Une Place à Prendre de J.K. Rowling

Une Place à Prendre de J.K. Rowling
(The Casual Vacancy)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Bookivore, le 6 octobre 2012 (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 41 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 12 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 187ème position).
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Le renouveau

Il était attendu, ce roman. Il faut dire que son auteur(e) a fait parler d'elle, depuis une quinzaine d'années environ, vu qu'il s'agit de J.K. Rowling, créatrice du personnage d'Harry Potter, auteure des 7 livres (plus 3 petits livres indépendants, mais faisant partie du même univers) de la fameuse saga, qui ont tous été adaptés au cinéma. Un des écrivains les plus riches de l'histoire (plus riche que la Reine d'Angleterre !) et les plus lus, elle a redonné, avant Stephenie Meyer et sa saga Twilight, le goût de lire aux adolescents. Une saga (Harry Potter) destinée aux ados, mais aussi aux adultes, qui peuvent sans problème se plonger dedans sans craindre de se retrouver face à de la littérature basique, enfantine (même si, j'avoue, les deux premiers tomes sont basiques, et surtout le premier, mais, hey, c'est normal, fallait bien trouver ses marques). Après ce multiple coup d'éclat littéraire, on attendait beaucoup de Rowling. Qu'allait-elle faire ? La suite des aventures du jeune sorcier balafré et binoclard (et mal coiffé) ? Ou au contraire, une préquelle (c'est à dire, une histoire se passant avant les évènements de la saga) ? Ou autre chose ?

Ce sera autre chose. Et VRAIMENT autre chose ! Avec Une Place A Prendre (The Casual Vacancy en VO), Rowling passe vraiment à autre chose. Oubliez la saga Harry Potter. Ce nouveau roman très épais (un pavé de 680 pages !) est totalement réaliste, et se passe dans une petite bourgade britannique relativement pépère, Pagford. Un des notables du coin, Barry Fairbrother vient de décéder, rupture d'anévrisme. Sa mort laisse la place de président du Conseil Paroissial (Conseil municipal) vacante, et elle divise aussi énormément la ville, entre ses amis qui pleurent sa disparition, et sont inconsolables (notamment Colin "Le Pigeon" Wall, proviseur-adjoint d'un des lycées de la ville), et ceux qui, franchement, s'en tamponnent la vitre arrière et espèrent même prendre sa place. Coups bas, histoire de 'corbeau' venant, sur le site web du Conseil Paroissial, publier anonymement des informations calomnieuses sur certains candidats, et multiples affaires personnelles viennent émailler les pages de ce roman fourmillant de personnages aussi divers (d'âge, de classe sociale, de caractère) que faire se peut.

On a la mère droguée et prostituée et sa fille adolescente à la réputation sulfureuse ; on a le mari et père violent (probablement atteint du syndrome de la Tourette) qui pète un câble à la moindre occasion et est détesté par son fils ; on a la famille d'origine pakistanaise, qui a plutôt bien réussi sa vie (médecins) mais dont une des filles (ado) est en pleine crise ; on a le proviseur-adjoint, dépassé par les évènements et méprisé par son fils ; on a l'assistante sociale venant d'arriver à Pagford, et sortant avec un clerc de notaire pour le moins veule ; on a la veuve éplorée de Fairbrother... La liste est longue. Soyons clairs, ce livre vous sera difficile à lire si vous ne lisez qu'une dizaine de pages par semaine (autrement dit, si vous n'avez pas trop le temps de lire), il faut un petit temps d'adaptation pour se retrouver parmi les personnages, qui sont très bien trempés par ailleurs. Le style est direct, efficace, idem que pour la saga Harry Potter, J.K. Rowling n'a pas changé de style. Et les médias n'ont absolument pas menti en précisant qu'Une Place A Prendre est clairement et définitivement un roman destiné à un public adulte. Déjà, les ados ayant lu la saga n'apprécieront sans doute pas de ne pas retrouver l'univers fantastique que l'auteure avait imaginé. Ensuite, c'est très vulgaire, assez souvent, entre les merde, putain, con, salope et pute qui émaillent considérablement les dialogues (et pas que). Et certaines situations (une courte mais dure scène de viol) de même.

