Le Fils de Michel Rostain

Le Fils de Michel Rostain

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Dudule, le 6 mars 2011 (Orléans, Inscrite le 11 mars 2005, - ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 590ème position).
Visites : 4 507 

La tragédie

C'est le récit d'un deuil, un des plus difficiles je pense celui de son enfant, dans ce livre celui de son fils, terrassé par une méningite foudroyante à 20 ans.
L'auteur raconte les faits les plus marquants du jour tragique au semaines qui suivent.
Ce qui que j'ai bien aimé c'est le fait que ce soit le fils qui parle au père ce qui permet de prendre du recul et ne pas tomber dans le larmoyant.

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Faut pas être dépressif

8 étoiles

Critique de Ben75011 (Paris 11e, Inscrit le 19 février 2014, 35 ans) - 27 mai 2014

Ce livre est écrit avec beaucoup d'application. Il s'agit d'un témoignage d'un deuil vécu par l'auteur. Du deuil de sa décendence, puisque de son fils.

Pour avoir vécu (comme beaucoup, je l'imagine), des deuils, je trouve que les étapes sont très fidèlement reproduites, avec des détails (sans entrer dans le morbide), spécialement sur les sentiments qu'on peut éprouver au cours d'un deuil.

Une histoire tragique, banale (un deuil) sans l'être (la cause de la maladie n'est pas fréquente), mais surtout, touchante, sans jamais tomber dans le pathos.

Il faut lire cet ouvrage comme une peinture des sentiments qu'on peut éprouver lors du décès d'un proche. Une peinture triste mais surtout réaliste et pleine de finesse.

Je recommande la lecture de ce roman. Il faut être au fait de son sujet avant de le commencer (et ne pas être déprimé non plus ! lisez "La conjuration des imbéciles" si vous voulez rire, par exemple).

Au revoir tristesse

7 étoiles

Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 44 ans) - 1 juillet 2012

Michel Rostain utilise les yeux de son fils décédé pour revenir sur cet évènement et prendre du recul sur ses réactions après le drame. Il semble se servir de cet écrit pour pouvoir tourner la page sur cette triste période de sa vie familiale, tenter d'effacer son sentiment de culpabilité et ainsi continuer à vivre avec.
C'est un roman empli de larmes, qui nous prend aux tripes. Quelques petites touches d'humour sont parsemées dans le récit, mais ne permettent pas de monter le niveau de notre moral à la sortie de cette expérience. En père endeuillé, l'auteur ne retient que les bons souvenirs de son fils et nous tire un portrait peut-être un peu trop idéalisé pour notre oeil extérieur.
L'écriture originale offre une lecture plaisante. Seulement cet ouvrage paraît être finalement plus indispensable à son auteur qu'à ses lecteurs.

Vivre après...

8 étoiles

Critique de Oops (Bordeaux, Inscrite le 30 juillet 2011, 57 ans) - 22 avril 2012

Le narrateur ici c'est le fils, ses parents le surnomment Lion. Il a vingt et un ans quand il décède d'une méningite fulgurante. Lion raconte sur un ton ironique, le deuil de son père en revenant sur les souvenirs des jours et des mois qui ont suivi le drame. Pris entre amour et culpabilité tout est prétexte à son père de fouiller dans la vie de son fils pour trouver un sens à l'inconcevable. Voilà qui fait bien sourire Lion qui n'en finit pas de se moquer doucement de son père. Les obsèques et la dispersion des cendres sur un volcan islandais (celui qui a perturbé le trafic aérien il y n'y a pas si longtemps !) sont décrits par Lion comme des instants de grâce, il dit qu'il faut se « délecter du magique ». Rien de larmoyant dans ce récit autobiographique, bien au contraire, tout est dit avec pudeur, avec délicatesse, avec drôlerie et surtout un amour filial infini. Bien sûr les regrets sont omniprésents, comment ne pas culpabiliser face à tout ce que l'on n'a pas eu le temps de profiter ! L'auteur délivre un message auquel il faut se résoudre ; la mort fait partie de la vie « on peut vivre avec ça », « quelle chance vivre avec la vie », « Vive la vie », un récit pour se délivrer de la mort et affronter à nouveau la vie, courageux et authentique !
"Nous sommes tous des analphabètes du sentiment."

Requiem pour un fils défunt

8 étoiles

Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 27 août 2011


« Un récit, mi-réalité, mi-fiction », c’est ainsi que Michel Rostain définit son ouvrage, rédigé 6 ans après la mort de son fils. Fils auquel il confie le rôle de raconter les jours qui ont précédé sa mort subite, les funérailles et les mois qui ont suivi sa disparition. Comme d’outre-tombe, le fils s’adresse à la 2e personne à son père, le montre , toujours avec tendresse, parfois avec humour, dans cette période où tout a basculé . Un père, à la fois auteur et personnage central, cible du regard du fils auquel il confie le soin de montrer ses moments d’effondrement , d’égarement ou de réaction salutaire.

Un récit doublement émouvant , à la fois thérapie pour exorciser la douleur de l’absence toujours présente , la douleur d’une disparition qui bouleverse l’ordre de la vie « ce n’est pas le père qui abandonne le fils, c’est l’inverse », mais aussi tentative poignante d’autojustification dont Michel Rostain charge son fils, où il raconte les moments doux, privilégiant les moments fusionnels, ceux qu’on se plaît à conserver.

Un récit où transparaît l’expérience d’homme de spectacle de Jean Rostain. La mise en scène d’opéras est un travail de groupe qui entraîne une collaboration étroite entre différents types d’artistes. L’entente, l’amitié y sont précieuses. Jean Rostain montre ici, par la voix du fils, comment son passé d’homme de théâtre et le réseau d’amis qu’il en a tissé lui ont permis, en donnant une dimension collective à la cérémonie au crématorium, à celle de la dispersion des cendres de maîtriser ces étapes des obsèques au lieu de les subir. On y découvre la force apaisante de l’amitié « peut-être que quand elle travaille ainsi aux côtés d’amis, la douleur du deuil devient aussi douceur » et comment la parole partagée, tout comme l’écriture – ce récit en est la preuve -peut aider à se reconstruire.

Un beau récit qu’est venu, à juste titre, couronner le Prix Goncourt du premier Roman 2010

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