Le veilleur du Britannia de Philippe Routier

Le veilleur du Britannia de Philippe Routier

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Septularisen, le 27 décembre 2011 (Inscrit le 7 août 2004, - ans)
La note : 8 étoiles
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ACCEPTER DE N’AVOIR QUE CE QUE L’ON A ET DE N’ETRE QUE CE QUE L’ON EST

Le Veilleur du Britannia est l’histoire de Jean-Robert Carouge. Ou plutôt était puisque au moment où commence l’histoire celui-ci est mort, renversé par un bus Parisien de la ligne 95 et nous «parle» depuis la société Europe Obsèques étendu dans une chambre froide…
Il sortait juste de l’hôtel Britannia, rue d’Amsterdam à Paris, où depuis huit ans il exerçait sous la direction de Mme. Marie-Anne PIETON, la fonction de veilleur de nuit.

Carouge n’est pas à proprement parler un « foudre de guerre », au chômage après avoir été licencié d’un mensuel sur les voyages pour lequel il était pigiste, il vivote comme il peut malgré ses créanciers qui le harcèlent. Il vit et laisse vivre les autres, sans ambition et sans grand intérêt pour l’argent, il prend les événements comme il viennent et essaye de toujours éviter les conflits…

Il s’est marié un peu par dépit avec Demetra née Contrepois, après une histoire d’amour platonique avec une jeune et belle Espagnole, Sonia. Le couple a eu deux enfants, qui volent maintenant de leurs ailes et avec lesquels il n’a plus aucune relation aujourd’hui, Jean, marin patron d'un bateau à Roscoff et Christa mariée à un apiculteur.
Après que sa femme, qui lui reproche son manque d’ambition et de réussite professionnelle, (elle est cadre dirigeant chez Lancôme), l’a jeté dehors, il n’a d’autre choix, à 55 ans, que d’accepter le premier emploi venu, celui de veilleur de nuit dans un petit hôtel deux étoiles…

Il s’agit ici vous l’aurez compris d’un portrait de famille parfois acidulé, féroce, parfois tendre, drôle, humoristique, mais avant tout humaniste. Tout à la fois critique de notre société actuelle (qui ne s’émeut même pas quand des milliers de personnes âgées meurent de la canicule de 2003…), mais aussi portrait d’un homme qui se contente de ce qu’il a –peu- et qui s’en accommode très bien, pour mener une vie somme toute heureuse et épanouie…

Que dire de plus sur ce petit livre (une centaine de pages, il se lit en quelques heures…) qui m’a fait passer un excellent moment, l’histoire pas plus originale que cela, mais traitée ici avec une maestria hors du commun, j’ai aimé du début à la fin et voulais toujours connaître la suite… La fin est d’ailleurs très originale et pas du tout celle à laquelle on s’attend…

L’écriture elle est très belle, d’une grande maîtrise, simple, fluide, facile à lire, elle n’est pas sans rappeler celle de M. Jean-Paul DUBOIS, on sent un écrivain accompli, au meilleur de sa forme, aucun doute à avoir M. Philippe ROUTIER à un grand talent qui ne demande qu’à s’épanouir…

Un livre que je recommande à tous…

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