Contes de Charles Perrault

Contes de Charles Perrault

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Lolita, le 5 mars 2002 (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 265ème position).
Visites : 4 856  (depuis Novembre 2007)

Les si beaux contes de notre enfance!

Vous avez tous connu, je pense les histoires et contes du "Petit chaperon rouge" avec le méchant loup... de "Cendrillon ou la petite pantoufle de vair" avec le prince, la fée et le carrosse qui se transforme à minuit en citrouille, du "Petit Poucet" et ses six frères perdus dans la forêt avec l'ogre, de "Barbe-bleue" et ses femmes... Mais d'autres contes sont plus discrets, seulement connus de quelques-uns, voire même ignorés comme par exemple : "Les fées" dont les deux filles d'une reine possèdent d'étranges pouvoirs après avoir rencontré une fée, "La belle au bois dormant" qui après s'être piquée d'un fuseau s’endormit d'un sommeil de 100 ans. Parfois, c'est avec étonnement que l'on se remémore des histoires telles que "Le chat botté" dont on n'a pas oublié l'intelligence et la ruse de cet animal qui fit le bonheur de son maître, "Riquet à la houppe" le prince si laid mais pourtant si aimable, "Peau d'âne" qu'on nous a conté tant de fois et dont il a été tiré des films, "La Belle et la bête" que certains mêmes ont découvert dans le célèbre Walt Disney...
Alors, n'hésitez pas, replongez-vous en enfance avec ces superbes contes réservés aux enfants de 7 à 77 ans...

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Père Perrault, raconte-moi une histoire !

9 étoiles

Critique de Froidmont (Laon, Inscrit le 28 octobre 2022, 32 ans) - 21 février 2024

Critique établie sur l'édition Flammarion, collection "Etonnants classiques"

La Belle au bois dormant

On vous conte, seigneur, que le château des ronces abrite un ancien nonce qui sème la terreur, qu’il y revient esprit du royaume des morts pour y veiller encore sur ceux qui sont épris, qu’ils ne consomment pas en dehors du sacré ; on conte aussi, c’est vrai, qu’on y tient des sabbats, que des mages puissants invoquent dans la nuit les démons ennemis qui déciment nos rangs ; mais quand on tend l’oreille, le bruit le plus commun est qu’un ogre mesquin seul s’y rend par merveille pour y plonger ses crocs dans la chair des enfants, qu’il y festoie de sang sans l’affront d’un héros ; ces récits, monseigneur, sont certes terrifiants mais n’allez vous y fiant car ce sont des erreurs.
La vérité me vient d’un vieux parent à moi. Ni esprit, ni sabbat, ni ogre en plein festin, mais une autre merveille : la céleste beauté d’une princesse fée, plongée dans son sommeil.

Le Petit Chaperon rouge

Ci-gît la douce enfant qui avait cru le loup. Point ne fallut de trou à son corps innocent, à peine un coup de pelle pour cacher cette union du petit chaperon d’une enfant jeune et belle et du bonnet usé qu’avait sa mère-grand, seuls restes des tourments qu’elles ont endurés.

La Barbe bleue

Il avait de grands yeux très sombres,
Où se tapissait comme une ombre,
Et une voix comme un orage.
Lorsqu’il est parti en voyage
Son cabinet il m’interdit ;
Je me disais : « pas vu, pas pris ».
Il cachait des litres de sang
Et des corps de femmes sanglants.

Fallait-il que j’y obéisse
Et que je cache à la police,
Ma barbe bleue ?
Ô Dieu, je maudis mon destin :
Il est rentré dès le matin,
Preste et joyeux !

Il a compris, il a tout vu,
Le sang de la clef ne part plus,
Ma barbe bleue !
La ténèbre en ses yeux revint,
Il saisit de sa grosse main
Mon bras nerveux !

Ses murs sont dès lors ma prison,
J’y respire comme un poison.
Sur la meule passe un couteau.
Quand j’y songe le cœur me faut :
Je rejoindrai au cabinet
Le chœur des autres épousées.
J’aurais dû bien avant m’enfuir,
Échapper vivante à son ire.

Il revint sec comme un désert :
« Madame, faites vos prières,
Vous allez quitter ce rivage. »
De mon bréviaire entre deux pages,
Je demandais à ma sœur Anne
Si avant que ma fleur se fane,
Mes deux frères à l’horizon
Me sauveraient de mon barbon.

