La maladie de Sachs de Martin Winckler

La maladie de Sachs de Martin Winckler

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pétoman, le 25 octobre 2001 (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 48 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 514ème position).
Visites : 10 057  (depuis Novembre 2007)

Médecin de campagne

Récemment passé en film à la télé et écrit sous pseudonyme par quelqu'un qui visiblement est médecin, "la maladie de Sachs" tente de nous décrire la vie d'un médecin de campagne actuel, la vie et les petits problèmes des patients.
Parait que les critiques ont été élogieux quant au style de ce livre. Ouais ouais, écriture spéciale, proche "d'une certaine voix de l'inconscient", c'est vrai. Mais un style d'écriture fait-il le génie d'un roman? j'en sais rien, je vous pose la question... A noter quand même la petite diatribe sur le rôle du médecin qui est quand même vachement bien foutue, pas mal, pas mal du tout comme dirait l'autre. c'est pas Hugo mais ça va quoi, pas mal, pas besoin de doc, toubib... mais je prendrai bien une bonne pinte.

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Les éditions

  • La maladie de Sachs [Texte imprimé] Martin Winckler
    de Winckler, Martin
    J'ai lu / Roman
    ISBN : 9782290153529 ; 8,40 € ; 24/11/1999 ; 632 p. ; Broché
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Une expérience très intéressante

7 étoiles

Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 47 ans) - 29 août 2013

Des difficultés d'abord à entrer dedans. La narration à la deuxième personne du singulier, avec en ligne de mire le Dr Sachs, sans changement de style (comme on aurait pu voir ailleurs) est assez troublante au départ. Surtout qu'on ne comprend pas bien où veut aller l'auteur, avec ses successions de scènettes du quotidien d'un cabinet médical. Puis la trame se dévoile, comme un morceau de musique avec ses mouvements, ses ponts, ses refrains. Presque du nouveau roman. Et finalement on y entre, dans le livre, les digressions, les maisons, les vies. Et ça ne laisse pas indifférent.

Notre plus grande peur : la vie.

8 étoiles

Critique de Anthe (, Inscrit(e) le 7 novembre 2011, - ans) - 14 décembre 2011

La plus grande peur du Docteur Sachs : la mort, et la souffrance, devant et derrière.
J'espère que ce docteur a son cardiologue, son dentiste, son coiffeur ( .. ah mais oui, c'est sa compagne maintenant qui lui coupe les cheveux..), son entérologue, en rapport à ses antécédents qui datent de son enfance, et qui lui ont sans aucun doute donné la nécessité d'écrire, et qu'il a son garagiste aussi, parce qu'il en fait, des kilomètres à travers son canton.

Ce " roman " est tout à fait atypique. Les tranches de vie - plus que des anecdotes- sont toutes plus intéressantes les unes que les autres. Leur angle d'approche, qu'on peut qualifier de " style " de l'auteur reflète sans doute assez bien ce qui peut se passer dans la tête d'un médecin : il doit être parfaitement conscient d'être observé dans tous ses gestes, actes, réactions, comportements ... et se dire qu'on ne lui passera rien s'il commet un impair. C'est vraiment un acteur central de la vie quotidienne, et qu'est-ce que sa cervelle doit bouillonner! Je ne m'en étais jamais rendue compte à ce point-là. Une émission sur une grande radio il y a quelques années avait proposé comme sujet : Le médecin et ses patients, quelle communication? ( quelque chose dans ce goût-là..) et je me souviens du témoignage d'un parent venu consulter un homéopathe avec son bambin : le toubib avait la clope au bec, sa cendre tombait sur ses dossiers, il en rallumait une sitôt l'autre écrasée, il s'éclipsait dans son cagibi à plusieurs reprises, sentait l'alcool ... et quand cette personne lui a fait une remarque quant à la fiabilité de son diagnostic et sur la fumée dans le cabinet, il s'est contenté de dire : "cela ne vous regarde pas, mon état de santé ne concerne que moi, je ne vous permet pas de me faire des réflexions" ( sic ). Vous me direz, c'est bien précis comme souvenir! ...oui, mais il se trouve que le parent, c'était moi!

