Tophiv
02/07/2004 @ 16:23:48
Comme quelques critiqueurs, je consacre une partie de mon temps à l'écriture.

Invariablement, je m'isole, un casque sur les oreilles et de la musique "instrumentale". Pas de paroles, ça me déconcentre au lieu de "m'inspirer".

Le problème, c'est que mes connaissances musicales sont très limités et donc je ne sais pas trop quoi écouter.

Je cherche en fait quelques "pistes". Que ce soit en musique classique, ou surtout dans des musiques plus actuelles (exple : Yann Tiersen, Saint Germain ).

Alors, j'attends vos suggestions que j'espère nombreuses :-)

Laure256 02/07/2004 @ 18:07:49
La Bande originale du film The Hours (philip Glass) me semble assez appropriée à ce genre d'écoute. De plus elle est sublime !

Eniotna 02/07/2004 @ 18:27:25
La requête me semble délicate car si tu considères que la musique que tu écoutes va "t'inspirer", il vaudrait mieux que nous fassions attention à ce que nous allons te conseiller!!!

Pour ce qui est de la musique, je me tourne plutôt vers le classique:
_"Schérazade" de Rimsky Korsakov, une oeuvre qui fait surgir énormément d'images...;
_Le "Stabat Mater" de Pergolèse, très expressif (baroque);
_Le "Sacre du Printemps" de Stravinsky: ça contient une pêche extraordinaire (peut faire office de café si tu t'endors un peu sur ta table...)
_Bach: "Le Clavier Bien Tempéré" ou l'"Offrande Musicale" si tu préfères quelque chose d'épuré;
_Les "Concertos pour Pianos" de Mozart, surtout le 21 et le 23;
_ La musique de choeur de Poulenc ("Stabat Mater", "Gloria", "Litanies à la Vierge Noire"...) et son "Concerto pour Deux Pianos";

Voilà. Je peux en chercher d'autres si tu en veux!

Fee carabine 02/07/2004 @ 18:55:11
J'écoute aussi beaucoup de musique pendant que je rédige un rapport ou un article (scientifique, ce n'est donc par le même genre d'écriture, mais peut-être que cela pourra t'être utile).

J'écoute surtout de la musique baroque: Bach et Haendel bien sûr, mais aussi la musique de clavecin française (Couperin, Forqueray, D'Anglebert, dans les enregistrements de Christophe Rousset), les cantates et motets italiens (Stradella, Scarlatti, Giomello... par Il Seminario Musicale et Gérard Lesne, et un superbe enregistrement d'airs de Stefano Landi par l'ensemble Arpegiatta (un cd Alpha, no 020))

Et puis, j'ajouterais les opéras de Mozart et de la musique pour piano (Schumann, Grieg, les sonates de Joseph Woelfl (un contemporain de Beethoven, mais beaucoup moins connu) et les concertos de John Field).

Par contre, j'évite plutôt Beethoven, Prokofiev, Janacek, Shostakovich et Britten (Je les aime beaucoup, mais pas pendant que je travaille: ils m'empêchent de me concentrer...)

Saule

avatar 02/07/2004 @ 23:32:03
D'accord avec vous et en plus vous me donnez quelques bonnes idées de nouvelles découvertes.

Existe-t-il quelque chose de plus beau que les concerto pour piano 21 & 23 de Mozart ? J'en doute.

J'ajouterai le concerto pour piano numéro 2 de Chopin, pour faire surgir les images dans la tête aussi. Et les nocturnes pour se relaxer.

Mon autre incontournable du moment : Smetana et son archi-connu Vltava et puis Dvorak et sa neuvième symphonie du nouveau monde (centenaire oblige).

Monique 02/07/2004 @ 23:36:28
Existe-t-il quelque chose de plus beau que les concerto pour piano 21 & 23 de Mozart ? J'en doute

La 9ème de Beethoven ?.............

Saule

avatar 02/07/2004 @ 23:38:48
Existe-t-il quelque chose de plus beau que les concerto pour piano 21 & 23 de Mozart ? J'en doute

La 9ème de Beethoven ?.............