Satire noire, comédie vitriolée avec des touches de tragédie, jeu de massacre jubilatoire rappelant par moments l'univers de Tom Wolfe (un grand auteur américain fan de Zola et Balzac, spécialiste du roman-fleuve réaliste, dont Une Place A Prendre fait partie indéniablement), ce nouveau roman de Rowling, son premier roman pour un lectorat renouvelé, est un coup d'essai pas exempt de défauts (sans doute est-ce trop épais), mais sincèrement réussi quand même, un roman à lire absolument, mais pas forcément si vous avez aimé la saga du petit sorcier. Vu que ça n'a rien à voir ! On peut lire ce roman par curiosité, ou parce qu'on est (comme moi) fan de cette auteure (je met ce mot au féminin, mais je ne sais pas si ça se fait vraiment), ou bien parce qu'on aime ce genre de romans. Après, j'imagine déjà certaines critiques acerbes du style j'aimais mieux la saga Harry Potter, ou bien c'est vraiment trop différent, critiques qui, hélas, risquent de pulluler sur le Net ou dans la presse (ou dans les conversations entre amis). On ne peut pas plaire à tout le monde. En signant ce roman qui sera peut-être son premier dans un nouveau style ou peut-être une parenthèse inclassable (à ce stade, difficile de dire ce que J.K. Rowling fera après), J.K. Rowling prend le risque de s'aliéner une partie de son lectorat (de toute façon rappelons-le une dernière fois : ce roman n'est pas pour les adolescents et enfants ayant dévoré la saga, mais pour les adultes) et d'en conquérir une autre. Mais ce risque a été bien pris, d'autant plus que ce roman est, vraiment, bien foutu, quoique sans doute trop long. N'empêche, j'ai lu bien plus long (déjà, dans ses romans) et je l'ai fini en trois jours et demi ! Pour finir, un très très bon roman, donc.

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Un drame social

6 étoiles

Critique de Djen76 (ROUEN, Inscrite le 5 octobre 2006, 39 ans) - 10 février 2016

L'auteure décrit dans ce roman la vie d'une multitude de personnages vivant dans une petite bourgade nommée Pagford. A la suite du décès brutal d'un membre du conseil paroissial, certains d'entre eux vont manifester un intérêt vif à prendre sa place.
En parallèle, l'auteure va s'attacher à nous faire découvrir la multitude de personnages de son roman en se concentrant sur leurs états d'âme.
Nous allons en effet rentrer dans l'intimité de leurs pensées, ressentis, travers et même turpitudes. Les aspects sombres et noirs sont particulièrement explorés dans ce roman sous forme de vrai drame social : indifférence, hypocrisie, malheur, déchéance humaine...
La capacité de l'auteure à réaliser une introspection de chacun est très intéressante.
Cependant certaines descriptions sont assez crues. Les grossièretés utilisées dans la bouche de certains personnages deviennent franchement exagérées et finissent par manquer de naturel. De ce fait, l'écriture devient lourde et parfois inadaptée.
Je n'ai pas été foncièrement captivée par cette histoire car certains passages sont longs et sans grand intérêt.
L'imagination de l'auteure est cependant à souligner et les dernières pages poussent à la réflexion...

L'envers du décor à l'anglaise

8 étoiles

Critique de Lindy (Toulouse, Inscrite le 28 mai 2006, 45 ans) - 25 octobre 2015

Une écriture très anglaise, c’est-à-dire un peu haut perchée et délicate pour décrire au fil des pages le sordide plus ou moins grave de la vie des différents protagonistes de l'histoire. Barry Fairbrother, un notable de la toute petite ville de Pagford décède brutalement laissant un siège vacant au conseil paroissial. Venant lui-même de ce milieu, il était un fervent défenseur du quartier des "Champs", cité HLM particulièrement touchée par la misère et construite contre le gré de la plupart des habitants quelques décennies auparavant. Il tenait à aider les jeunes de cet endroit pour prouver, à son instar, que l'on peut devenir quelqu'un tout en venant de là. Il avait pris sous son aile Kristal Weadon, nom difficile à porter donné par sa mère, toxicomane et ayant eu une vie parsemée d'ignominie et d’embûches. Les autres notables de Pagford, représentant la petite classe moyenne bien comme il faut en apparence, ne sont pas tous du même avis sur la question et ce vide au conseil est l'occasion de se débarrasser de la cité au profit de la ville limitrophe.
Parfois difficile à lire tant le contraste, si réaliste, entre l'avis des bien-pensants ayant une vie bien aseptisée, mais non moins misérable et la condition des gens de la cité est saisissant.
J'ai beaucoup aimé (et je n'avais jamais lu cette auteure) même si cela finit relativement mal, ça sonne vrai et ne fait pas trop dans le sentimentalisme.

