Fenêtres sur rue de Jon McGregor
( If nobody speaks of remarkable things)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Une ville, une rue, un jour.
Une ville, une rue, un jour.
Roman d’un jeune écrivain britannique né aux Bermudes. Un livre bizarre, mais prenant. Des descriptions précises, des personnages attachants, mais fugaces et anonymes. Une découverte, car une œuvre très originale, que j’ai beaucoup aimé.
Les destins entrecroisés des habitants d’une venelle, sous l’œil attentif d’un observateur méticuleux. La narration se fait à 2 niveaux : « Je » une jeune fille, qui prépare son déménagement, mais pour où ? Elle vient d’annoncer à sa mère qu’elle est enceinte (c’est d’ailleurs la seule dont nous connaîtrons la famille). Elle se remémore cette nuit, en Ecosse, l’homme qu’elle n’a jamais revu.
Puis la seconde narration ; celle de gens de cette petite rue sous la loupe d’un inconnu : les personnages sont désignés par leurs numéros d’habitations, les jumeaux du 19, le vieux couple du 20, dont ; l’homme malade cache ses problèmes de santé à son épouse, le couple du 21 sous les combles., ou par leurs singularités, l’homme aux mains brûlées , le garçon au sourcil percé, etc.
Des jeunes font un barbecue, un homme peint, un autre lave sa voiture, les jumeaux jouent au criquet, l’habitude.
Une atmosphère et la vie d’une ruelle, un jour qui devait être comme les autres.
Un extrait :
En Ecosse, ce sont les hommes de la famille qui mettent le corps en terre.
Je l’ignorais, je ne m’y attendais pas, et cela m’a fait un drôle d’effet d’y assister.
On en choisit huit, les frères, les cousins et les fils, les amis qui font partie de la famille à titre honorifique, les parents par alliance.
Mon père en faisait partie, et je pense qu’il ne s’y attendait pas non plus.
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Les éditions
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Fenêtres sur rue [Texte imprimé], roman Jon McGregor traduit de l'anglais par Anne Damour
de McGregor, Jon Damour, Anne (Traducteur)
Payot & Rivages / LITT. ETR.
ISBN : 9782743614355 ; 18,00 € ; 09/09/2005 ; 234 p. ; Broché
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Philosophie du quotidien
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 28 janvier 2008
Ce livre, c'est l'art magique de rendre le quotidien, dans ce qu'il a de plus banal, en tous points exceptionnel, et Jon McGregor y arrive avec brio, utilisant une écriture proche de la prose poétique pour nous décrire la vie d'une rue, désignant ses habitants par le numéro de leur maison, narrant en détails leurs moindres faits et gestes en y ajoutant toutes sortes d'impressions personnelles. Le tout se déroule sur une journée, un peu à l'instar du voyage de Leopold Bloom. McGregor examine, dissèque, disserte, va et vient, passe du présent au passé, comme a pu le faire Joyce dans son périple dublinois.
L'accent est mis sur l'habitant du n° 18, celui qui voit et photographie tout, gardien des secrets du quartier, être étrange qui entame le récit par une action fulgurante qui se dévoilera peu à peu. Chaque mouvement est évoqué, transformant cet ouvrage en film, succession de tableaux que le lecteur voit défiler sous ses yeux et dans son esprit de remarquable manière.
Le procédé m'a séduite, tout comme ces histoires de petits riens qui composent un grand tout. Il n'est pas simple de faire dans l'anoderie (dans le sens noble du terme), cela demande un bon sens de l'observation mais aussi de la proportion, sous peine de prendre le risque d'énoncer des platitudes et d'ennuyer son lecteur. Rien de tout cela ici, c'est prenant, mystérieux, envoûtant.
"Jon McGregor est né aux Bermudes en 1976. Il est aujourd’hui installé à Nottingham. Son premier roman a été primé par le Booker Prize. McGregor a également gagné deux récompenses prestigieuses réservées aux jeunes auteurs : The Somerset Maugham prize et The Betty Trask prize" (Présentation de l'auteur sur le site de Rivages)
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