Blast, tome 1 : Grasse carcasse de Manu Larcenet
Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers
Moyenne des notes : (basée sur 11 avis)
Cote pondérée : (436ème position).
Visites : 6 990
Genre : Ermite alcoolo aux espoirs défaits
Cela commence à 38 ans. L'homme, qui est le protagoniste de l'histoire a 38 ans.
C'est une grasse carcasse, qui n'ayant plus de famille fait le grand voyage. C'est l'histoire d'un mec qui raconte son histoire en garde à vue. Pourquoi a-t-il fait "ça" à Carole ? On s'en fout. Du moins dans ce tome (Le personnage n'est qu'évoqué, les faits ne sont pas révélés) Qui est-il et pourquoi a-t-il quitté la société, en ermite ? Bien voila, en effet, Polza n'a plus de famille ni d'illusion. Les illusions, elles ne se révèlent qu'en courte "crise" éphémère. C'est un "Blast" une explosion, une onde surpression.
La qualité du dessin est très impressionnante. (Je suis parvenu à contempler certains dessins pendant plusieurs minutes.) Par le jeu même des couleurs, des nuances de noir et blanc et des crayonnés enfantins, l'auteur suggère d'ores et déjà l'atmosphère de son histoire. L'expression des personnages entretient également une conversation avec le lecteur. Une longue conversation muette, qui montre qu'il n'est pas indispensable d'étaler des notes et des lettres dans une bulle.
Une des différences que l'on pourra noter dans Blast, par rapport au "Combat ordinaire" du même auteur, est que cette première BD est beaucoup plus solipsiste.
On entre dans le personnage, et les personnages secondaires sont véritablement au second plan. C'est un chef d'oeuvre, une révélation. Bref, Manu Larcenet est un génie.
Les éditions
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Grasse carcasse [Texte imprimé] Manu Larcenet
de Larcenet, Manu (Scénariste)
Dargaud
ISBN : 9782205063974 ; 22,50 € ; 05/11/2009 ; 208 p. ; Broché
Les livres liés
- Blast, tome 1 : Grasse carcasse
- Blast, Tome 2 : L'Apocalypse selon saint Jacky
- Blast, Tome 3 : La tête la première
- Blast, tome 4 : Pourvu que les bouddhistes se trompent
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Les critiques éclairs (10)
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Le dernier des Mancini
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 28 août 2024
Lui, le dernier des Mancini, "issu d’une glorieuse lignée de pitoyables inutiles", raconte son enfance, son handicap, la mort de son père puis son premier Blast.
On s’interroge sur cet étrange personnage, sur l’obstination des policiers à attendre, à écouter son interminable narration."La vérité, c’est plus facile à dire qu’à entendre."
Un album sombre aux phrases déroutantes mais qu’on ne peut toutefois contredire et un étrange personnage au raisonnement entre folie et pertinence.
Impressionnant et déroutant.
La quête du Blast
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 5 janvier 2013
Larcenet, on ne le présente plus. On sait qu’il est capable d’appréhender plusieurs genres, qui vont des simples délires potaches à gros nez où le dessin se pare de couleurs vives à des récits introspectifs plus sombres recourant à un trait noir et épais proche de l’abstraction. Deux facettes à l’extrême opposé qui en font une personnalité aussi ambivalente qu’intéressante, une sorte de clown triste de la bédé. Ici on est évidemment plus dans la seconde approche. Le trait est parfois épuré à l’extrême, grossier ou abstrait, parfois glauque, on ne peut pas dire que c’est toujours agréable à l’œil, on peut même trouver ça moche, mais cette « laideur » plus ou moins voulue sait se faire oublier, contrebalancée par la poésie qui imprègne le récit, avec un lavis noir et blanc donnant une touche très artistique à l’ensemble. Toujours cette fameuse ambivalence…
Quant au scénario, il est très bien construit et j’ai été vraiment captivé par cette drôle d’histoire avec ce personnage hors du commun, énorme baudruche quasi difforme, capable de flotter en pensée, en apparence primaire et innocent mais au fond lettré et cérébral, un peu inquiétant, insondable comme le regard des statues de l’île de Pâques qui l’obsèdent. Et il y a le fameux « blast » visiblement à l’origine de sa garde à vue, survenant à l’improviste et modifiant son état de conscience, un « instant en suspension » où le corps et l’esprit se dissolvent dans un absolu originel et sans limite…
A croire que l’auteur y a mis beaucoup de lui-même… Les textes ont une tonalité très littéraire et ne submergent pas le dessin, permettant aux mots d’infuser l’esprit tandis que le regard peut prendre son temps pour explorer les planches conçues parfois comme des peintures. Un dosage tout à fait judicieux qui allège un récit plutôt sombre à la base.