Conseil Paroissial

8 étoiles

Critique de Free_s4 (Dans le Sud-Ouest, Inscrit le 18 février 2008, 49 ans) - 14 mars 2015

Je ne vais pas faire le résumé du livre, tout a été dit dans les précédentes critiques;
Chronique d'une petite ville anglaise Pagford.
Pas mal de personnages, attention de ne pas perdre le fil de l'histoire.
L'élection du Conseil paroissial, prétexte à bien des coups bas, bienvenue en "politique".
Bien loin de Harry Potter, agréable à lire, malgré quelques longueurs.

Un talent inévitable

9 étoiles

Critique de MAGGUIL (, Inscrite le 22 février 2008, 44 ans) - 7 mars 2015

A première vue, à lecture du résumé de la 4e de couverture, rien n'est attirant. On ne sait pas réellement quelle sera l'histoire. On sait qu'un notable meurt, on imagine alors pleins de choses sauf ce qu'a imaginé JK Rowling.
J'ai cru devoir abandonner cette lecture plusieurs fois jusqu'aux cinquante premières pages. Je ne cessais de me demander où elle voulait en venir. Je trouvais toute cette histoire de conseil très ennuyeuse.
Et puis d'un coup, l'auteure vous garde dans sa toile au point que la lecture de ce livre devienne indispensable.
Cette ville, ces habitants tout est parfaitement ficelé. Chaque personnage est travaillé. On peut avoir de la haine ou de l'amour pour l'un ou l'autre, ils sont tous extraordinaires. Chacun a sa vie, ses habitudes, son passé. Il faut un énorme talent pour réussir à maîtriser autant la psychologie des personnages que l'intérêt de l'histoire.
J'ai dévoré ce livre, il est merveilleux.
Madame Rowling vous êtes une auteure remarquable !

Loin d'Harry Potter, loin d'être mauvais!

8 étoiles

Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 40 ans) - 25 mars 2014

Après le succès planétaire de la saga Harry Potter qui a propulsé J.K Rowling au rang des écrivains les plus « bankables » du monde littéraire, voici Une place à prendre, dernier né de l’imagination débordante de l’écrivaine anglaise.
Ici, point de magie, de méchant Thomas Jedusor ni de jeunes sorciers sur leurs balais volants. Adieu Poudlard, adieu monde fantastique, place à la petite bourgade de Pagford, commune représentante du milieu rural anglais marquée par le décès brutal d’un de ses conseillers paroissiaux : Barry Fairbrother. A partir de cet événement vont se tisser les fils d’une histoire anglaise mêlant différentes familles en liens directs ou indirects avec le disparu.
Mais alors que vaut ce roman ? Car il s’agit bien d’un roman dans le sens le plus classique du terme.
Tout d’abord il est plaisant à lire et bien écrit (donc bien traduit). On peut décrier grand nombre d’auteurs pour leur style « facile », leur vulgarisation d’une littérature destinée au grand public mais dire cela de cet auteur comme ce fut le cas pour la série des Harry Potter est à mon avis la preuve d’une mauvaise foi évidente. De plus les personnages sont soignés et l’on parcourt avec plaisir les quelques 800 pages de ce roman qui se rapproche des productions d’un Richard Russo connu pour Le pont des soupirs ou encore Le déclin de l’empire Whiting.
Pour ma part je n’ai pas trouvé que l’histoire perd de son intérêt au fil des pages, bien au contraire car une fois le décor implanté, les personnages et leurs relations établies, le livre y gagne en intensité.
Une place à prendre possède ce petit charme typiquement anglais, cette touche douce amère à la manière d’un Jonathan Coe qui rend ce roman plaisant à lire et c’est bien là l’essentiel.
Une confirmation du talent de J.K Rowling s’il en fallait encore une preuve…

Bien loin d'Harry Potter... Bien loin devant ou...

