Le Lac d'or de Jacques-Pierre Amette
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Le charme discret d'une enquête dans le XIIIe
Un polar élégant dont l’intérêt, à mon avis, provient moins de l’enquête que de ce qu’elle dévoile de l’enquêteur et de l’atmosphère dans laquelle elle se déroule .
Barbey, officier de police au commissariat du XIIIe arrondissement enquête avec son collègue Ferragus sur l’assassinat d’une prostituée, Chloé, avec laquelle Barbey, quelques années auparavant avait eu une liaison .
L’action se déroule dans le quartier chinois de Paris et de la place d’Italie, que Amette présente comme gris, brumeux, humide, poisseux, éclairé çà et là par les maigres lampions de quelques restaurants, dont Le lac d’or, qui donne son nom au titre du roman , modeste cantine où Barbey et Ferragus aiment se retrouver .
L’immeuble où se concentre l’enquête est à l’image du quartier, et peuplé de locataires modestes, dont JP Amette sait en quelques lignes croquer un portrait savoureux . Le commissariat sur lequel règne le commissaire Prodi est montré comme le lieu où l’on ne croise dans ce que Amette appelle « le couloir des humiliés » que des laissés pour compte de la société .
Barbey, à l’occasion de cette enquête arrive à une étape de sa vie où tout bascule . Lui reviennent en mémoire les moments heureux et lumineux du couple qu’il a temporairement formé avec la victime, et il est ainsi amené à faire le triste bilan de sa vie amoureuse : il est seul, n’a pas su aimer ni se faire aimer . Sa vie professionnelle le déçoit, lui qui aurait aimé être une sorte de Maigret se voit supplanté par une nouvelle génération d’enquêteurs « laborantins, informaticiens, généticiens.. le complot des blouses blanches », son bureau est d’ailleurs attribué à une brigade de pointe : le Fichier national des empreintes génétiques . Ferragus, le collègue avec lequel il a toujours fait équipe, et qui l’a devancé dans la résolution de l’énigme de l’assassinat de Chloé, lui apparaît comme un traître et il en ressent une profonde blessure que ne parvient pas à effacer l’attirance qu’il ressent pour la « belle, altière, superbe » coupable .
Barbey, une sorte d’anti-héros, un peu pitoyable, à la ramasse, évoluant dans un univers plutôt déprimant, mais présenté élégamment par Amette grâce à une écriture douce-amère, ponctuée de dialogues à l’humour désabusé dignes parfois du théâtre de l’absurde .
Un polar plein de charme, où rien ne pèse .
Les éditions
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Le Lac d'or [Texte imprimé], roman Jacques-Pierre Amette
de Amette, Jacques-Pierre
Albin Michel
ISBN : 9782226182005 ; 7,99 € ; 03/01/2008 ; 163 p. ; Broché
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Désabusé
Critique de Skinny (, Inscrite le 13 mai 2014, 39 ans) - 14 mai 2014
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