Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer

Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Ichampas, le 6 octobre 2008 (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (3 323ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
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La dureté et la beauté du milieu marin militaire

Quatrième de couverture
Du delta tonkinois aux fjords de Norvège, des Maldives à Saint-Pierre et Miquelon, le roman de Pierre Schoendoerffer est un voyage au long cours à la rencontre du destin.
Ancien d’Indochine, le narrateur est un médecin de marine qui a rempilé sur le tard, à bord d’un aviso de la Royale, chargé d’escorter les pêcheurs du Grand Nord. Tandis qu’il suit la campagne, dans la tempête glacée, la brume et la nuit polaire, avec tous les accidents, les joies et les tragédies quotidiennes d’une routine hors du commun, le « toubib » semble jouer à cache-cache avec son passé. Partout le précède la trace d’un fabuleux personnage, son vieux camarade le lieutenant Willsdorff, dit « le Crabe Tambour » que les vicissitudes de l’existence ont conduit de sa canonnière indochinoise au chalutier Damoclès, toujours accompagné d’un éternel chat noir. Quel mystérieux itinéraire d’héroïsme et d’illusions a donc pu conduire ces deux officiers perdus à se retrouver dans une île si loin de tout, au bar de ma Morue joyeuse … ?
Jouant avec le temps, les souvenirs, mêlant au présent les bribes peu à peu rabouties de trente ans d’aventure et d’histoire, Pierre Schoendoerffer fait de cette odyssée un livre profond, un livre d’hommes et d’amitié, qui renoue avec la grande tradition du roman, et qu’on suit passionnément, comme si l’on était porté de chapitre en escale, par la rumeur des vagues et l’enivrante odeur des océans.

Mon avis
L’auteur nous plonge dans un milieu rude, mais où l’humanité reste présente. Les personnages sont habités par la nostalgie de l’aventure coloniale. L’écriture passionnante de ce roman nous fait oublier la dureté du contexte de ce roman, la marine nationale.

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Les gars de la Marine...nationale

9 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 41 ans) - 19 juin 2021

J'avais vu le superbe film de Schoendoerffer il y à longtemps, et je l'avais adoré, et je voulais depuis un moment lire le roman du même Schoendoerffer (dans la catégorie "jamais aussi bien servi que par soi-même", il se posait là, il a lui-même réalisé plusieurs adaptations de ses propres romans).
Bilan des courses : un roman remarquable, sublimement écrit, avec des personnages inoubliables, même s'il peut parfois, surtout à la première lecture, sembler compliqué de s'y retrouver avec les époques, les flash-backs (comme dans le film, mais dans un film, c'est plus facilement décelable, on s'y retrouve mieux).
Mais quel roman, à part ça !

Des destinées hors du commun

10 étoiles

Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 84 ans) - 13 avril 2016

Ce livre m'accompagne depuis des années et, pourtant, je n'ai pas grand chose à voir avec ses personnages. Il mêle, en effet, de curieux destins regroupés par la Marine, l'Indochine et quelques autres lieux. Du narrateur, médecin de Marine, au Commandant de l'Eole au bord de la mort en passant par Willsdorff, l'officier flamboyant aux chats et à l'ambition intacte, c'est une galerie de portraits que dessine l'auteur. Ils illustrent peut-être un monde passé, mais aussi, et surtout, une morale, un système de valeurs que notre monde a bien repoussés. Se plonger dans cet écrit, c'est plonger dans cet univers ambigu et coloré plein de fureur, de drogues et d'alcool que les valeurs prônées aujourd'hui ne reconnaissent plus. Le retrouver est certainement salutaire par les temps qui courent et je termine ce papier en citant cette phrase qui m'escorte depuis longtemps (p. 17): "Je crois que le souhait obscur des hommes est moins d'être libre que d'être inspiré."

Récit emblématique d'une époque révolue.

8 étoiles

Critique de Vince92 (Zürich, Inscrit le 20 octobre 2008, 46 ans) - 29 décembre 2011

Grand prix du roman de l'académie française en 1976, le Crabe-tambour relate l'histoire d'un médecin, expulsé d'Indochine (séparée en plusieurs états alors), qui, désoeuvré, et ne voulant pas vivre sur son passé, "rempile" dans la Marine Nationale.

Le hasard (le destin diront certains) lui fait croiser la route de Wilsdorf, Alsacien (image de Pierre Guillaume) marin, qu'il avait connu 30 ans avant lors de la 1ère guerre d'Indochine (la vraie, celle des Français)...

La force du roman est de croiser les personnages du livre avec un point nodal, Wilsdorf, une sorte de "méta-personnage" que l'on ne voit jamais, tous l'ont connue, cette légende des mers, capitaine de chalutier, officier de marine patrouillant sur le Mékong ou soldat rebelle impliqué dans le putsch d'Algérie.
Mais les personnages les plus emblématiques de l'ouvrage ne sont pas les hommes, si légendaires qu'ils soient, c'est la Mer, implacable et grandiose et la Mort, glorieuse parfois, sournoise la plupart du temps.

Un très bon roman qui a le goût et l'odeur de la nostalgie, une époque révolue au cours de laquelle une poignée d'hommes croyait à l'honneur et tâchait d'agir en accord avec leur conviction.

Amitiés viriles

8 étoiles

Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 54 ans) - 13 décembre 2011

Ce genre d'histoire, en ce moment, c'est marcher sur des oeufs, vite caricaturée comme "tout ça c'est facho et compagnie, macho et tutti quanti, des trucs de mec". C'est pas bien en plus de parler de l'armée, l'armée c'est un truc de réactionnaire, de fana-mili qui s'ignore. C'est ne pas comprendre que les livres de cet auteur sont des livres hustoniens qui renvoient à des images de quête d'absolu parfois vaine car désordonnée.

Un capitaine d'un croiseur français recherche dans le Pacifique un ancien soldat qu'il a connu, Wilsdorf, un soldat perdu qui a été dégoûté des ordres reçus quand il est parti avec ses camarades d'Indochine (tirer sur les populations, taper à coups de crosse sur les mains de ceux qui s'accrochaient à eux pour demander une simple protection), on lui demandera la même chose en Algérie.
Depuis, il a accompli quelques travaux inavouables pour l'armée, en sous-main, puis a décidé de ne plus vivre qu'en restant seul sur son bateau au milieu de l'océan, rejetant l'humanité presque entièrement, sauf pour l'amitié et l'esprit d'enfance, le goût de l'aventure au grand large. L'équipage du navire de guerre est des plus hétéroclites, tous ont connu Wilsdorf cependant et lui doivent quelque chose, tous ont fini par faire des compromis avec leurs idéaux (Wilsdorf est peut-être une image idéalisée de Hélie de St Marc). Ils voudraient lui dire merci, ce qu'ils feront au cours d'une tempête qui résoudra leurs atermoiements.

Ce livre montre que ce sont des gens qui ne sont pas différents de nous qui font la guerre et commettent des actes que les bons apôtres réprouvent. Nous n'éviterions peut-être pas les mêmes travers. Il y a aussi ceux qui poussent à la guerre et qui ne la feront jamais : dans le groupe des parlementaires faucons aux États Unis, il n'y en a que quatre dont les enfants font la guerre, Donald Rumsfeld, comme Ari Fleischer, n'a pas fait son service et ses enfants ne sont pas partis en Irak où vont par contre des hispaniques pauvres et des afro-américains, en masse.
NB : Rappelons que le film qui en a été tiré était produit par Jacques Perrin, homme de gauche...

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  Le crabe-tambour: petite correction 2 Félicien 22 décembre 2013 @ 19:21

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