10 étoiles

Critique de Benson01 (, Inscrit le 26 mai 2012, 27 ans) - 1 mars 2014

Ce livre est réellement époustouflant car il est moderne. Il en existe des chefs-d'œuvre de 800 pages retraçant les mœurs et les vies d'hommes et de femmes... Mais en existait-il un digne de ce nom sur l'époque que nous vivons à présent ?... A vrai dire, je ne sais pas, je ne lis pas tant que ça les romans du XXIème siècle. Je dois bien avouer que j'ai été attiré par ce pavé car l'auteure n'est autre que J.K. Rowling, celle qui m'a tant fait voyager durant mon enfance et à qui je dois (avec d'autres écrivains quand même) mon amour pour la lecture.
Mais visiblement, J.K. Rowling souhaite légèrement dissocier son nom à celui d'Harry Potter en coupant les ponts de la fantaisie pour aller chercher un chef-d'œuvre réaliste ou, je dirais même, un témoignage d'un temps assez... Le mot qui conviendrait le mieux n'est absolument pas littéraire et je m'en excuse : "hardcore".
Car tout ce qui ne pouvait être "hardcore" dans cette fabuleuse saga qu'est Harry Potter est présent dans Une Place à Prendre.
Beaucoup pensent que ceux qui ont aimé Harry Potter auront du mal à accepter le contenu de ce bouquin. Pour moi, ce fut vrai au premier abord. Il faut dire que le gouffre est tellement béant entre ces deux œuvres... J'ai regretté la magie qui opérait dans Harry Potter. Mais très vite on s'habitue à ce nouveau concept qu'a choisi l'auteure et à ce tournant radical éminemment réussi.
Car il faut l'écrire : c'est grandiose. En passant, je ne vois pas pourquoi ce livre, aussi choquant pourrait-il paraître, ne s’adresserait pas aussi aux adolescents. Avec des personnages tels qu'Andrew, Fats, Sukhvinder, Gaia ou Krystal, c'est même plutôt intéressant, et j'écris en tant que foutu ado, de pouvoir se retrouver à travers divers traits de personnalités intensément décrits. Car les mots ici sont bien utilisés du début à la fin. Il me semble que Rowling décrit tout ce qu'il y a de mauvais chez nous à notre époque - puisque je n'ai pas cru voir de bons sentiments si ce n'est à la fin du roman - mais elle décrit cela justement avec beaucoup de tact. C'en est presque amusant de voir qu'elle arrive à dénigrer un personnage à travers un autre puis qu'elle arrive à donner juste après, à ce personnage dénigré, une vie et une vision des choses qui lui octroient tous les droits d'agir comme il le fait. Ce jeu d'écriture est parfaitement intéressant et ne fait qu'accroître l'humanité qui règne dans l'œuvre.
L'atmosphère est pesante et certains personnages peuvent paraître exagérés voire allégoriques. Mais l'atmosphère pesante devient justement intelligente grâce aux descriptions courtes, frappantes et efficaces des pensées comme des actions des protagonistes. Si on adaptait ce bouquin au cinéma par exemple, l'histoire me paraîtrait totalement insane, idiote et - par dessus tout - déprimante. Mais grâce à la finesse et à la subtilité des mots et du style employé, ce livre est pour moi une expérience inoubliable.
Ici je me rends compte que j'étais parti pour faire une critique relativement courte mais que je me suis encore attardé... Mais cela est signe d'un profond sentiment d'envie de faire partager ce futur chef-d'œuvre (je dis "futur" car tôt ou tard j'imagine qu'il figurera parmi les plus grandes satires sociales des temps contemporains).

Un mot :

Exceptionnel.