Du coup, je suis vraiment resté sur ma faim en arrivant à la fin du premier tome de ce road-movie poétique imprégné par une tension psychologique permanente. Il se trouve que je n’avais pas les deux tomes suivants, qui je l’espère confirmeront mon sentiment à l’égard de celui-ci.
Un blast qui ne laisse pas indifférent...
Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans) - 8 décembre 2012
J’ai ainsi fait connaissance avec un commissariat de police, avec le suspect, un certain Polza Mancini. Il est en garde à vue pour ce qu’il a fait subir à Carole, mais nous, les lecteurs, nous n’avons pas accès au dossier et nous sommes condamnés à écouter pas à pas, mot à mot, le récit laborieux de Polza pour comprendre, pour savoir, pour découvrir…
L’homme a un peu moins de quarante ans. Il est écrivain ou plus exactement il écrit sur la gastronomie car comme il le dit il préfère de loin manger à écrire… C’est quand son père décède que les choses basculent, qu’il se met à consommer de l’alcool de façon déraisonnable, qu’il part sur les chemins et qu’il fait l’expérience du blast, pour la première fois…
Le blast est un souffle particulier que notre Polza va expérimenter de façon particulière et qui va l’entrainer dans une aventure sans fin ou presque, une quête incroyable… « C’est à cet instant très précis que j’ai reçu le blast… un craquement d’abord dans ma tête… exactement le même son insupportable d’un os qui se casse…puis c’était comme si un trou s’était ouvert au sommet de mon crâne… j’étais aspiré au dehors… une fatigue primale remontait de ma naissance… je pesais cent fois mon poids… ».
C’est ainsi que notre personnage prend conscience de son destin : il doit aller voir les moais. Il prend donc la route…
Et Carole me direz-vous ? Il n’en est presque pas question dans ce premier volume car Polza veut raconter à son rythme. C’est son histoire et il veut en rester maitre ! La narration graphique de Manu Larcenet est lente, majestueuse, sombre parfois noire, extraordinairement humaine, très profondément humaine. Chaque personnage a son existence, sa vie, son regard… J’ai particulièrement aimé l’épisode dans la forêt en compagnie de ces Serbes et de celui qui sert d’interprète…
Blast n’est pas une simple série de bande dessinée, c’est un roman graphique, celui de la vie humaine car nous sommes tous des voyageurs ayant des difficultés à comprendre d’où on vient et où on va… Manu Larcenet aborde les questions de la filiation, des origines, de la mort du père, de la destinée, de la raison, de la folie, du lien avec les autres, de l’altérité, de la différence…
Mais nous ne sommes pas dans une bande dessinée trop bavarde et bien souvent un dessin vient en dire beaucoup plus qu’un long texte philosophique… et c’est là que l’on peut mesurer et apprécier la qualité de la narration graphique de Manu Larcenet qui est tout simplement étonnante, magnifique, hors norme…
Au bout de ce cheminement avec la lourde, très lourde carcasse de Polza je suis obligé de vous avouer que j’ai eu tort d’attendre si longtemps pour dévorer Grasse carcasse, le tome 1 de Blast. Il ne me reste plus qu’à rattraper le temps de perdu et de me précipiter sur les tomes 2 et 3…
Il s’agit, faut-il le préciser, d’une bande dessinée pour des ados plus et adultes. Pas à cause d’une violence quelque conque ou d’une sexualité inappropriée mais tout simplement à cause du thème, de l’ambiance sombre, de la mélancolie, de la dureté de la vie de Polza…
Un obèse au psychisme torturé
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 9 mai 2012
« Blast » est une bande dessinée psychologique et sociale assez atypique voire un peu étrange. Presque entièrement en noir et blanc, les vignettes sont dessinées de façon minimaliste sans apparent souci d'esthétisme. Les visages sont généralement laids, avec des traits ingrats et de longs nez (le père de Polza mourant a carrément une tête de héron, de pélican ou de cigogne) et les décors grisâtres rendent bien l'atmosphère glauque et oppressante dans laquelle évolue Polza. Une édition de qualité pour une plongée hallucinante dans un psychisme torturé.
