L'illettré de Maurice Baron

L'illettré de Maurice Baron

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par NQuint, le 8 septembre 2009 (Charbonnieres les Bains, Inscrit le 8 septembre 2009, 51 ans)
La note : 1 étoiles
Visites : 3 240 

Navrant

Le pitch :

Un jour, en France, une ville de province. Un illettré dans la quarantaine, assimilé à l’idiot du village, fait cause commune avec un nouveau voisin venu régler ses comptes. Il va y gagner une certaine émancipation mais réveiller les tensions enfouies dans le village depuis la Seconde Guerre Mondiale.


La critique :

Ce premier roman a tous les attributs d’un conte : pas de lieu identifié si ce n’est une campagne française, pas de date non plus si ce n’est une après-guerre plus ou moins contemporaine, et surtout une avalanche de stéréotypes : les élus corrompus, la populace veule et gouailleuse, les commères-grenouilles de bénitiers, … Mais un conte quoi ? Philosophique ? Pour enfant ? Non, résolument un conte à la naphtaline qui ressort une foule de clichés éculés et une intrigue qui aurait pu passionner dans l’immédiat après-guerre mais plus guère aujourd’hui. Là où un Michel Quint fait revivre avec grâce (« Effroyables Jardins ») les lourds secrets de la Seconde Guerre Mondiale, les lâchetés, les petites accommodations avec l’occupant, Maurice Baron restitue tels quels des secrets qui n’en sont plus, des tourments qui sont aujourd’hui de l’Histoire mais ne font pas une histoire. On ne croit pas à cette intrigue et, si c’est un conte, on ne voit pas vers quelle morale il nous emmène. Car les personnages du roman sont sans surprise et accomplissent la partition que l’on attend d’eux. Plus, la morale qui peut se dégager du roman est celle du Bon Sauvage : le personnage central du roman, Christophe, est paré de toutes les vertus car ignorant. En face, les « sachants » sont systématiquement pervertis : élus corrompus et portant un lourd passé, instituteurs se désintéressant des plus faibles, bon samaritains de la cause de l’illettrisme ignorant leurs protégés, … De cette cause de l’illettrisme, dont la quatrième de couverture nous apprend que Maurice Baron en est un chantre, et dont elle aurait pu être un sel du roman, on n’apprend rien ou si peu et c’est dommage. Elle vaut sûrement plus que cette histoire plate et il y a sûrement plus à en dire qu’à considérer les ignorants comme des enfants de cœur. Cette rhétorique du Bon Sauvage et du « heureux les simples d’esprit » est tout simplement périmée, comme le livre semble l’être.

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