Le trou de l'Enfer : Suivi de Dieu dispose de Alexandre Dumas

Le trou de l'Enfer : Suivi de Dieu dispose de Alexandre Dumas

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Killeur.extreme, le 9 novembre 2008 (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 42 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 104ème position).
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"L'homme propose, Dieu dispose"

Présentation de l'éditeur
Voici publié aujourd'hui pour la première fois dans sa structure initiale un grand roman méconnu d'Alexandre Dumas. qui parut dans L' Evénement entre 1850 et 1851. Exploration des souterrains de l'âme humaine, sorte de descente aux enfers progressive très fortement inspirée par le roman "gothique", Le Trou de l'enfer débute entre 1810 et 1811 à Heidelberg. Dans des décors mystérieux et sinistres - châteaux en ruines, forêts impénétrables, portes dérobées... - Dumas met en scène le monstrueux frère de sang d'Edmond Dantès, une sorte de Monte-Cristo du Mal normé Samuel Gelb. Ce héros qui suscite à la fois fascination et répulsion, animé par une incommensurable volonté de puissance, nietzschéen avant la lettre, qui veut mener à la ruine tous ceux qui l'entourent - Julius, son demi-frère, Christiane, la femme de Julius, et la chevrière Gretchen - ne s'attaque pas seulement aux hommes, mais à Dieu, bien entendu... Cependant, des années plus tard, dans les turbulences politiques du Paris de la Révolution de 1830, en dépit des tonalités sombres que Dumas imprime à ses personnages, Samuel Gelb ne pourra que reconnaître sa défaite, car... Dieu dispose.

Claude Schopp a l’art, non seulement d’exhumer des textes d’Alexandre Dumas oubliés, s’il a exhumé le « Chevalier de Sainte-Hermine » et eu le courage, au risque de se faire lyncher par les fans de Dumas, de le terminer. Cette fois il offre aux lecteurs une œuvre que Dumas a écrite dans une période troublée de sa vie, la révolution de 1848 lui amené des désillusions politiques, son collaborateur Auguste Maquet le quitte, il est mis en faillite et se réfugie à Bruxelles, une œuvre également pessimiste, surtout dans sa première partie où le personnage de Samuel Gelb réussit son entreprise de destruction, trop complexe pour être résumée et ça gâchera le plaisir du lecteur, mais son échec face à Napoléon laisse penser que la suite lui sera moins favorable.

Samuel Gelb est présenté par l’éditeur comme un « Monte-Cristo du Mal », mais malgré sa méchanceté, Dumas le fait plus complexe qu’il n’y paraît, il fait plus penser à Joseph Balsamo qu’à Monte-Cristo, qui reste quand même un personnage positif car il reste quand même une part du jeune Edmond Dantès en lui, sauf que Joseph Balsamo agit pour le bien du peuple alors que Samuel est plus individualiste.

A noter que ce n’est pas vraiment un roman historique, ce qu’il partage avec « Monte-Cristo » les personnages historiques, Napoléon, Charles X n’y font que de la figuration, un roman plus sombre que d’habitude, viols, inceste, ménage à trois, mais doté des qualités qui font aimer Dumas, de l’humour : le duel de boisson, de la poésie : lord Drumond mourant pour avoir aimé trop les tulipes et surtout un "Twist final" digne d'Agatha Christie, voir même plus innatendu (à côté celui de "Mort sur le Nil" est évident à trouver). A lire absolument.

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Les éditions

  • Le trou de l'enfer [Texte imprimé], roman Alexandre Dumas établissement du texte, notes et postface de Claude Schopp
    de Dumas, Alexandre Schopp, Claude (Editeur scientifique)
    Phébus / Libretto (Paris. 1998)
    ISBN : 9782752903532 ; 15,00 € ; 18/09/2008 ; 1002 p. ; Poche
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Enfin réédité !

8 étoiles

Critique de Adrenocrome (, Inscrit le 15 avril 2005, 43 ans) - 14 novembre 2008

J’ai lu cette suite en 2 tomes il y a quelques années déjà, dans le collection Nelson, et je me rappelle avoir été surpris par la tournure de ce roman, en effet cette collection propose des œuvres de Dumas à quelques exceptions près assez communes, du moins de l’ordre du roman historique (si on estime que des œuvres comme les 3 mousquetaires sont des romans historiques, moi je le pense). Ici on est vraiment dans autre chose, mais c’est loin d’être un roman « flottant », je veux dire qu’il y a l’histoire, et ses personnages, mais plutôt comme cadre au récit, qui suivant sa division (en 2 titre différents) se passe à des époques différentes (un peu comme les 3 mousquetaires et 20 ans après).
Je ne vais pas décrire vraiment le roman qui a déjà été très bien détaillé et où je n’ai rien à ajouter si ce n’est mon propre avis sur celui-ci.
J’ai vu sur les détails de l’édition rééditée « Dumas gothique », je ne connais pas trop la littérature dite « gothique » mais ce que j’ai pu remarquer c’est que ce récit a quelque chose de plus sombre, de plus cynique, on peut même dire de plus pervers. Dans un autre ordre d’idées, il me fait un peu penser à du Shakespeare, mais plutôt à la « Mac Beth » que « Roméo et Juliette » bien que… on en retrouve un peu des deux. Je ne suis pas un expert donc je n’affirme pas que ce roman tienne de la tragédie, libre à qui veut de ne pas être d’accord avec le point de vue. Ce qui est sûr c’est qu’on est pris dans l’intrigue, on n’en sort qu’en ayant su le fin mot de l’histoire, ou la chute. Il fait partie de ces romans de Dumas, et les amateurs me comprendront sûrement, où on a vraiment du mal à résister de sauter quelques pages, pas parce qu’on les estime inutiles à l’action, mais parce que le suspense devient trop fort. Je n’irais pas jusqu'à dire que cette œuvre fait partie de ses meilleures, elle est pour moi un peu moins riche que les plus grandes. Je veux dire qu’une des grandes qualités de celui-ci, même si on lui en compte encore beaucoup d’autres, est qu’il est un excellent feuilleton, on veut la suite au plus vite et ce jusqu'à la dernière ligne. Le côté qui pour moi classe cette œuvre dans une autre catégorie que les plus grandes, est le suivant : avec les grandes trilogies, la San-Felice, ou encore d’autres grands romans historiques, on a tout en une brique ; action, histoire, culture, mœurs, … On ne lit pas juste un roman on fait une véritable plongée dans le siècle, le pays, la ville… et on en ressort avec la sensation de connaître un petit peu de l’époque sous un tas d’aspects différents. Ici le moteur ce sont les personnages, qui à eux seuls remplissent presque tout le cadre, mais ils sont très intéressants à découvrir.
Samuel Gelb est pour moi un croisement entre Lady Mac Beth et Machiavel. Ca promet me direz-vous… vous êtes encore loin du compte, je n’en dis pas plus… C’est du 100% Dumas mais dans un cadre et une atmosphère un tantinet différents qu’à l’habitude, je le conseille vivement, et j'affirme que c’est un choix de réédition très judicieux.

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