Je priais pour qu’un Dieu sauveur
Rende plus sensible à mes pleurs
Ma barbe bleue.
J’aurais voulu qu’un ris taquin
Me dise que ce n’était rien
Qu’un simple jeu.

Il était fou, il était rage,
Il leva son arme aux nuages,
Ma barbe bleue.
Puis un fracas, un coup au front,
Il s’effondra de tout son long.
C’était affreux !

Le Maître Chat ou le chat botté

Autrefois, mes frères les chats, j’étais l’équivalent d’un roi. J’ai aidé ce traîne-misère à sortir du gouffre de terre où la pauvreté et la faim, le hasard d’être né lointain dans la chaîne de l’héritage, l’auraient balancé sans ambage. Et que m’apportent maintenant les richesses et tous les champs, la main d’une princesse belle que mes expédients et querelles ont déposé tout à ses pieds ; que m’apporte la dignité où mes efforts l’ont élevé, ce sale rat qui m’a chassé prétextant que j’étais trop gras, alors qu’il l’est bien plus que moi !

Les Fées

Pour toi qui fus et bonne et douce et bien gentille, je te donne des fleurs et des bijoux précieux : pourvue de ces trésors, tu parleras bien mieux.
Pour toi qui fus méchante et si mauvaise fille, je glisse dans tes mots les serpents, les crapauds qui s’y trouvaient déjà et qui feront tes maux.

Cendrillon ou la petite pantoufle de verre

Oyez ! Oyez ! Nobles seigneurs ! Le prince au dernier bal a vu une beauté ravir son cœur et disparaître dans la rue. Cette pantoufle faite en verre était au pied de cette femme. Pour retrouver cette dernière et contenter l’ardente flamme d’un prince déjà fort épris, toute femme sise au royaume, présente ou pas à cette nuit, offrira pied droit à nos hommes qui chausseront cette pantoufle. Celle à qui pantoufle siéra mêlera désormais son souffle au prince qui l’épousera.

Riquet à la houppe

Lors de deux naîtra l’un parfait, alliant l’esprit à la beauté.
Celle qui aura su mettre ton cœur à nu, décochant à tes yeux un sourire d’émail, promettant face aux cieux d’aller aux épousailles, celle-là recevra sa part de ton esprit si bien que tu pourras l’aimer toute ta vie.
Lors de deux naîtra l’un parfait, alliant l’esprit à la beauté.
Celui qui te ton cœur recevra la faveur, dût-il être difforme, qu’il fût laid comme un pou, si tu passes ses formes et le prends pour époux, celui-là recevra sa part de ta beauté si bien que tu pourras sans en rougir l’aimer.
Lors de deux naîtra l’un parfait, alliant l’esprit à la beauté.
Et toi, toi qui es laide et qui as de l’esprit, rien de plus ne saurait t’être offert dans la vie.

Le petit Poucet

Je les ai accueillis ces sept petits enfants perdus dans la forêt et le ventre grondant, je les ai abrités et je les ai nourris, je les avais cachés aux yeux de mon mari, et quand il les a vus et que l’envie lui prit de les servir en sauce à ses précieux amis, j’ai tout fait pour avoir de mon mari leur grâce, prétextant qu’ils n’avaient pas la chair assez grasse, j’ai gagné qu’il poussât son forfait à demain, je comptais me lever dans le petit matin et les faire s’enfuir dans l’épaisse forêt là où mon dur époux n’eût pu les retrouver, mais ces sournois menteurs abusèrent mon homme, placèrent leurs bonnets sur les têtes en somme de mes enfants à moi, de mes sept chères filles qui périrent à cause de ces sept guenilles !
Vous devez arrêter, monsieur le commissaire, ce damné de Poucet qui est cause première des malheurs d’une femme, des malheurs d’une mère, et que je maudirai jusqu’à l’heure dernière !


