loufoquerie et la tragédie.
Car de la tragédie, il va y en avoir. En fait le roman va passer progressivement du rose au gris (si l’on peut dire puisque tout ceci se déroule pendant un des rudes hivers tout blancs du Wyoming !).
Bien sûr les habituels acolytes de Walt Longmire sont présents ; Henri Standing Bear, alias l’Ours, alias Nation Cheyenne, Vic l’adjointe du shérif - maîtresse du shérif toujours plutôt imprévisible, Ruby la standardiste, qui peine à maintenir un semblant d’ordre au poste du shérif, et l’adjoint basque, Saizarbitoria (qu’est-ce qu’un basque peut bien foutre au milieu de « Nulle part – Wyoming » ?!) prêt à démissionner, perturbé qu’il est par la naissance de son fils Antonio et la prise de conscience du danger d’être flic.
Geo Stewart va rapidement passer du statut d’individu traîné par le véhicule de sa belle-fille à celui de cadavre victime d’un assassinat. Et puis il est question d’un pouce humain retrouvé dans le centre de tri de Geo … des enquêtes donc, il y en a pour Walt Longmire. Et puis il lui faut gérer la difficile relation avec Vic, tenter de retenir le Basque qui veut démissionner, …
On ne s’ennuie pas un instant et je me suis surpris à ralentir volontairement ma lecture pour le savourer au maximum. Un très bon cru !

Too bad !!!

4 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 19 juin 2019

J’ai bien failli abandonner ce polar après une centaine de pages car mis à part les états d’âme, sautes d’humeurs et blessures du sheriff, il ne se passe rien, juste quelques conversations sans intérêt avec quelques ramollis du bulbe…

Bref, après environ 200 pages insipides sur les 355 que compte le roman, il y a enfin une victime… et une enquête sérieuse peut commencer, le reste n’est que remplissage..

Effectivement, certains lecteurs ont apparemment apprécié des « dialogues croustillants », sauf qu’ils passent mal chez moi, ou un « sens de l’humour » qui pour moi, est tombé à plat…

Bref, je ne suis pas prête à lire un second Craig Johnson…

Une enquête qui a du...chien !

6 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 58 ans) - 11 novembre 2017

Craig Johnson (1961- ) est un écrivain américain, auteur d'une série de douze romans policiers consacrés aux enquêtes du shérif Walt Longmire.
"Molosses" est le sixième volet de la série.

L'hiver extrême s'est installé et le comté d'Absaroka (Wyoming). Le shérif Walt Longmire se voit confier une curieuse mission : retrouver le propriétaire d'un pouce déposé au fond d'une vieille glacière dans une décharge. Dans le même temps, il doit composer avec une santé défaillante, un adjoint démissionnaire et une météo hostile. Mais quand Longmire se retrouve avec un cadavre ' entier cette fois ' sur les bras, l'enquête prend une tout autre tournure. Deux gros chiens, un riche promoteur, un jeune couple, une vieille institutrice et d'autres figures ambiguës : l'enquête s'annonce particulièrement épineuse.
Commencé comme une farce Molosses prend lentement mais sûrement le chemin de la tragédie.

Longmire est un personnage attachant qui n'en finit pas de panser ses plaies mais qui semble renaître de ses cendres à chaque enquête.
Il est le héros et le narrateur de l'histoire, ce qui permet de s'identifier davantage et de s'imprégner des situations.
Un très agréable moment de lecture.

Attention chiens méchants

9 étoiles

Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 48 ans) - 31 décembre 2015

Le côté d'Absaroka, Wyoming, avec son café (le Busy Bee), sa réserve indienne (avec la Nation Cheyenne) et son bureau du Shérif Longmire... dubitatif ! Son adjointe, la ravissante et volcanique Vic (qui est aussi accessoirement sa maîtresse), a demandé une augmentation... pour s'acheter une maison ! Cady, sa fille, rentrée à Philadelphie, veut se marier, sachant que son prétendant n'est autre que le plus jeune frère de Vic. Et puis, Santiago, la dernière recrue du bureau du Shérif, souffre d'un syndrome de stress post-traumatique. Le soupçonnant de vouloir donner sa démission pour embrasser un métier moins risqué, Walt décide de lui confier une mission sans risque pour l'occuper et lui redonner le goût et l'envie de son métier. Un pouce trouvé dans une décharge publique (pardon, un centre de tri !) est le meilleur prétexte dont dispose Walt pour lancer une enquête.
Mais la décharge est gardée par deux molosses, dont le propriétaire, habitant la maison voisine avec son fils et l'épouse de celui-ci, est en train de traverser le village, attaché par une corde à la voiture de conduit sa bru ! Il faut dire que le jeune couple d'amoureux fait preuve d'un sacré manque d'à-propos... la faute peut-être à cette odeur de marijuana incrustée dans leurs vêtements ?


