Commissaire Garon-Les cahiers du ministre de Raoul Saint-Luc

Commissaire Garon-Les cahiers du ministre de Raoul Saint-Luc

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Noir de Polars, le 4 septembre 2011 (PARIS, Inscrit le 28 mai 2011, 56 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 084ème position).
Visites : 3 409 

Présidentielles 2012: le pouvoir lâche ses chiens

Quatrième de couverture
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1)- la série:
Le commissaire divisionnaire Garon dirige la brigade des affaires générales de Lyon, brigade un peu particulière chargée des dossiers mettant en cause des personnalités en vue.
2)- l'épisode
La mort de Patrice Warth, ancien ministre, ex-trésorier de l’Union des conservateurs de progrès, sème la panique dans le landerneau politique : sa veuve allègue détenir des cahiers compromettants et menace de les rendre publics si toute la lumière n’est pas faite sur la disparition de son mari.
L’enquête de Garon le mènera de Lyon à Chantilly, en passant par Cannes et Genève, sur fond de guerre impitoyable des « services », de mafieux sans état d’âme et d’hommes politiques aux abois.

Critique
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J’ai reçu directement ce polar juste avant sa sortie (merci, Raoul Saint-Luc !) et l’ai lu dans la foulée, ayant plutôt apprécié le premier. Pourquoi « plutôt » ? Parce que si le premier présentait une intrigue et une mise en situation perfectibles, son style m’avait par contre emballé.
Le livre aurait sans doute pu s’appeler « L’affaire Warth-Guyancourt »… Nul besoin d’être en effet devin pour voir la poutre à laquelle Saint-Luc a rattaché son récit. Mais ce n’est ici que simple prétexte, car ce roman va bien plus loin, en nous livrant des « trucs » sur le financement des partis, en montrant à l’œuvre le monde des polices parallèles, en décortiquant les ressorts de ce qu’on nomme communément « raison d’Etat ». Saint-Luc se change ici en éthologue de l’animal politique et, si on sourit, c’est souvent jaune.
Ce polar n’est pas un classique du genre : il tient en partie du reportage car on devine sans peine que nombre d’anecdotes sentent un peu trop le vécu pour n’être que purement imaginaires. Le style d’un auteur évolue finalement peu avec le temps, et c’est ici tant mieux. On retrouve la même acidité gentille, curieux mélange d’absurdité, de noirceur et de tolérance.
Ce roman se lit vite, comme le premier d’ailleurs, mais l’intrigue en est cette fois parfaitement maîtrisée, ce qui constituait le défaut de jeunesse du premier opus. Il se lit d’autant plus rapidement qu’il n’est pas facile à lâcher une fois ouvert
Un bémol cependant : Saint-Luc semble distiller les informations sur son héros, Albéric Garon de Bouziq, au compte-gouttes, un peu comme Monsieur Simenon le fit avec son Maigret. C’est certainement volontaire mais peut-être dommage.

Le personnage dispose d'un site web:

http://www.commissaire-garon.com

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9 étoiles

Critique de Zazy (, Inscrite le 29 juillet 2011, 75 ans) - 6 mai 2012

La 4ème de couverture est alléchante. Saint-Luc prend soin de nous avertir : « les personnages que ce roman met en scène sont purement imaginaires… », Je crois pourtant reconnaître quelques noms. Il est vrai que j’ai l’esprit tordu, on me l’a toujours dit.

Les dédicaces du livre valent leur pesant de cacahuètes, en l’espèce de rosette, et sont à découvrir. Il est temps de passer au chapitre premier. Cela ne part pas sur les chapeaux de roue. Je fais connaissance avec le commissaire Albéric Garon de Bouziq, patron lyonnais de la brigade des affaires générales. C’est un homme raffiné, bon vivant, aimant les bouchons lyonnais. OK, je suis en pays connu, je suis partie en calèche pour une bonne énigme à la Maigret, le cigare remplaçant la pipe.
Puis, sans m’en rendre compte immédiatement, je me retrouve en TGV, l’air s’épaissit, les fils se tendent, cela devient sérieux, prie, c’est du lourd !
Me voici embarquée dans une affaire d’Etat, une affaire cruciale, vitale pour la survie de notre République ; Pensez ? Le ministre Warth, ex-trésorier de l’UPC, tué au volant de sa voiture, accident ou meurtre ??? Ce cher monsieur a pris le soin de laisser un courrier explicite à sa veuve ainsi que des carnets, au cas où… Et c’est bien le cas.
Que voulez-vous, le pouvoir rend fou ceux qui le détiennent et encore plus fou ceux qui ne l’ont pas ou plus.
Garon est dépêché sur cette enquête et, chose rare, obtient tous pouvoirs pour récupérer ces carnets, parce que, les raisons de la mort de Warth ne valent pas grand-chose à côté de ça, nous sommes en période électorale.
De Lyon au cabinet du ministre, des bords du lac de Genève aux rives de la Méditerranée, nous suivons Garon dans son enquête.
En passant, Saint-Luc règle ses comptes avec tous les liberticides »antis » de ce monde : anti-tabac, anti-interrogatoires, antidouleurs…
Le passage concernant le fort de la ligne Maginot dans lequel se passe un interrogatoire illicite, c’est de la Bavure ou je ne m’y connais pas !! Je me croyais dans un épisode des Barbouzes avec le rapt de ce bellâtre et la course en chariot avec son cadavre dessus.
A la fin du livre, tel Saint-Georges terrassant le dragon, Garon réduit le député pédophile à rien.
Je reprocherai ce que j’appelle un petit péché de jeunesse ou trop de lecture d’OSS 117… La Mini, les cigares, les restaurants et hôtels chics nommés trop souvent font penser à de la pub déguisée, c’est un peu énervant.

J’ai bien aimé le ton de ce livre, l’ironie sous-jacente me va à ravir. Le style est direct, les phrases simples percutantes font que je suis restée dans l’action.

A vous lire de nouveau Monsieur Saint-Luc. Cette première lecture fut un réel plaisir, une gourmandise et, en tant qu’épicurienne, je ne peux que vous dire : encore

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