Sépharade de Éliette Abécassis

Sépharade de Éliette Abécassis

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pascale Ew., le 7 mai 2010 (Inscrite le 8 septembre 2006, 56 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 590ème position).
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Honore ton père et ta mère

Esther Vital va se marier avec Charles Tolédano. Tous deux sont des juifs sépharades (en opposition à ‘ashkénaze’) d’origine marocaine, mais établis en France. Esther n’a jamais existé que pour ses parents et est étouffée par eux, et par sa mère en particulier. Elle manque totalement de confiance en elle. Charles, pour sa part, s’est détaché du fardeau des coutumes juives grâce à l’humour.
Ce mariage ne plaît pas aux parents d’Esther et elle pense qu’ils cherchent simplement à la garder pour eux. Ces derniers arriveront-ils à faire capoter le mariage ?
Au cours des préparatifs du mariage, chaque personnage des deux familles en présence vient à s’exprimer et le lecteur découvre des secrets de famille bien gardés à chaque génération. En fait, ces deux familles ont failli s’unir à plusieurs reprises, mais le ‘mauvais œil’ les en a empêché et les jalousies.
Je suis très partagée à propos de ce roman : les redites et les longueurs gâchent en grande partie la lecture de ce livre. Eliette Abecassis insiste sans cesse sur la chape de plomb qui pèse sur les épaules d’Esther, le poids du passé et de ses origines, des superstitions, sur les différences en juifs séfarades et ashkénazes, de Meknès, de Fès ou de Mogador, exilés ou non, etc.
Le suspense concernant ce mariage est maintenu jusqu’à la fin.

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Découverte d'une culture

8 étoiles

Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 51 ans) - 27 novembre 2019

Le début du roman me paraissait un peu cliché, alors je l'ai reposé, puis repris. La deuxième tentative a été la bonne, même si j'ai mis trois semaines à le finir. J'ai découvert les traditions juives et leur signification et même si la lecture est ardue (il est rare que je mette trois semaines à lire un roman), le livre est très bien écrit et agréable à lire. On s'attache au personnage d'Esther et à sa condition de femme.

Dieu n'existe peut-être pas, mais le Mal oui.

10 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 25 septembre 2016

Voici l'histoire du mariage de Charles et Esther qui s'étire paresseusement sur 456 pages. Il est question d'amour, d'intrigue, de vengeance, de mauvais oeil dans un style qui alterne entre le didactique et le sensuel.
Avec une lucidité remarquable l'auteur nous embarque dans un précis d'histoire juive.
Amateur d'action, passez votre chemin. Amoureux des Khaled Hosseini, Amin Maalouf, Irvin Yalom... accourez, c'est ici que ça se passe.
C'est ici dans ce magistral cours d'histoire qu' Eliette Abecassis nous livre les nuances entre séfarade et ashkénaze.
Il fut un temps pas si lointain, au Maroc, musulmans, chrétiens et juifs se recueillaient dans les mêmes endroits et se côtoyaient gaiement.
Comme quoi rien n'est impossible.

Ce livre est inclassable, je comprends aisément qu'on le referme après une dizaine de pages, mais j'y ai passé un tout grand moment de lecture.

Un livre que l'on conserve dans sa bibliothèque

9 étoiles

Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 25 juillet 2011

C’est un régal, un délice poignant que de lire « Sépharade » ce roman d’ Eliette Abecassis. C’est un roman fleuve bouillonnant qui sans cesse remonte le temps à la poursuite de l’âme sépharade et de l’âme ashkénaze. Âmes, on l'apprend, si contrastées, souvent hostiles et toutes deux décrites avec une minutie d’horloger, d’historien et d’anthropologue.

La jeune femme, Esther (tout un programme, si on relit la Bible) retrouve ses racines et raconte la diaspora andalouse à partir du XV e siècle, avec force de détails et de références. On parcourt l’histoire tragique des juifs d’Espagne et du Portugal ; les persécutions atroces, l’exil, la spoliation de tous leurs biens. L’auteur évoque les marranes, ces « juifs honteux », pratiquant leur judaïsme en privé, convertis de force au catholicisme dans toute la péninsule ibérique. Le rôle « purificateur » de l’Inquisition. On apprend que Montaigne et Spinoza ont des origines juives. Elle recherche donc avidement ses origines car elle ne sait toujours pas qui elle est au juste. Elle remonte ainsi jusqu’au peuple phénicien. Elle peint avec délices les qualités, les défauts, les rites, les usages de ses aïeux, si proches parfois du peuple arabe. On dispose enfin d’une mine d’information qui dévoile les secrets de l’âme juive éternellement fascinante.

Elle peint aussi les relations compliquées entre les pères, les mères, les enfants, les filles, particulièrement : C’est une saga familiale dont elle essaie patiemment de dénouer les nœuds psychologiques. Elle est donc juive sépharade, française, alsacienne, espagnole, berbère, phénicienne. Elle n’en peut plus de remonter les mailles de son identité et tant qu’elle ne se trouvera pas, elle ira à la dérive. Roman initiatique s’il en est.

Roman d’amour aussi , car après de nombreuses péripéties amoureuses, elle est sur le point de se marier enfin. Son impossibilité à s’échapper du carcan familial écrasant complique bien les choses. Elle ne vit que par et pour ses parents. Elle est prisonnière du passé de ses aïeux elle est profondément marquée par l’origine de ses parents nés au Maroc. La situation est encore compliquée par de véritables luttes de clans dont la mosaïque est fort complexe et elle la victime involontaire. La lourdeur des secrets de famille, les non-dits sont déterminant dans sa quête d’identité. A la fin elle est prise dans le tourment du doute absolu au point de vouloir s’évanouir dans les bras de la mer. Mais là elle possède un talisman, la résilience et peut enfin renaître enfin à elle-même, comme Jonas qui sort de la baleine.

Longueurs et mièvreries

4 étoiles

Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 88 ans) - 9 mai 2010

Une véritable épreuve que la lecture de ce roman-fleuve qui plonge dans l’histoire de la population juive et singulièrement de sa branche orientale, la communauté sépharade. Au cœur du roman, le mariage à venir d’Esther Vital et de Charles Tolédano, prétexte pour l’auteure à analyser l’histoire de ces 2 familles juives du Maroc, émigrées à Strasbourg, l’une originaire de Meknès, l’autre de Mogador et qui apporte quelques éclairages sur la problématique des appartenances multiples et des pesanteurs de la Tradition à l’égard des individus.

Cette saga familiale nous est proposée sur quelque 450 pages d’une écriture de qualité inégale, aux dialogues d’une surprenante mièvrerie mais aux références historiques nombreuses.

Aucun détail ne nous sera épargné des superstitions, des rituels, des cuisines, des conflits familiaux, des mariages arrangés, des amours interdites, des mœurs héritées des ancêtres, de la transmission des secrets de famille ou de l’antagonisme à l’égard de la communauté ashkénaze, branche occidentale du peuple juif.

L'on en ressort épuisé d’avoir parcouru ce panorama des mœurs d’un autre âge, mais si heureux, en contrepoint, de pouvoir baigner dans cette précieuse modernité que nous offre l’Occident …

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