Mais, le docteur Sachs est loin d'être un individu semblable! Il parle de " piège " lorsqu'il se rend compte tomber amoureux d'une patiente occasionnelle, envoyée par un confrère. Ca sera l'histoire d'amour qui lui rendra les cheveux propres et bien coupés, une nouvelle décoration dans son cabinet, etc. Pourtant, son avis sur le couple ou par extension, la vie à deux, fait qu'on pouvait douter qu'il se lancerait jamais dans cette aventure; je vous reporte au chapitre 67 "Dans un vieux cahier" pour vous faire une idée, et puis, ses observations sont tellement vraies...
Jetez un coup d'oeil aussi sur les Colloques Singuliers 6, avec cette mise en abîme d'Antonin Artaud : "Là où ça sent la merde, ça sent l'être. " Tordant et viscéral! ( c'est le cas de le dire..). Ces deux passages dont je parle ici, c'est, contrairement au reste du livre, l'avis personnel de Bruno Sachs. Les caractère d'écriture sont d'ailleurs différents, vous verrez.
S'il est arrivé à ce livre d'être adapté en (télé)film, je doute que toute sa richesse transparaisse. Je n'ai jamais rien lu de semblable à ce beau " roman" mais il me fait penser à Milan Kundera pour ses vérités crues, et pour l'image du corps vu comme une mécanique ou plutôt une tuyauterie, mais avec des cellules douloureuses.

Je pense que je ne verrai plus jamais mon généraliste de la même façon qu'auparavant.

Un style particulier

6 étoiles

Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 51 ans) - 7 octobre 2011

Ce livre est surprenant tant par sa construction que par son style. Il faut d’ailleurs un certain temps d’adaptation pour se plonger pleinement dans cette œuvre, qui au fur et à mesure des nombreux chapitres qui la composent dévoile la personnalité de son héros au travers des propos des malades.
Il s’agit là d’une belle peinture de ce qu’est le métier de médecin de campagne dont le carnet de rendez-vous ne désemplit jamais et qui sacrifie une grande partie de son temps à ses patients. Celui qui nous est présenté dans ce roman est Bruno Sachs ; il est d’une grande gentillesse mais a du mal à garder la distance nécessaire pour se préserver. Mais c’est aussi cela qui fait de lui ce qu’il est : un médecin faisant preuve d’empathie, concerné par la souffrance de ses patients qu’il aidera quelles que soient les circonstances.
Sans être extraordinaire ce roman se révèle intéressant et plutôt agréable à lire, malgré quelques passages totalement inutiles.

Humain

9 étoiles

Critique de Lu7 (Amiens, Inscrite le 29 janvier 2010, 38 ans) - 17 août 2010

Lu il y a quelques années, peu après sa sortie je crois bien, je me souviens encore de certains passages, et surtout de la sensation physique que la lecture de ce roman me procurait: une sorte de fièvre froide, un frisson permanent, une agréable envie d'apprendre et de comprendre l'histoire de chaque personnage. Dans toute son humanité.
La vraie découverte: à quoi pense un médecin quand il rentre le soir chez lui ? J'ai été fascinée par ce livre, je pense que le style y était pour beaucoup.

Très bonne analyse

7 étoiles

Critique de Critique (Trets, Inscrite le 9 novembre 2004, 63 ans) - 13 février 2008

J'ai beaucoup aimé ce deuxième roman de Martin Winckler qui mérite largement son prix du livre Inter. Il nous plonge dans l'univers de ce médecin gynécologue, vu "de l'intérieur", jamais imaginé lorsque qu'on consulte en tant que patient.

Un coup de poing contenu dans un monde qu'on sent très corporatiste mais si un médecin de la Sarthe se sent bien seul à l'inverse. Mi documentaire, mi roman, mais à découvrir. Des descriptions tellement vraies qu'on s'imagine dans le cabinet, c'est tout juste si on ne reconnaîtrait pas le grincement de la porte qui sépare le bureau de la salle d'attente...

la maladie de Sachs est contagieuse

9 étoiles

Critique de Nomd'unchat! (Pont-à-Mousson, Inscrite le 21 juin 2005, 56 ans) - 30 juin 2005

Moi j'ai bien aimé ce livre justement pour sa forme : construit par petites touches que sont les témoignages des patients. Les incursions des textes de ce médecin qui écrit c'est original aussi. Mais en plus, tout au long du récit il y a de la pudeur, de la retenue. Les faits sont rarement énoncés crûment. Ils sont plutôt suggérés. J'ai eu du mal à le quitter. Le docteur Sachs est une personne très attachante.

le plein d'humanité

7 étoiles

Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 50 ans) - 12 septembre 2004