Un intérêt qui décline inexorablement

6 étoiles

Critique de Florian1981 (, Inscrit le 22 octobre 2010, 42 ans) - 30 octobre 2013

Fidèle à elle-même, JK Rowling est une incroyable raconteuse d'histoires et croque ses personnages avec réalisme et lucidité, sans concession pour leurs moindres défauts.
Ce village qui devient fou suite au décès d'un conseiller municipal charismatique m'a rapidement captivé. On entre très vite dans l'histoire, on se prend au jeu de soutenir certains personnages et d'en détester d'autres!

Pourtant, au fur et à mesure des nombreuses pages, l'intérêt s'émousse quelque peu, la narration s'enlise doucement et l'intrigue tourne un peu en rond. Mais on continue à lire avec avidité pour connaître la fin et le sort réservé à chaque protagoniste! Et c'est là que tout se gâte, patatras, le dénouement est complètement raté, je suis vraiment resté sur ma faim, aucune des histoires des personnages n'est terminée! J'ai vite regardé pour voir si un petit malin n'avait pas arraché les pages de fin mais non, malgré près de 800 pages avalées, le livre finit en eau de boudin! Tout ça pour ça! Vraiment frustrant!

Comme dans sa célèbre saga Harry Potter, JK Rowling a raté sa fin! Dommage cette histoire originale avait vraiment du potentiel.

Etonnant !

8 étoiles

Critique de Auly (Poissy, Inscrite le 6 janvier 2013, 30 ans) - 9 janvier 2013

C'est la première fois que je lis un livre dont je trouve l'histoire assez intéressante sans être passionnante et avec un style correct tout en n'ayant rien d'exceptionnel et qui (ce qui m'a le plus étonné) se lit pourtant très rapidement et sans s'ennuyer !
Par conséquent, ce livre ne m'a pas déçue puisqu'on y trouve des personnes très différentes (de la junkie au proviseur) et qui pourtant sont tous aussi attachantes les uns que les autres.
Le cadre où se déroule l'histoire reste pourtant un peu stéréotypé puisqu'il s'agit d'un petit village où tout le monde connait (pratiquement) tout le monde donc autant dire qu'une bonne quantité de ragots circule.
Le deuxième et dernier petit reproche que je ferais sur l'histoire est tout ce qui se rattache aux mystérieux messages postés sur le site internet du Conseil Paroissial qui dénoncent les secrets de certaines personnes du village (notamment des candidats) et qui fait à mon sens déjà vu cent fois.
En conclusion, ce livre reste agréable à lire (quoique un peu long pour ce genre d'histoire) malgré toutes les mauvaises critiques que la plupart des médias lui ont réservé.

Une tragédie des temps modernes

10 étoiles

Critique de Bishop (, Inscrite le 13 avril 2005, 52 ans) - 4 janvier 2013

C'est un livre que j'ai adoré avec des personnages très attachants. La petite guerre que se livrent les adultes est motivée par une place vacante au conseil paroissial suite au décès d'un habitant de Pagford apprécié de tous. Mais quand les ados s'en mêlent pour régler leurs comptes avec leurs parents, ça fait mal. Le climat de suspicion qui s'en suit met les adultes à cran et tous les coups bas et petites phrases assassines sont permis. Cette fresque sociale est criante de vérités et met au grand jour toutes les inégalités entre riches et pauvres, commerçants et fonctionnaires... On aime tous les personnages, ou du moins on a une certaine affection pour eux, le lâche, le dépressif, la femme crédule, la junkie ... (mis à part la médisante et cancanière Shirley) car ils sont vrais, ils portent leurs propres souffrances qu'ils dissimulent ou essayent de le faire tant bien que mal. Quant aux ados, on comprend leurs préoccupations, leurs vindictes, leurs souffrances et leurs sentiments. Ce qui est terrible, c'est que le livre s'achemine vers un drame et pourtant, les efforts de ces personnages pour changer le cours de leur destin seront vains et c'est bien ça qui nous rend mal à l'aise, cette injustice contre laquelle on ne peut rien, ce "fatum" qui nous est imposé. Bref, un excellent roman dans la verve de Tom Sharpe ou Wodehouse.

