Le violoncelliste de Sarajevo de Steven Galloway

Le violoncelliste de Sarajevo de Steven Galloway
(The cellist of Sarajevo)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Saumar, le 6 octobre 2011 (Montréal, Inscrite le 15 août 2009, 90 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (11 889ème position).
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La désolation d'un drame de guerre

L’histoire du roman raconte les vrais faits survenus, il y a à peine vingt ans, dans la ville assiégée de Sarajevo. Les personnages ne relatent pas en paroles la désolation du pays, mais on en ressent intensément les sentiments de détresse et le grand désarroi de ceux-ci. Comme on se souvient des reportages, vus à la télévision, de ce triste événement, je me suis arrêtée surtout au héros musicien, Vadran Smajlovic, et sa musique.

À l’instar des trois autres héros : Dragan, qui cherche le pain, Keanan qui cherche l’eau, Flèche, la sniper, qui cherche ses cibles, tous connaissent la peur d’y perdre la vie, mais le rôle de Smajlovic, m’a particulièrement émue. Il a risqué sa vie pendant 22 jours pour aller jouer à la mémoire des 22 disparus, ce qui a permis de mettre un baume sur le désespoir des citadins: soit la peur, soit la perte d’un parent, d’un ami ou d’un voisin. Vadran Smajlovic se sent régénéré par la musique. Il s’installe sur le site même du massacre et joue l’Adagio d’Albinoni jusqu’à ce que l’espoir renaisse en lui et, par ricochet, le transmette aux autres citoyens. J’ai été impressionnée par ces gens qui résistent aux peurs et ne succombent pas à la haine, malgré l’absurdité de la guerre et de la mort omniprésente.

Ce roman nous permet de garder espoir en l’humanité, de percevoir la capacité de l’être humain à survivre et de ressentir l’effet bénéfique de la musique. Steven Galloway, dans un style simple, nous relate un drame de guerre affreux. Il réussit à nous tenir en haleine, du début à la fin. Le courage et les états d’âme des habitants, nous remplissent d’émotions. Roman à conseiller.

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Les éditions

  • Le violoncelliste de Sarajevo [Texte imprimé], roman Steven Galloway traduit de l'anglais par André Zavriew
    de Galloway, Steven Zavriew, André (Traducteur)
    J.-C. Lattès
    ISBN : 9782709629997 ; 6,51 € ; 01/04/2009 ; 200 p. ; Broché
  • Le violoncelliste de Sarajevo [Texte imprimé] Steven Galloway traduit de l'anglais (Canada) par André Zavriew
    de Galloway, Steven Zavriew, André (Traducteur)
    10-18 / 10-18
    ISBN : 9782264051363 ; 10,97 € ; 19/04/2012 ; 238 p. ; Poche
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La musique pour adoucir les moeurs?

8 étoiles

Critique de Justine J (, Inscrite le 19 mars 2013, 38 ans) - 20 juin 2013

Cette musique, l'Adagio d'Albinoni, c'est celle de ce violoncelliste qui décide de jouer tous les jours pendant vingt-deux jours en hommage aux vingt-deux personnes tuées par un obus durant le siège de Sarajevo, alors qu'elles faisaient la queue à la boulangerie.

Le roman décrit cette période, à travers le regard de plusieurs personnages, Flèche, Kenan et Dragan, qui se livrent à leurs nouvelles activités quotidiennes dictées par la guerre (le tir, la quête d'eau...).

L'auteur parvient à créer une atmosphère angoissante: les obus qui éclatent, les tireurs des montagnes, le sang, la violence, les victimes...
Et on perçoit le doute croître chez les protagonistes. Les interrogations naissent: quand tout reviendra-t-il comme avant? Mais surtout, pourra-t-il y avoir un jour un "comme avant" après le traumatisme vécu?

On apprécie le fait de lire la vie de personnages ordinaires, avec leurs faiblesses, qui ne sont pas érigés en héros, mais qui subissent leur sort et essaient tant bien que mal de "faire avec", mais aussi l'absence de pathos.

De même, le symbolisme du musicien qui adoucit les mœurs et survit sans se faire toucher par les balles des snipers ne prend pas le dessus. Dans le cas contraire, on n'aurait qu'un roman plein de bons sentiments et vraiment Steven Galloway va plus loin: ce récit n'a rien d'un récit plein de bons sentiments, mais constitue vraiment une peinture réaliste et par là même émouvante.

l'horreur de la guerre

10 étoiles

Critique de Yotoga (, Inscrite le 14 mai 2012, - ans) - 9 juillet 2012

Un roman à plusieurs voix, différents points de vue sur une guerre vue de l'intérieur.

Dragan, qui a envoyé sa femme et son enfant à l'étranger, se retrouve seul avec ses questions et ses peurs. La flèche, qui se retrouve sniper par hasard et essaie de sortir de ce rôle préconçu, et Keanan, qui rencontre en va-vite dans la rue des gens qu'il connaissait, d'Avant.

Combien de cigarettes coûte un seau de cerises ? Savez-vous prendre une douche avec 0,5l d'eau gelée ? Préféreriez-vous dormir dans votre lit sous les tirs de roquettes ou dans la cave avec des inconnus ? Risqueriez-vous votre vie pour aller chercher de l'eau à l'autre bout de la ville pour une voisine ? A quoi sert une machine à laver sans électricité ?

Les civils se demandent tous : pourquoi sont ils pilonnés toute la journée ? qui voulait cette guerre ?
A travers ces réflexions, on comprend à demi-mots, qui sont ces soldats sur les montagnes, quels sont les enjeux économiques du blocage de la ville, quelles psychologies se développent pendant la guerre, et quels mouvements psychologiques se préparent à l'Après.

Le lecteur découvre une vie inconnue.
Pour ceux qui ont lu le journal d'une femme à Berlin (voir critique) : les progrès de la technique et 50 ans plus tard, rien n'a changé. La guerre reste un quotidien à part, un continuel combat personnel pour les besoins premiers : manger, dormir, boire et se sécuriser.

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