La balade de l'escargot de Michel Baglin

La balade de l'escargot de Michel Baglin

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Cyclo, le 20 juin 2013 (Bordeaux, Inscrit le 18 avril 2008, 78 ans)
La note : 8 étoiles
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Balade noire en région toulousaine

Je viens de lire "La balade de l’escargot", de Michel Baglin. C’est en deux cents pages aussi rapides que celles d’un Simenon (ce dernier prétendait qu’on devait lire un roman comme on regarde un film, dans la continuité, en deux heures maximum) ; l’auteur trouve le moyen de brasser tout un monde : on y côtoie des SDF, des punks et skinheads, des affairistes combinards et magouilleurs, des couples qui se délitent, des violeurs. Le héros, qui est à la recherche de lui-même, va devoir aller au bout de sa nuit pour démêler les fils de son passé qui entravent son présent et ont causé le malheur de sa fille. C’est formidablement bien troussé, les intrigues se croisent avec juste ce qu’il faut de coïncidences comme dans tout polar qui se respecte, et les fils entremêlés se décroisent en bout de course, pour laisser une fin ouverte que le lecteur pourra imaginer, optimiste ou pessimiste selon son humeur du moment. Ce qui caractérise ce genre de roman, c’est de ne jamais tomber dans l’abstraction : ici, que les scènes se passent dans une chambre d’hôpital, dans un squat, dans un camping-car ou dans un bistrot à l’ancienne (la patronne est bien le seul personnage absolument sympathique, ressemblant à la Jeanne de Brassens), on retrouve ces petits détails vrais qui sont le fondement de ce type de roman. L’auteur fut journaliste dans une vie antérieure, on retrouve donc ici son sens de l’observation.
Dans la mesure où, dans notre vie (même si parfois il nous arrive aussi des aventures proches de celles qu’on voit dans ces romans) nous sommes très éloignés de tous ces milieux évoqués, nous sommes à même de mieux comprendre notre environnement, de ne pas « s’étourdir dans des illusions sans fin » (Marguerite Duras, "Cahiers de la guerre"). Oui, le monde est dur, violent, tragique souvent. En lisant les romans noirs (tragédies de notre temps, comme a dit Malraux à propos du "Sanctuaire" de Faulkner), nous apprenons à mieux nous connaître, nous purgeons nos passions, et même nous pouvons nous en libérer parfois, quand l’œuvre est réussie. Quitte à perdre quelques illusions du type : « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Et à devoir accepter la réalité, le monde tel qu’il est, peut-être à moins le subir ?

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