Déboire de Augusten Burroughs

Déboire de Augusten Burroughs
( Dry)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Cuné, le 5 août 2007 (Inscrite le 16 février 2004, 56 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 245ème position).
Visites : 4 372  (depuis Novembre 2007)

Une plume vraiment douée

Est-ce vraiment un récit autobiographique, ou plus sûrement une fiction tirée d’éléments vécus ? Je ne sais pas vraiment, c’est en tout cas présenté comme la suite de « Courir avec des ciseaux », qui racontait l’enfance terrible et hors du commun d’Augusten Burroughs.
A présent c’est un jeune publicitaire très doué, avec un énorme problème d’alcool. Sa patronne lui intime de partir en désintox, au risque de perdre son boulot. Il choisit alors un centre gay bien ringard, qui parvient contre toute attente à lui rendre une sobriété qui finalement, se révèle bien encombrante…
C’est un livre attachant, une expérience racontée avec une grande proximité et qui sait éviter les écueils de la fanfaronnade ou du sentimentalisme à outrance. Mine de rien, je crois que beaucoup d’entre nous peuvent reconnaître certaines de leurs propres failles dans ce personnage pourtant très typé.
On peut craindre au départ d’avoir déjà lu ça plein de fois, et ne pas se sentir concerné par les problèmes d’un New-Yorkais très hype, mais se laisser finalement toucher par une plume douée et marrante, qui a la politesse des vrais désespoirs.
« Je ne suis là que depuis quelques heures, et je me sens déjà au trente-sixième dessous. Au fond, je suis un être vain et superficiel, et le fait d’être à L.A. fait remonter cette vérité encore plus près de la surface. Je crains que mon âme n’aspire nullement à la paix et à la sagesse, mais à des extensions de cheveux blonds qui frôleraient négligemment mes sourcils, et à un ventre musclé et liposucé. »

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Les éditions

  • Déboire [Texte imprimé], récit Augusten Burroughs traduit de l'américain par Christine Barbaste
    de Burroughs, Augusten Barbaste, Christine (Traducteur)
    10-18 / 10-18. Série Domaine étranger
    ISBN : 9782264043771 ; 8,10 € ; 16/04/2007 ; 349 p. ; Poche
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Parler de l'alcoolisme avec humour et franchise

6 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 15 août 2020

Augusten, personnage principal de ce roman et double de l'écrivain, a de sérieux problèmes avec l'alcool. Il travaille avec réussite dans le milieu de la publicité aux côtés de Greer, mais traîne quelques casseroles de son enfance. Perdant en sérieux et en efficacité, Greer lui demande d'intégrer un centre de désintoxication car leur collaboration commence vraiment à en pâtir. Il acceptera afin de conserver son travail sans grande conviction et avec de nombreux préjugés. Histoire de compliquer les choses et de provoquer sa directrice, il souhaite intégrer un lieu gay. Ce sera chose faite ! Le lecteur suit donc le quotidien de ce personnage dans ce centre, ainsi que ses relations humaines, aussi bien amicales qu'amoureuses, ou plutôt sexuelles. On le suivra aussi au quotidien après son séjour dans ce lieu réparateur.

Le roman aborde donc des scènes incontournables pour une telle thématique, les Alcooliques Anonymes, sevrage, vie incontrôlable due à l'alcool, ce qui crée un sentiment de déjà-vu, du moins dans le premier tiers du roman. Heureusement, l'auteur a beaucoup d'humour, ce qui permet de donner une certaine originalité à certains passages, mais j'avoue n'avoir eu aucune vraie surprise dans le début du roman. J'avais même l'impression parfois de regarder une série télé des années 90, sympathique, mais pas emballante.

Je reconnais que les personnages secondaires ont suscité davantage d'intérêt comme Greer ou Pighead, au nom délicat ... Ces personnages ont un rôle important dans ce roman et permettent de souligner les failles du personnage principal. La relation qui unit le protagoniste à ces êtres est intéressante et parfois difficile à qualifier. Ce fait apporte un peu de nuance et de profondeur au roman. Le lecteur sourit souvent, mais sera aussi touché par certaines scènes que je n'évoquerai pas ici afin de ne pas gâcher la lecture de futurs lecteurs.

Ce roman se lit facilement et peut vraiment se prêter aux lectures d'été, qui permettent de souffler même si le fond de "Déboire" est grave.

Ivre ou sobre, tu es quelqu'un...

10 étoiles

Critique de Lindy (Toulouse, Inscrite le 28 mai 2006, 45 ans) - 9 mai 2010

Alcoolique dans le déni, Augusten se voit mis au pied du mur : sa collaboratrice, Greer ne peut plus supporter de le couvrir sans cesse et de mettre en danger leur deux carrières. L'ultimatum est sans appel, soit il se fait soigner, soit il est viré.
Nous voilà donc plongé avec lui dans l'univers caricatural et insolite d'un centre de désintoxication et des réunions d'alcooliques Anonymes (AA pour les intimes), avec comme particularisme pour celui choisi par Augusten d'être réservé aux homosexuels. Malgré le contexte que l'on a d'emblée envie de fuir avec lui, on comprend peu à peu que c'est un processus réfléchi et qui peut être efficace s'il est respecté.

C'est touchant, très drôle, l'auteur a une écriture simple et vraie, percutante. J'ai aimé sa manière de présenter sa relation avec les autres, que ce soit dans le cadre de l'agence de pub, avec ses amis ou ses amours. C'est à la fois naïf (limite adolescent, mais il le dit lui même), sincère et juste.

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