Le silence des termites de Xavier Patier

Le silence des termites de Xavier Patier

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Sahkti, le 16 janvier 2009 (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans)
La note : 9 étoiles
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L'Apocalypse à Montpellier

Narcisse et Brice tiennent une galerie d'art, le Centre Fléchi, au coeur de Montpellier. Art contemporain, pas forcément l'endroit qui marche le mieux, surtout quand on a affaire à des artistes aussi prétentieux que Jason Spick, mais le boulot leur plaît, alors la galère quotidienne a parfois des accents joyeux.
Sauf quand Sylvie laisse tomber Narcisse qui, comme son prénom l'indique, s'aime bien et ne conçoit pas qu'on puisse le quitter.
Sauf que des bâtiments anciens de la ville se mettent à s'écrouler les uns après les autres, rongés par les termites. De locale la situation devient régionale, grandit encore et encore au point que l'armée s'en mêle et que tout est transformé en camp retranché. Il faut lutter pour sa survie, se battre contre d'invisibles ennemis et, c'est peut-être là le plus dur, serrer les rangs avec des gens qu'on n'aurait jamais côtoyés autrement. Haa quand les classes sociales s'en mêlent, ça rigole pas! Quoique… en fait, , ça rigole pas mal pourrait-on dire car à travers toute cette gravité qui est celle de l'échec d'un mode de vie et, quelque part, d'une civilisation, Xavier Patier pointe du doigt nos travers, nos errances et nos difficultés d'adaptation. L'homme est un grand Fainéant.

Une fois de plus, Xavier Patier libère sa plume au profit d'un langage drôle, accessible et plein de vie, pour nous dépeindre une société qui va bien mal. Axés sur les briques et le confort, nos repères en prennent un coup lorsque subitement, une catastrophe met à mal tout cela et nous oblige à réfléchir autrement. En termes plus humains, sociaux et éthiques. Un roman somme tout très dans l'air du temps, avec les soubresauts économiques que nous venons de vivre et vivons encore. C'est tout notre système qui est à repenser en le centrant davantage sur l'homme mais aussi sur ce monde qui nous héberge. Il ne suffit pas de penser écolo ou développement durable, il convient de réellement trouver un juste milieu et non pas tomber dans les extrêmes.

Car:
"Réfléchis, Narcisse. Les maisons en bois. Les peintures sans produits chimiques. Les insecticides interdits. A force de prohiber la plupart des pesticides chimiques sous prétexte de protéger la planète, nous avons sauvé la planète, mais en tuant l'humanité. La planète! Ça me fait bien rigoler, la planète! Nous avons préservé la planète pour la refiler aux termites! Moi, la planète ne m'intéresse pas s'il n'y a plus un homme pour la voir" (page 83)

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