Histoire des Treize, roman 1 : Ferragus, chef des Dévorants de Honoré de Balzac
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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"Histoire des treize" 1/3
Quatrième de couverture qui présente bien le livre
C'est un hasard étrange et regrettable... Auguste de Molincourt marchait avec insouciance dans l'une des rues les plus infâmes de la capitale. Quand tout à coup, il vit, devant lui, la plus jolie femme de Paris s'engouffrant furtivement dans une ignoble petite maison. Madame Desmarets ! La chaste et délicieuse personne... Madame Desmarets, belle, riche, gracieuse, sainte, véritable et pur trésor. Elle, l'exemple de la vertu et de la fidélité conjugale, elle, dans cette crotte à cette heure ! Ah ! Mais il saura pourquoi ! Il saura quel homme elle va rejoindre. Oh, elle a beau supplier, menacer, il préviendra le mari des manigances de cette... catin ! Hélas, ce que sa rage jalouse et délirante ignore, c'est le drame qu'il met en branle... Quelque part dans l'ombre, Ferragus, chef des compagnons de l'ordre des Dévorants, attend son heure...
"Ferragus" est le premier récit mettant en scène les "treize", société secrète de 13 hommes de milieu, d'âge, de croyance, religieuse et politique, différents, mais solidaires chaque fois que l'un d'entre eux a besoin des douze autres.
Ce récit qui mélange roman policier (Balzac étant quand même un des inventeurs du genre avec l'"Auberge Rouge" qui montre comment à partir des faits rapportés le héros devine l'identité du coupable d'un meurtre, ce qui est assez insolite quand on sait que Marcel Aymé définissait Georges Simenon comme "Un Balzac sans les longueurs"), l'enquête de Molincourt et les "accidents" auxquels ils échappe, l'enquête de Jules Desmarets pour confondre sa femme, drame amoureux, Les Desmarets sont un couple vraiment soudé, pourtant un secret (que je ne révèlerai pas car c'est un point capital du roman) entre eux suffira à détruire cet exemple de couple parfait, et humain, les conséquences du drame sur les personnages (difficile d'en dire plus sans trop dévoiler l'intrigue).
Balzac décrit bien l'époque dans laquelle il place son récit, les bals, Paris sous toutes ses coutures, le Paris Bourgeois et les quartiers pauvres. A noter que Balzac n'a pas encore idée de créer la "Comédie humaine", mais il fera revenir "les treize" dans deux autres romans, "la Duchesse de Langeais", dont on parle brièvement au début de l'intrigue et "la fille aux yeux d'or".
Les éditions
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Ferragus, chef des Dévorants [Texte imprimé] Honoré de Balzac éd. présentée, établie et annotée par Roger Borderie
de Balzac, Honoré de Borderie, Roger (Editeur scientifique)
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070416448 ; 6,30 € ; 05/09/2001 ; 272 p. ; Poche
Les livres liés
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- La Duchesse de Langeais
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Trompeuses apparences et tragiques conséquences
Critique de Cédelor (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 53 ans) - 8 novembre 2024
Une bonne histoire à la fois policière et intimiste, où Balzac interroge sur les apparences qui peuvent être trompeuses, sur les secrets qui amènent à mentir et qui peuvent soumettre à rude épreuve les couples même les plus solides.
J'ai parcouru ce récit de 129 pages dans l’édition où je l’ai lue, la première de l’histoire des Treize, cette confédération secrète de treize nobles qui se sont engagés à agir ensemble par solidarité pour l'intérêt de l'un ou de l'autre, et que dans celle-ci, met principalement en scène Ferragus, leur chef, avec beaucoup de plaisir. Une histoire bien menée qu'on prend plaisir à suivre, même si ce n'est pas la meilleure de la série qu'écrira Balzac et qu’elle sera facilement oubliable. Des trois récits qui compose « L’histoire des Treize », j'ai préféré de loin le second, « La Duchesse de Langeais ».
