Discrètes solitudes de Patrick Liaudet

Discrètes solitudes de Patrick Liaudet

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Tistou, le 12 décembre 2010 (Inscrit le 10 mai 2004, 69 ans)
La note : 7 étoiles
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12 nouvelles

« Avec ce recueil de nouvelles, il aborde un genre littéraire différent et traite le thème des solitudes en mêlant réalisme et sensibilité. » C’est ce que dit la quatrième de couverture. Par ailleurs, mon exemplaire étant dédicacé (Patrick Liaudet évolue dans le milieu de la course à pieds en Rhône-alpes), il est dit aussi, de la main de l’auteur : « Ces douze histoires lancées comme des bouteilles à la mer. »
Solitudes, bouteilles à la mer ; le cadre est planté.
Solitude de fin de vie, comme avec Pablo, dans « Quinze marches », la première des nouvelles. Pablo qui a connu la guerre civile en Espagne, qui a aimé Manuela (disparue), et dont l’horizon maintenant est borné par ces quinze marches, les quinze marches à gravir avec son arrosoir pour remonter l’eau pour son potager. Quatre-vingt sept ans, c’est vieux. Désabusé, amer, Pablo fait ce qu’il peut encore …, les quinze marches …
« Un voyageur » est moins … solitude. Enfin … ? Louis est l’adulte – enfant attardé du couple de garde-barrières. Il est toujours chez ses parents, sans fréquentation féminine, harcelé par son père qui se demande …, qui se dit … Louis, attiré par les voyages, fiche le camp. Il a disparu. Solitudes. Mais la fin ouvre d’autres perspectives. Pour Louis. Pas forcément ses parents. Et la solitude n’est pas toujours là où on l’attend …
« En descendant la rue Saint Jean » est très émouvant. La solitude, elle est pour Jacky. Jacky pilier de bistrot anonyme comme on en rencontre partout. Jacky qui se révèle le jour où son portefeuille, tombé par inadvertance, laisse échapper une photo, celle d’un ancien champion de rugby. Déchu. Très émouvant car je n’ai pu m’empêcher de penser à Marc Cécillon, champion s’il en était, Capitaine du XV de France en son temps, et qui, un soir éthylique après d’autres a abattu sa femme, a ruiné vie, réputation, avenir et purge sa peine de prison et le remords qui doit l’accompagner. Jacky qui descend la rue Saint Jean, à Lyon …
Le préambule de « Histoires simples » résume bien son synopsis :
« Ils sont morts main dans la main. Après avoir acheté un aller simple, le couple – lui 72 ans, elle 64 ans – prit la direction du lac. Là, de nuit ou au petit matin, ils avalèrent, semble-t-il, des médicaments, burent une bouteille de whisky, puis entrèrent dans l’eau glacée. Leurs deux corps sans vie furent retrouvés hier matin, proches l’un de l’autre.
Une histoire triste et simple. »
La solitude, ça peut aussi bien être à deux. On l’aura compris, les douze nouvelles baignent dans une espèce de clair-obscur, avec une petite musique amère en fond. Le titre est explicite : « Discrètes solitudes ».
L’écriture est dépouillée, sans effet de manches. Elle est au service de ces douze nouvelles, ces douze bouteilles jetées à la mer …

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