Mon frère de Jamaica Kincaid

Mon frère de Jamaica Kincaid
( My brother)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Chat pitre, le 17 janvier 2001 (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans)
La note : 4 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 097ème position).
Visites : 4 693  (depuis Novembre 2007)

Le Prix Femina 2000 du meilleur roman étranger : Pénible à lire ou à vivre c'est

Jamaica Kincaid est une écorchée vive, son histoire est triste et c'est cette tristesse qui la pousse à écrire.
Elle raconte la douleur de la maladie, cette maladie qui a pris son frère : le sida.
Mais ce n’est pas le sida des villes, c’est le sida d’une petite île des Antilles et c'est loin d’être pareil.
A la douleur de la maladie, déjà si difficile à vivre se rajoutent la misère et l’humiliation. La longue agonie de son frère va pousser Jamaica à retracer l'histoire de sa famille et à la comprendre différemment qu'auparavant.
Une écriture particulière, tendue, peu liée, fait de ce livre un livre difficile à lire selon moi. La répétition des mots est propre à l'écriture de Jamaica Kincaid, cela retrace assez bien les émotions qu’elle veut faire passer mais cela rend le livre très pénible à lire.

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HOMMAGE AU FRÈRE.

8 étoiles

Critique de Septularisen (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans) - 6 octobre 2022

La trame de fond de ce livre de Mme. Jamaica KINCAID (*1949, de son vrai nom : Elaine Cynthia POTTER-RICHARDSON), est très simple. Elle raconte tout simplement la longue agonie et de la mort de son demi-frère, décédé des suites du sida à l'âge de trente-trois ans. Le livre ne comporte pas de chapitres, ce n’est qu’un long texte, qui n’est divisé qu’en deux parties, avant la mort de son frère et après la mort de son frère.

Jamaica KINCAID, qui a fait toute sa vie aux États-Unis d’Amérique, - où elle est mariée et a deux enfants, et poursuit une brillante carrière d’écrivaine -, retourne donc dans sa ville natale (Saint John’s), dans son île natale (Antigua-et-Babrbuda). Elle nous parle de tout cela avec beaucoup de distance, de détachement, sans aucune nostalgie un peu comme si elle n’était pas là. Malgré sa sensibilité à fleur de peau, elle a du mal à se sentir «concernée».
En effet, elle est partie de cette île en 1966 à l’âge de 17 ans, et n’y est retournée que 20 ans plus tard, puisque longtemps brouillée avec sa mère, au point d’être restée sans lui parler pendant des années et de toujours avoir des relations très distantes...
Elle n’a connu son demi-frère que quand il était tout petit, et en plus de la déchéance de sa famille, - en effet suite à sa naissance et à la maladie, puis à la mort de son beau-père, sa mère n’a plus eu de quoi assurer la subsistance de la famille -, elle lui reproche aussi son comportement irresponsable et son refus de se protéger, alors que l’île est littéralement ravagée par le virus du VIH!

Si ce livre est réputé difficile, c’est à cause de son style, - absolument unique -, écrit comme on parle, mais en mode narratif, fait de répétitions, de redondances et de redondances. Le même mot peut ainsi revenir plusieurs fois dans une même phrase, parfois même à la suite. La même phrase peut, elle, revenir plusieurs fois dans la même page, parfois même à la suite.
C’est avant tout une biographie, celle d’un (demi-)frère mal aimé, qu’elle juge responsable de la déchéance de sa famille, et responsable de son destin à elle, du moins dans la première partie de sa vie. Elle se rend toutefois bien compte que si justement elle en est là, si justement elle est devenue ce qu’elle est devenue – une écrivaine reconnue mondialement -, c’est justement grâce, ou bien à cause de ce frère…

C’est une écriture forte, vive «brute de décoffrage», mais franche, honnête, et toujours très humble.
Mme. KINCAID dénonce sans complaisance la corruption qui gangrène l’île, et le fait que depuis le départ du colonisateur anglais, l’île manque de tout, et que toute la ville de Saint-John’s tombe littéralement en morceaux et ses habitants vivent dans la misère et manquent de tout!
Mais pour peu que l’on prenne la peine de creuser un peu, c’est une écriture tout en sensibilité, d’une femme écorchée vive!

Attention à ne surtout pas prendre ce livre pour ce qu’il n’est pas… C’est n’est pas un livre sur la résignation, ce n’est pas un livre sur la mort, c’est un cri de souffrance et un grand cri d’amour!

Rappelons que le livre «Mon frère» de Jamaica KINCAID a été lauréat du Prix Fémina Étranger en 2000.
Le nom de Jamaica KINCAID est régulièrement cité pour le Prix Nobel de Littérature.

Confus

4 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 7 mai 2008

On sent l’honnêteté des sentiments de l’auteure face à la mort de son frère du sida, qui va donner lieu à une réflexion sur sa vie, sa famille, mais j’ai trouvé l’ensemble lourd. L’écriture est floue, confuse et répétitive. On dirait que c’est écrit comme ça venait, sans retouche. Je crois que le procédé a plus de défauts (manque de clarté) que de qualités (l’authenticité). La forme nuit au fond. On aime ou on n’aime pas.

Chronique de la haine ordinaire

8 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 24 février 2002

Je ne sais plus qui a écrit : "on commence par aimer ses parents, ensuite, on les juge, après, on leur pardonne". Apparemment, Jamaïca Kincaid, malgré ses 46 ans , en est restée au stade du jugement.. "Je parle de ma mère seulement pour décrire les sentiments terribles que j'avais pour elle, qu'elle avait pour moi" "J'avais le sentiment que je haïssais ma mère et pire encore, j'avais le sentiment qu'elle me haïssait aussi" "Il m'est arrivé de ne pas voir ma mère pendant 20 ans, alors même que ma première pensée était pour elle le matin et ma dernière pensée pour elle le soir et presque toutes mes pensées pour elles étaient pleines d'une haine intense"
Mais qu'avait donc fait cette mère pour s'attirer les foudres de sa fille ? En femme simple, elle avait brûlé ses livres lorsqu'elle celle-ci avait 13 ans, en représailles pour ne pas s'être occupée du petit frère de 2 ans en son absence, ayant préféré se vautrer dans la lecture d'un roman passionnant. Jamaïca ne lui pardonnera jamais d'avoir mis le feu à ses livres qui n'étaient pourtant que des romans de gare car elle avoue qu'elle n'avait alors aucun sens de la qualité littéraire, la qualité littéraire étant un luxe, le luxe étant absent de son existence.. "Dans sa fureur contre moi pour n'avoir pas pris soin de ses erreurs (fonder une famille sans pouvoir convenablement assurer sa subsistance, avoir épousé un homme si dépourvu...), elle avait brûlé ces choses (les livres) qui s'étaient mises entre moi et l'écoulement sans heurts de sa vie, ses nombreux enfants aux besoins desquels elle ne pouvait subvenir, aux besoins desquels elle et son mari ne pouvaient subvenir".
Quant au style, il semble un refus de style, une littérature qui se situe au-delà (voire en-deçà) de la littérature, diront les traducteurs. le texte nait d'un refus systématique de "grands mots", de la répétition lancinante des expressions les plus simples, voire banales.. Exemple : chaque fois qu'elle parlera du mari de sa mère, elle dira "celui qui n'était pas mon père", cette expression revenant une dizaine de fois dans le récit.
L'auteur nous dévoile être devenue écrivain par désespoir, de sorte que lorsqu'elle a appris que son frère était mourant, elle était familiarisée avec l'acte qui la sauverait : elle écrirait à son sujet.

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