Le piano désaccordé de Christine Devars

Le piano désaccordé de Christine Devars

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Poupi, le 16 novembre 2006 (Montpellier, Inscrit le 11 août 2005, 33 ans)
La note : 9 étoiles
Visites : 2 919  (depuis Novembre 2007)

Oubli, douleur et imagination

Christine Devars est documentaliste à Radio France. "Le piano désaccordé" est son premier roman.
C'est une histoire simple, belle, tragique et bouleversante à la fois. Elodie, 18 ans, vient d'avoir son bac. Jeune, nonchalante et insouciante, elle est heureuse, et veut partager cette bonne nouvelle avec sa mère, pianiste de concert renommée, avec qui elle vit seule. Mais à son arrivée chez elle, Elodie est confondue avec une élève du cours de piano par sa mère. Les examens sont formels : sa mère est atteinte de démence sénile, plus connue sous le nom de maladie d'Alzheimer. Cette maladie, tantôt comique par les petits oublis qu'elle suscite, tantôt odieuse pour le reste, va lui bouffer la vie.
Mais la jeune fille n'est pas sans ressources. Elle va déployer imagination et tendresse pour aider sa mère, la soutenir jusqu'à la mort. Un jour débarque une étonnante Cap-Verdienne, Rosita, qui va devenir la meilleure amie de cette dame qui n'a que 48 ans, et qui est déjà vieille, contre son gré.
C'est un très beau roman, touchant, triste, drôle, bouleversant parfois. Cette jeune Elodie, avec la détermination et la fougue propre aux jeunes, ira jusqu'au bout, tout en laissant dans ce livre des traces, des marques de son amour débordant pour sa mère, ou bien des indices de son désespoir caché. Car, trop peu de gens le savent : l'Alzheimer est une maladie mortelle. Un jour, on oublie le post-it des courses ; le lendemain, on oublie de respirer...
Le style est simple, frais et très léger. Très subjectif aussi, c'est Elodie qui nous raconte son histoire. Le ton est amusant, et c'est ce qui fait la force du récit, l'humour dans les moments les plus tragiques.

Une belle scène, si je ne devais retenir que celle-là : lors d'un de ses derniers concerts, un de ceux qu'elle a affrontés pendant sa maladie, la mère d'Elodie oublie tout à coup où elle est, et décroche. Au moment où son solo doit commencer, son ami Boris, qui est chef d'orchestre, lui témoigne son amour en se ridiculisant : pour lui permettre de se rappeller qu'elle doit jouer, il se met à hurler à tue-tête la mélodie du morceau. Je trouve ça très généreux.

Ce roman est d'inspiration autobiographique.

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