Du temps qu'on existait de Marien Defalvard

Du temps qu'on existait de Marien Defalvard

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Jeanro, le 18 décembre 2011 (Inscrit le 19 septembre 2008, 87 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 783ème position).
Visites : 3 475 

A l'aide je suis pris en otage par un auteur !

j'ai l'identité de celui qui m'a enlevé le mois dernier, sans demander une autre rançon que le prix de son ouvrage versé dans ma librairie habituelle : Marien Defalvard. Il prétend avoir 19 ans. Je n'en crois rien ! Ce qu'il m'a fait subir relève d'une bien plus grande maturité et d'une perversité littéraire confirmée. Depuis plusieurs jours je suis prisonnier de son roman "Du temps qu'on existait". Je voudrais bien m'en sortir mais je ne peux pas. J'ai été conduit ici les yeux bandés et je peine à m'orienter au travers des pages denses d'un livre touffu. Je lis sous hypnose et malgré moi j'écoute les litanies de Marien. Sa psalmodie a raison de ce qui me reste de lucidité et je dérive avec lui dans les méandres d'une pensée tout occupée à la recherche se son temps perdu.
C'est une épreuve inoubliable que la lecture de ce livre. J'ai voulu aller jusqu'au bout pour me prouver à moi même que j'aurais la force de le faire. C'est en fait l'effet narcotique de la langue qui m'a soutenu. Elle est sirupeuse, envoûtante, lascive et s'enroule autour de vous comme le serpent tentateur. Malgré mon état comateux, par moment, j'ai eu la vision de paragraphes entiers dont la belle ordonnance semblait offrir la netteté et les larges perspectives d'un beau jardin à la française.
En fait je ne sais pas ce que j'ai lu mais c'était très beau.

A ne pas mettre entre toutes les mains malgré tout car la lecture somnambulique n'est pas à la portée de tous.

Je recommande ce livre qui fera les délices de ceux qui aiment les sensations fortes.

"Du temps qu'on existait" a obtenu le prix de Flore 2011.

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"Ca commence à Coucy. Coucy-Le-Château-Auffrique. "

10 étoiles

Critique de R. Knight (, Inscrite le 18 janvier 2012, 30 ans) - 30 septembre 2012

Abruptement, on se retrouve projeté dans l'univers de ce narrateur qui nous restera toujours inconnu... mais que nous finirons par connaître par coeur.
Prisonnier, captif de son histoire, de sa vie dont il nous fait le compte-rendu sur les notes d'un lyrisme tapageur qui ne peut, en aucun cas, laisser indifférent, le lecteur titube dans les méandres de l'esprit de cet homme décédé qui revisite ce qu'il a vécu avec tantôt une nostalgie prépondérante, et tantôt un humour sous-jacent et communicatif. Il regrette le temps qui a passé tout comme le temps à venir.
Obsédé mais tout autant intrigué par ce phénomène d'existence dont il n'est jamais parvenu à saisir le concept en son entier, ce narrateur sans nom mais avec famille nous décrit ce à quoi il a assisté lorsqu'il vivait encore mais aussi lorsqu'il mourait ou se croyait mourir.
Mélancolique, cynique, pessimiste le tout est noir, très noir mais éclairé par une écriture incomparable de beauté, de pudeur et de sensibilité. On redécouvre un sens du rythme dans la plume de ce jeune auteur de 19ans (âge qui étonne comme le faisait remarquer Jeanro dans sa critique) qui a tout d'un Rimbaud des temps modernes.
La géographie devient l'alliée de la poésie dans Du Temps Qu'on Existait, ainsi les lieux se suivent, se poursuivent, s'enchaînent et sont tous autant les uns que les autres décrits et cernés avec une minutie inédite. Le roman est, en soi, le récapitulatif de plus de 50 ans de contemplations qui se situeront à Paris comme en Bretagne, ou encore à Lyon et à Tours.
Le style est, en conclusion, une innovation pure et simple qui ne peut définitivement pas plaire à tout le monde car extrêmement décadent, souvent pompeux et parfois trop étoffé, mais quel plaisir en ai-je personnellement tiré !
J'aurais voulu joindre un extrait à cette critique mais je ne parviens pas à trouver un passage plus significatif qu'un autre tant cette oeuvre de 360pages (en format poche) est concentrée et complète. Tant de moments forts me reviennent en mémoire qu'il me serait impossible d'en relater un en particulier. De plus, cela serait dégradant pour l'oeuvre du fait que l'on ne percevrait pas sa profondeur par le biais d'un si piètre résumé.
Il faut lire Du Temps Qu'on Existait pour le vivre et réapprendre à voir... à être.

"Ca finit à Coucy. Coucy-Le-Château-Auffrique."

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