CONTEXTE :
Je suis en général un adepte des romans qui disent que la société elle est pas bien, que l'avenir il est pas rose et qu'il n'y a pas de lendemains qui chantent (forcément vu que ça n'est même pas le cas aujourd'hui).
ALORS :
tous les romans qui sont censés réchauffer le coeur, être un concentré d'ondes positives, je dois dire que je trouve que la plupart du temps c'est un concentré de bonnes intentions, limite mièvres.
SAUF QUE :
Je viens de lire la Maladie de Sachs, et c'est une vraie claque. Avec la MdS, j'ai enfin trouvé le roman qui distillait sa dose d'humanité sans mièvrerie, sans pathos, avec des gros morceaux de discours sur la vie et la mort qu'on a déjà entendu, qu'on connaît, qu'on imagine, avec des personnages simplement humains et où il est inutile d'en rajouter trois couches pour le faire comprendre. La MdS est simplement un grand roman.
Bien entendu, il y a aussi la forme (les narrateurs sont les patients qui s'adressent au docteur en "tu"). Elle est assez artificielle, je dois dire, d'autant que la façon de parler des patients n'est pas assez variée pour être vraiment crédible, mais ça reste un détail parce que du début à la fin, on y croit, sans doute parce que toutes ces histoires existent quelque part et que ces personnages aussi (toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé n'est pas purement fortuite).

Un médecin.. bien sympathique

7 étoiles

Critique de Tamia (Bruxelles, Inscrite le 23 août 2001, 48 ans) - 23 novembre 2001

J'ai ouvert ce livre qui trainait dans ma bibliothèques depuis plusieurs années parce que je n'avais plus rien d'autres à lire.
Après avoir lu les 10 premières pages, je pensais le refermer et l'oublier à jamais... Puis je n'ai pas trouvé autre chose à lire alors j'ai lu 10 autres pages, puis les suivantes, etc.. jusqu'au moment où j'ai commencé à découvrir ce "docteur sachs" et à l'apprécier.
Je fus même triste de devoir le quitter en fin de livre...

pardon?

6 étoiles

Critique de Pétoman (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 48 ans) - 28 octobre 2001

Qui te faire dire mon cher Jules que je n'ai pas aimé Guignol's Band...ca va, certes, je ne le mettrai pas dans mon top 100 ni même 200 mais quand même....

Quant au style...

7 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans) - 27 octobre 2001

Tout d'abord, je sais que tu n'as pas aimé "Guignol's Band" et c'est ton droit le plus strict. Je dois bien t'avouer que c'est le seul pour lequel j'ai eu pas mal de difficultés à y entrer. Quant "Au Voyage" c'est une vraie merveille, mais il est aussi exact qu'il n'avait pas encore commencé avec ses !... Il ne le fera qu'à partir de "Mort à Crédit" que j'adore. Ce style est plus vivant, rend mieux les émotions qui viennent du fin fond de lui... Bon ! Assez sur Céline. Par contre, je ne vois pas où le style pourrait "être une idée"... Il n'est qu'un ustensile de l'écriture, mais quel ustensile ! A mon point de vue cependant, il ne peut suffire à faire un bon ou un mauvais livre...

c'est vrai que le style

6 étoiles

Critique de Pétoman (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 48 ans) - 27 octobre 2001

C'est vrai que Céline avait du style...mais pas dans tous les romans, il me semble...Winckler aussi, mais c'est pas la même chose...je dis seulement que style ne fait pas qualité, mais il peut être une bonne idée. Voilà.

Pourquoi "tente" de décrire ?...

6 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans) - 26 octobre 2001

Il me semble qu'il décrit, non ?... Quant aux problèmes de style, il me semble évident que, seul, il ne peut faire un livre ou un écrivain génial. Céline l'avait, le style, mais il avait aussi quelque chose à écrire et cela me semble essentiel ! La forme utilisée fera que sa voix aura beaucoup plus de puissance. Par contre, il me semble possible de ne pas avoir une grande écriture et quand même écrire des livres géniaux: c'était le cas de Dostoïevski qui ne s'embarassait pas beaucoup du style, mais pour les idées, pardon !... Il en avait pour plusieurs... Je vais probablement en faire sursauter plus d'un, mais je ne trouve pas un style incroyable à Proust ! Des phrases alambiquées de plus de vingt ou trente lignes, si pas plusieurs pages, me rebutent. Même s'il décrit merveilleusement bien des ambiances, des odeurs, des souvenirs et des gens, que son oeuvre a une dimension indiscutable, je n'en dirais pas autant de son style !

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