Bon sang qu’il est heureux d’embrasser du Perrault, de se baigner tout vif dans chacun de ses mots ! C’est toute notre enfance enclose en ses histoires, et ce n’est que plaisir de s’en ramentevoir !
Quoique les deux derniers me plaisent un peu moins présentant l’immoral comme un tout petit rien : la laide peut rester en retrait peu importe, pour qu’une femme plaise il faut bien qu’elle porte sur son visage fin les traits de la beauté – je comprends la morale et le fait que Riquet n’embellit dans le fond qu’aux yeux de son amante, mais pourquoi donc créer, qui reste sur la sente, une sœur appréciée mais qui ne trouve pas l’amour dont sa laideur la prive à chaque pas ? Riquet n’est-il donc pas aussi superficiel que ne l’est sa princesse en son joli castel ? Et n’aurait-il pas pu aimer cette autre sœur ? Pourquoi le laid a-t-il quelque droit au bonheur, quand la laide n’a pas de semblable secours ? Est-ce donc là vraiment une histoire d’amour ? C’est plutôt l’amour propre qu’on brosse au pinceau : ce conte nous dit comme on gomme les défauts, mais tout en le disant nous en expose autant – ; qu’importe aussi au fond qu’on égorge un enfant et qu’on le fasse faire de la main d’un père et en remerciement pour l’aide d’une mère, on ne peut pas vraiment dire que cela blesse : elles n’étaient pour vrai que vilaines ogresses. Cet anthropocentrisme me fait soupirer ; chaque fois que j’en trouve j’en viens à penser à ce mot que Lie Tseu prêtait à quelque prince, que si la biche est faite pour l’homo sapiens, c’est accepter que l’homme est l’aliment du tigre, mot que ses généraux repoussent et dénigrent.
Mais à part ces deux points qui ne pèsent pas lourd face à tout le plaisir, face à tout cet amour que j’éprouve pour l’œuvre du maître des contes, c’est avant tout la joie qui demeure en mes fontes. La joie aurait atteint des cieux inhabités si on y avait joint les contes versifiés. Mais je comprends fort bien qu’ils fussent écartés, quoiqu’on trouve Peau d’Âne en morceaux au dossier : ce livre est destiné aux enfants du collège, or le choix qui fut fait du présent florilège imposera déjà plusieurs explications pour guider ces enfants dans leur compréhension.

La morale en filigrane...

10 étoiles

Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 40 ans) - 10 octobre 2015

Je suis en train de relire ce livre de contes, et, à commencer par Cendrillon; dont les soeurs sont des traînées ou des mégères, je dois avouer avouer que la teneur progressiste des écrits de Perrault ne fait pas défaut, même lus aujourd'hui !

Pour ne parler que du premier, ce sont toujours d'autres que l'on choisit à la place de Cendrillon, qui est pourtant la plus belle, mais le dénouement sera pourtant en sa faveur: un bon exemple actuel de mainmise excessive sur un marché et/ou de monopole malhonnête. Y a-t-il seulement plus contemporain, à notre époque ou l'on voit et entend - entre autre - tant d'incapables et de pistonnés très bien payés pour des postes ou ils sont néanmoins inutiles.

Comme quoi certaines légendes restent vraies en dépit des années et des siècle. Quant à Barbe-Bleue, il dort tranquille comme chacun sait...

Les contes les plus célèbres

9 étoiles

Critique de Marcel11 (Paris, Inscrit le 23 juin 2011, 25 ans) - 15 juillet 2011

Ce sont des contes très populaires et à mon goût très sympathiques, je note ainsi les contes que j'ai lus :

Le petit chaperon rouge : J'ai trouvé que la morale du conte est la plus claire de tout, cette histoire finit mal et elle contient une fin très brusque.
4,5 / 5

La barbe bleue : J'ai très bien aimé le conte puisque j'ai trouvé que c'est le plus surprenant de tout le recueil.
5 / 5

Le chat botté : Le conte qui a sans nul doute le plus d'action et d'héroïsme, la chat botté est un personnage mythique à favoriser.
5 / 5

Les fées : Le conte le plus sage qui existe.
5 / 5

Cendrillon : Une très belle histoire romantique à savourer. J'ai enlevé un point parce que j'ai trouvé qu'il y avait trop de féminismes.
4 / 5

Le petit Poucet : Largement mon conte préféré. Je l'ai aimé parce qu'il montre que même un petit garçon peut changer une situation familiale.
5 / 5

Ces contes sont écrits d'une grande noblesse puisque cela datait de l'époque baroque. En moyenne je mets 4,5 / 5.

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