Je suis resté un enfant de choeur de Georges Simenon

Je suis resté un enfant de choeur de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Catinus, le 23 octobre 2010 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans)
La note : 9 étoiles
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" J'ai trop à perdre "

Une des innombrables dictées de Simenon. Entendez par la ses souvenirs, ou plutôt ses « cahiers « comme il aimait à les nommer. Il se rappelle son enfance, une fois de plus, de la ville de Liège qui l’a tant marqué mais qu’il a fini par fuir, très jeune encore, révolté et écœuré. Sur le temps qui passe, sur sa vie amoureuse avec sa dernière femme, Teresa, sur ses quatre enfants, sur la jeunesse des années ‘ 70. Bref ces petits riens qui font une vie, tout simplement, en toute modestie.
Voici un homme, un des plus grands écrivains de notre époque, dont les romans et les « cahiers « forment un tout de toutes premières valeurs. Et si vous le voulez bien, nous y reviendrons encore et encore car quel grand plaisir que de le lire ! Jusqu’à plus soif ! … Mais peut-elle se tarir ?

Pour l’heure, ces extraits :

- Maintenant, et pas à cause de mon âge ni de croyances quelconques, la mort a tendance m’effrayer parce que j’ai trop à perdre. Je voudrais que la vie reste longtemps la même, jusqu’à l’épuisement, même si je dois passer un certain nombre d’années dans une petite voiture.

- Sans avoir de position politique, j’ai toujours penché davantage vers la gauche que vers la droite, bien que n’appartenant à aucun parti.

- Un soir, nous avions bu quelques verres de bière anglaise, un de mes amis et moi. Nous sommes entrés dans le corridor d’une de ces maisons et, comme on ne nous ouvrait pas, car le rideau était fermé, nous nous sommes mis tous les deux à pisser contre la porte.
Nous ne savions pas que nous étions plus ou moins surveillés. Un malabar, en effet, est sorti de la cuisine et s’est dirigé vers nous d’un air menaçant. Inutile d’ajouter que nous nous sommes enfuis à toutes jambes. ( … ) J’avais seize ans. C’était mon premier vrai contact avec ce que l’on appelle « la pègre » .
La femme sur la porte de qui nous avions pissé était presque une copine, car les jours de dèche, c’était à elle que je venais demander moyennant cinq francs d’assouvir mes ardeurs. Elle était gentille, bien élevée, comme aurait dit ma mère, et toujours d’un accueil charmant.
Pourquoi diable aller uriner sur sa porte ?

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