La rumeur
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 23 décembre 2020
Mais que faisait donc ce jour là Madame Jules dans cette rue mal famée devant cette maison à la réputation sulfureuse ? C'est la question que se pose Auguste de Maulincour, jeune officier de cavalerie, se promenant par hasard en apercevant Clémence Desmarets (madame Jules).
La rumeur est donc née. La rumeur est une petite chose de la taille d'un bouton. A force d'être chuchotée, triturée elle prend vite la taille d'une garde robe et devient incontrôlable. Et le ragot parvient vite aux oreilles du mari aimé chez qui le doute s'installe.
Le doute dans le couple est un cancer inguérissable. Le mari désire des explications, l'épouse le supplie de ne pas lui en demander.
Comment se finira donc cette intrigue du plus pur romantisme de Balzac ?
PERSONNAGES
– Clémence DESMARETS : fille de Ferragus, appelée couramment Madame Jules (c'était une enfant naturelle). La plus belle au bal des Birotteau (César Birotteau).
– Jules DESMARETS : agent de change, époux de la précédente (son nom figure dans César Birotteau). Il quitte Paris après la mort de Clémence
– Henri FERRAGUS : nom de guerre (en fait Ferragus XXIII) de Gratien Bourignard, ancien entrepreneur de bâtiment, forçat évadé, père de Clémence. Apparaît aussi sous le nom de Camuset et du comte de Funcal. En 1815 il accompagne de Marsay chez la fille aux yeux d'or.
– Comte de FUNCAL : semble un précurseur de Vautrin.
– Ida GRUGET : couturière, prostituée, maîtresse de Ferragus. Elle se jette dans la Seine et son suicide est évoqué par sa mère dans La Rabouilleuse.
– Auguste de MAULINCOUR : officier de cavalerie (son nom réapparaît dans Le Contrat de mariage et La Duchesse de Langeais).
– Vidame de PAMIERS : ancien commandeur de l'ordre de Malte, ami de la baronne de Maulincour, grand-mère d'Auguste (figure dans Le Contrat de mariage, La Duchesse de Langeais, Le Cabinet des Antiques, Splendeurs et misères des courtisanes).
– Marquis de RONQUEROLLES : un des treize, frère de la comtesse de Sérisy ; il provoque Auguste de Maulincour en duel, et fera partie de l'équipe d'Henri de Marsay (figure dans La Femme de trente ans, Le Père Goriot, Le Contrat de mariage, La Duchesse de Langeais, La Fille aux yeux d'or, Le Lys dans le vallée, L'Interdiction, Le Cabinet des Antiques, Illusions perdues, César Birotteau, Béatrix, Splendeurs et misères des courtisanes, Ursule Mirouët, Un début dans la vie, Les Paysans).
Un suspense quasi-policier dans le Paris trouble
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 24 mars 2020
Ce premier opus de l'Histoire des treize, avec la Duchesse de Langeais et la Fille aux yeux d'or, nous emmène dans les entrailles du Paris trouble du XIXe siècle, côtoyant souvent la haute société. Les regroupements secrets et activités en marge de la légalité et de la moralité attirent l'auteur pour en fomenter un noeud d'intrigues, fait d'histoires personnelles entremêlées. La narration est menée par un suspense, quasi-policier, alimenté avec soin et panache, dans une belle langue. Ce n'est l'oeuvre la plus connue de Balzac, et c'est dommage, tout comme les deux autres oeuvres constituant l'Histoire des treize.
Ferragus
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 15 novembre 2012
Ferragus est une autre très bon roman de Balzac. Il prend bien le temps de construire son histoire. On se demande longtemps quel est le lien entre Ferragus et Mme Desmarets. L'autre interrogation est de savoir si le couple saura résister à cette tempête.
Au fur et à mesure de ses romans, la plume de Balzac se raffine. Voir ça est un des avantages de lire la Comédie Humaine dans l'ordre chronologique.
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