L'Adolescent de William Cliff

L'Adolescent de William Cliff

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Saule, le 7 octobre 2012 (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 58 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (24 802ème position).
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La grâce de l'ennui

William Cliff, un poète et écrivain belge, raconte son adolescence dans ce livre très attachant. Ce que j'aime beaucoup chez lui (j'avais trouvé la même chose dans un récit de voyage, "Le passager"), c'est son don pour évoquer les moments de pesanteur, quand le temps s'arrête et devient lourd d'un sentiment d'ennui. Ce sont des moments de grâce, car finalement c'est quand on s'ennuie qu'on vit vraiment, qu'on échappe on tourbillon de la vie et de l'activisme. Et l'adolescence est la période bénie pour ces moments de grâce, car le temps passe encore lentement, et c'est plus précieux du fait qu'on sait que c'est éphémère, la crainte est là de savoir qu'il faudra bien faire quelque chose de sa vie. William Cliff, ne savait vraiment pas quoi en faire, et il prendra le temps de trouver sa voie.

Que ce soit les heures d'études, pesantes et interminables, sous le bourdonnement des néons, les études qui n'en finissent pas, les errances dans les villes, les références à la sensualité (homosexuelle),.. William Cliff a toujours le ton juste et humoristique, et ses évocations suscitent notre sympathie ("on a vécu ça aussi") mais surtout il suscite l'interrogation chez le lecteur, l'envie de percer ce mystère du temps qui nous écrase.

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L'adolescence du poète belge

7 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 18 mai 2023

Le poète William Cliff raconte son adolescence dans ce texte personnel et sincère. Il évoque auprès de son lectorat ses années dans un lycée catholique, un voyage en Angleterre, un autre en Espagne ... Ce qui intéresse le plus le lecteur est de découvrir ce qui a pu nourrir ce poète. Il évoque rapidement sa relation un peu tendue avec un père qui en a assez qu'il ne construise pas sa vie. Il évoque sa découverte des hommes et sa façon de nouer certaines relations. Ce point est évoqué avec un peu plus de pudeur que dans ses poèmes. Le lecteur perçoit aussi son goût pour le voyage, son plaisir de prendre le train, ses envies d'évasion et de rencontrer de nouvelles personnes. Et pourtant, il y a toujours cette solitude qui point dans ses récits, comme si le poète apparaissait comme un être incompris et qui ne parvient pas à se fixer suffisamment pour consolider certaines relations.

L'écriture de William Cliff n'est pas complexe et permet au lecteur d'entrer facilement dans son œuvre. De plus, les chapitres sont courts, ce qui dynamise la lecture. La naissance du désir est bien dépeinte, de façon juste. Il ne cache pas ses attirances et évoque les nombreux moments durant lesquels il a pu voler certains instants sensuels qui ont construit l'homme qu'il est aujourd'hui, cela peut concerner le camarade nu vu par inadvertance, le voisin allongé sur le lit ... Ce roman autobiographique permet de comprendre la construction de l'identité du poète et il souligne aussi certains traits de son caractère. De temps en temps il fait certaines apartés qui nous permettent de voir quel regard il porte sur les épisodes vécus.

Dans ce roman, l'auteur n'hésite pas à décrire très précisément certains lieux comme s'il éprouvait le besoin d'immortaliser les lieux de son enfance. Ce sont surtout les scènes de vie de jeunesse, ses voyages et la naissance du désir qui sauront intéresser le lecteur. La narration n'est pas forcément toujours sérieuse. L'on sourit parfois grâce à certaines remarques ou à certains portraits saisis sur le vif par William Cliff.

Une extrême solitude

8 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 9 juillet 2013

Le narrateur, sans doute l’auteur lui-même, en partie tout au moins, nous raconte son adolescence très difficile à vivre, pénible, sombre. Citation : « Malgré mes déambulations incessantes, pourquoi ne m’arrivait-il rien ? Ou si peu ? des broutilles, des amorces, rien qui pût exister.
Et c’est vrai que notre héros ne cesse de bouger : divers collèges, séjour en Angleterre, études sans doute à Namur, sans doute à Louvain, à Bruxelles ; courts séjours en France, en Espagne, service militaire peut-être à Vielsalm … Tout cela en quelques années avouez que ce n’est pas commun. Et de manière solitaire car notre jeune homme est seul, toujours, tout le temps, et en plus rejeté par sa famille ; ses rencontres, de type homosexuel, sont plutôt du genre ténébreuse, éphémère. L’écriture, le style sont eux aussi très ado.

Les heures de doutes de la construction de soi

7 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 20 octobre 2012

Ce roman autobiographique est sensible, assez fin et touchant, bien que son prosaïsme l'empêche le plus souvent de prendre du recul. Il y a bien des éléments d'analyse, des commentaires après coup, que j'aurais aimé qu'il généralise. Il arrive cependant bien à faire sentir l'importance de cette période de vie, avec ses doutes, ses changements, consubstantiels, ses découvertes sur soi, ses choix, pris ou à prendre.

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