Ennuyeux et captivant

7 étoiles

Critique de Chrysostome (, Inscrit le 31 décembre 2012, 44 ans) - 31 décembre 2012

J.K. Rowling semble avoir pris l'habitude avec son lectorat tout acquis de la saga Harry Potter d'écrire des pavés de 700 pages et que le public n'y voie que du bonheur en plus. Son premier roman pour adulte aurait peut-être mérité d'être deux fois moins long. En effet, je me suis ennuyé ferme pendant la première moitié du livre. Toute l'histoire est résumée dans ces trois phrases de la quatrième de couverture "Bienvenue à Pagford, petite bourgade en apparence idyllique. Un notable meurt. Sa place est à prendre...".

Le début du livre est d'une lourdeur et d'un ennui : chaque personnage (et il y en a un paquet) nous est introduit en racontant comment il apprend la mort de Barry Fairbrother. On nous parle de l'histoire de Pagford, de son conseil paroissial au sein duquel de nombreux pagfordiens souhaitent postuler pour la place laissée vacante.

Mais une fois qu'on est familier avec la myriade de personnages inventés par Rowling et les liens (d'amitié, de haine, d'indifférence) qui les unissent, l'auteure nous dévoile la brèche qui est en chacun d'eux et l'ouvrage devient passionnant. Rowling me paraît particulièrement douée pour se mettre dans la peau de ces adolescents de 16 ans en rébellion contre leurs parents et qui trouvent un moyen de se venger à leur manière. Les personnages les plus attachants sont ceux dont la détresse est la plus grande, avec en tête de file Krystal Weedon, 16 ans, qui doit s'occuper de son petit frère de 3 ans parce que sa mère est une junkie. Mais aussi Andrew Price qui subit un père colérique et violent ou encore Sukhvinder, adolescente méprisée par ses parents et moquée de tous qui se scarifie face à sa détresse. La misère sociale est au centre du récit avec ses causes, ses conséquences, et ancre le récit dans une dure réalité qui mérite d'être montrée.

A la fin du roman on est triste de quitter tous ces personnages qu'on a appris à connaître à travers leurs failles, leurs faiblesses, on aimerait savoir ce qu'ils deviennent... C'est pour moi là le signe d'un roman réussi et je pense ne pas oublier de sitôt certains personnages, notamment Krystal Weedon.

Réalisme magique

8 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 27 octobre 2012

Chapeau à Mme Rowling qui nous prouve que sa fibre narrative reste intacte même après les 7 tomes diablement longs d’Harry Potter. La seule véritable ressemblance entre Une place à prendre et ces derniers réside dans la prolixité de sa plume ; mais en cherchant bien, on y trouve presque le même suspense et un style d’écriture similaire, riche en dialogues et relativement ordinaire. En cela, le public auquel ce roman est destiné ne semble pas vraiment changer ; les ados le dévoreront sûrement. D’ailleurs, une grande partie des personnages sur lesquels l’action s’ancre découvrent les joies de la puberté : flirts, rébellion envers les parents, déprimes, angoisses, copinages… Cette communauté s’oppose le plus souvent à celle des générations d’au-dessus : les habitants adultes de Yarvil et Pagford. Deux villes qui tentent de cohabiter et qui constituent à part entière des protagonistes de l’intrigue de JK Rowling. Le quotidien de ce petit monde nous est conté à partir du décès d’un habitant de Pagford, né à Yarvil, et qui essayait désespérément d’unir ces deux bourgs, dont la principale discordance était le contraste social. Nous suivrons donc le quotidien d’une multitude de citadins dont les récits se croisent. Malgré leur masse, nous ne serons jamais perdu grâce au talent de JK Rowling pour apporter les renseignements nécessaires au repérage.

Difficile de dégager une morale à cette histoire qui ne lésine pas sur les drames et les secrets de famille permettant d’accrocher le lecteur, en tombant parfois légèrement dans le voyeurisme. Certains passages sont pourtant criant de vérités et ne peuvent que troubler un tant soit peu le lecteur, qui reconnaîtra sans doute beaucoup de scènes ici romancées mais qui se déroulent partout autour de lui.
Ce livre dégage une magie toute autre que celles de notre charmant sorcier ; un ensorcellement à vivre tout de même, car il nous permet d’engloutir 680 pages en 3 jours.

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