Ah, quel plaisir de retrouver ce Shérif si charismatique, l'hiver sur les Big Horn Mountains et le petit monde du comté d'Absaroka, Wyoming !
Molosses est un tome qui dénote un peu par rapport aux livres qui le précèdent. A vrai dire, j'ai même cru un moment qu'il n'y aurait pas d'intrigue policière autre que cette histoire de pouce coupé (mais si, je rassure les lecteurs potentiels : l'intrigue policière est bien présente et bien ficelée !). De même, Henry Standing Bear est relativement absent de cet opus, ainsi que Cady, la fille de Walt. En revanche, ce que j'ai pu rire ! Les nouveaux personnages introduits dans ce tome (un couple de junkies, un vieil homme qui tient à sa décharge (pardon, centre de tri), une ancienne institutrice amoureuse, deux molosses pas faciles à amadouer...) sont franchement une réussite et portent le livre à bout de bras, entre rebondissements, révélation, et absurde, pour le plus grand plaisir des lecteurs ! Bref, Molosses, c'est tout le petit monde de Walt, les grands espace en plus, et de l'humour à chaque phrase. Un excellent opus !



- Vous avez laissé partir Geo ?
A travers ses épaisses lunettes, Doc contempla les flocons de poussières qui flottaient dans son bureau.
- Non, il a filé à la Longmire.
- Qu'est-ce que vous entendez par là ?
Isaac referma le livre qu'il tenait entre les mains et le posa sur le haut de la cinquième des piles fragiles qui se trouvaient sur son bureau.
- Il a signé un bon de sortie et il a disparu dans la nuit, un peu comme un autre individu que nous traitons régulièrement dans cet hôpital, et dont les fuites sont devenues tellement régulières que nous avons maintenant intégré son nom dans notre lexique.

- Madame Dobbs, est-ce la première fois que votre fils découvre que… je veux dire… qu'il apprend avec certitude que vous… ?
J'attendis qu'elle fournisse la suite de manière que je n'aie pas à trouver une version plus acceptable que chtouper le ferailleur.
- Que je quoi, shérif ?
Il allait falloir que je trouve une version plus acceptable de chtouper le ferailleur.

- Duane était au Mexique ?
- Ouais, Grampus l'a envoyé à Cabo San Lucas pour le récompenser d'avoir fini son lycée.
J'y réfléchis.
- Mais Duane a cessé d'aller à l'école quand il était en sixième.
- Ouais, mais Grampus ne voyait pas pourquoi il devrait être pénalisé d'avoir abandonné.

- Oooooh mon Dieu, je suis tellement désolée. Je suis tellement désolée, ooooh mon Dieu.
Vic m'approcha une chaise qui était calée contre un mur.
- Ca va, je vais bien.
- Votre visage est dans un état affreux.
- Tout va bien, c'est son état normal.

ya d'la casse…

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 75 ans) - 14 décembre 2014

Une casse automobile, quelque part dans un coin perdu du Wyoming, juste à côté du "site municipal de dépôt, tri et récupération des déchets", nom ronflant donné à une décharge ouverte aux quatre vents. Le décor est planté, bien sinistre, par un froid de canard comme on en connait si bien dans les grandes plaines américaines. Walter (Walt) Longmire, le shérif, accompagné de la plantureuse et néanmoins fidèle Victoria (Vic), enquête sur un accident étrange, qui va l’amener au contact de quelques personnages plus bizarres les uns que les autres, et quelques chiens aux dents particulièrement acérées. Un pouce sectionné, retrouvé dans une glacière au milieu de la décharge, va entraîner Santiago Saizarbitoria (le Basque), un autre membre de l’équipe, dans des investigations rocambolesques, à la poursuite d’une main à quatre doigts. Pas de vieilles légendes indiennes, pas de dialogues avec les esprits, dans ce sixième volet des aventures du shérif d’Absaroka. Reste ce qui fait le charme de l’œuvre de Craig Johnson, cette attention constante aux êtres et aux paysages, à leurs relations complexes, jamais évidentes. Malgré l’absence de véritable trame policière, le récit est passionnant, totalement libre (en apparence) de toute contrainte. Enchantement assuré…

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