L'Ange de la dernière heure de Nathalie Rheims

L'Ange de la dernière heure de Nathalie Rheims

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Dirlandaise, le 27 août 2010 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans)
La note : 8 étoiles
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N'être plus que poussière

Une toute jeune fille, élevée par sa mère seule, prend la décision de se retirer du monde et d’entrer chez les Moniales Victimes du Saint-Sacrement. Elle s’interroge sur sa décision, éprouve des remords face à sa mère que sa décision désespère et afflige au plus haut point, cette mère qui rêvait d’une toute autre vie pour sa fille unique : un mariage heureux, des enfants… Cette femme blessée se met donc en quête d’indices qui pourraient l’amener à comprendre ce qui a pu influencer son enfant à ce point et la pousser à prendre le voile. Ses investigations la mènent à un étrange personnage, un libraire qui lui affirme que sa fille est un être d’exception, un être qui n’appartient pas à notre monde terrestre, un être investi d’une mission cruciale pour le salut du genre humain. Mais qui est-elle vraiment cette fille étrange si différente des autres villageois ?

La narration de ce roman est double : d’une part la mère et ses angoisses et d’autre part, la fille et son délire mystique. J’aime beaucoup le style de Nathalie Rheims. Elle nous livre les pensées profondes de ses personnages avec beaucoup de justesse et son écriture toute en abstractions est d’une gracieuse élégance. Le déchirement qui s’opère entre la fille et la mère suite à cette vocation foudroyante est fort bien exposé.

Le mépris des biens terrestres et du bonheur facile, l’appel du Divin, le don de soi, la beauté du renoncement, tous ces thèmes se conjuguent pour former une œuvre insolite teintée de surnaturel et empreinte d’un mysticisme exacerbé. Beau moment de lecture.

« Chaque matin je pense ne pas atteindre le soir. Chaque soir je n’ose imaginer revoir le matin. J’erre sur cette terre comme une étrangère, détachée de tout, et le monde m’est un supplice. Chaque jour, en une souffrance douce, je meurs à moi-même, et plus je sombre, plus je sens le désir de ne vivre que pour Vous. Réduire mon corps asservi, m’enfuir loin de ceux qui voudraient m’aimer, anéantir en moi ce qu’ils pourraient attendre, Vous appartenir seulement, et Vous rendant mon âme, n’être plus que poussière. »

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