La claque !
Critique de Byobinou (Rumilly (74), Inscrit le 22 février 2011, 55 ans) - 27 mars 2012
Le dessin, souvent conforme à mon "ancien modèle Larcenet" est toutefois terriblement dérangeant sur un scénario si noir. Puis parfois on a ces mises en image sublimes, des pleines pages terribles, avec des cadrages très osés, et puis bien sur le Blast...
Pour le scénar, c'est excellent, mais cela va doucement ; c'est volontaire (et c'est tant mieux), et le tome 2 s'annonce dans la lignée.
On en attend 4, ou 5 ?
quelle claque
Critique de Hervé28 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 55 ans) - 4 septembre 2011
Prévu entre 3 et 5 tomes (selon que l'on se fie à l'auteur ou à l'éditeur), cette bd mérite que l'on s'y attarde à plus d'un titre.
Dessinée au lavis, cette histoire (pourtant prévue en couleur) n'en est que plus poignante car le personnage de Polza, s'il n'est pas sympathique à première vue (d'ailleurs on se demande quel crime il a commis pour être en garde à vue), se révèle être assez mystérieux, voire misanthrope (voir son attitude avec les réfugiés planqués dans la fôret).
Mais ce qui m'a le plus attiré dans ce dernier opus de Manu Larcenet c'est le chemin parcouru depuis ....pfff...je ne sais plus.
"Blast" est la résultante d'un album , tant décrié à l'époque mais que j'avais adoré, Ex Abrupto et de sa série phare Le Combat ordinaire qui d'ailleurs sont très proches par les thèmes abordés : la mort du père, une sociabilisation difficile, l'incompréhension et une peur de l'autre.
Bref, "Blast" est à ce jour l'album le plus abouti d'un auteur tant controversé, si ce n'est le plus controversé" du net depuis quelques années.
Chapeau bas.
Très sombre et très beau
Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 15 février 2011
"La vérité est plus facile à dire qu’à entendre"
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 9 avril 2010
Paradoxe très fort aussi entre ces scènes de huis-clos très tendues et l’histoire de Polza pleine de liberté
Le dessin est impressionnant de noirceur. Certaines planches sont purement magnifiques (lenvol d’un héron, les statues de l’île de Pâques, …) Et que dire des dialogues. Ils font tous mouche. Ces deux-cent pages se lisent d’une traite et ne sont que l’introduction d’une suite que l’on attend déjà avec impatience.
Une des grandes de BD de 2009
Sombre parcours
Critique de Oguz77 (, Inscrit le 24 novembre 2009, 47 ans) - 19 janvier 2010
Du grand talent.
Critique de Daffodil (, Inscrite le 3 août 2005, 52 ans) - 12 décembre 2009
Rien à voir selon moi avec Retour à la Terre, mais une tristesse et une nostalgie peut-être commune avec Combat Ordinaire.
Absolument brillant.
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