Et procol harum bien sur... j'en redemande sur un autre forum d'ailleurs.

Fee carabine 03/07/2004 @ 04:35:42
Existe-t-il quelque chose de plus beau que les concerto pour piano 21 & 23 de Mozart ? J'en doute

La 9ème de Beethoven ?.............


Existe-t-il quelque chose de plus beau que les concerto pour piano 21 & 23 de Mozart ? J'en doute

La 9ème de Beethoven ?.............


Un peu de Dieu dans la neuvième de Beethoven...

et toute la condition humaine dans ses sonates pour piano: un univers inépuisable, une quête métaphysique, le rêve, la joie, la révolte, la souffrance et sa transfiguration finale (parce que c'est la seule chose qui reste quand la souffrance "s'incruste" dans une vie humaine: écoutez la sonate "La Tempête", la longue plainte douloureuse du second mouvement, et l'allegretto qui suit, en apesanteur, littéralement libéré de toute contingence).

Et puis, il y a la grâce irrésistible de la sonate pour violon et piano "Le printemps" (avec Grumiaux-Haskil: un bain de jouvance et un pur bonheur)

Eniotna 03/07/2004 @ 10:24:56
J'ai aussi oublié les "Tableaux d'une Exposition" de Moussorgsky: surtout ne pas manquer le MAGNIFIQUE solo de saxophone dans la version orchestrale de Ravel!
Le piano de la version originale peut offrir quelque chose de plus intime peut-être: il est vrai que des oeuvres un peut trop "tourmentées" ou "imposantes" comme celles des compositeurs évoqués par Fee Carabine pourraient empêcher l'inspiration...

Enfin, il y a la musique de Satie: pour les amateurs de Yann Tiersen, je trouve que ce sont deux types de musique vraiment très proches, à la fois sarcastiques (surtout chez Satie) et mélancoliques.

Saule

avatar 03/07/2004 @ 10:25:11

Un peu de Dieu dans la neuvième de Beethoven...

et toute la condition humaine dans ses sonates pour piano: un univers inépuisable, une quête métaphysique, le rêve, la joie, la révolte, la souffrance et sa transfiguration finale (parce que c'est la seule chose qui reste quand la souffrance "s'incruste" dans une vie humaine: écoutez la sonate "La Tempête", la longue plainte douloureuse du second mouvement, et l'allegretto qui suit, en apesanteur, littéralement libéré de toute contingence).

On ne m'avait parlé de musique comme ça, là je suis impatient d'écouter cette sonate.

J'aime aussi l'idée de l'expression par la musqiue de la souffrance qui libère, ça me fait penser à la critique de Sakhti sur le livre de Sophie Calle.

Saule

avatar 03/07/2004 @ 10:26:30
Je voulais dire : on ne m'avais jamais parlé...

Lela 03/07/2004 @ 14:02:09
Tophiv, je te conseille Gotan Project : il s'agit de musique électronique (soft) mélangée avec du Tango. C'est très agréable ...

Fee carabine 04/07/2004 @ 07:45:19

On ne m'avait parlé de musique comme ça, là je suis impatient d'écouter cette sonate.

J'aime aussi l'idée de l'expression par la musqiue de la souffrance qui libère, ça me fait penser à la critique de Sakhti sur le livre de Sophie Calle.


Si tu veux découvrir "La Tempête", voici ses références complètes: sonate no 17 (op 31 no2) en ré mineur (la même tonalité que la neuvième...)
Le titre de Tempête est en fait une référence à la pièce de Shakespeare (voir:http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/?l=4729), qui a inspiré Beethoven au moment où il la composait. Et la sonate comme la pièce peut susciter des interprétations innombrables.
C'est une oeuvre que Beethoven a composé relativement tôt, et c'est encore une sonate classique qui respecte toutes les règles du genre dans la lignée de Mozart et Haydn... A 1ère vue en tout cas, parce que quand on y regarde de plus près, on se rend compte que le tempo change 4 fois pendant les 8 1ères mesures du 1er mouvement, que Beethoven accumule les plans sonores sur toute la tessiture de l'instrument et qu'il recourt à des contrastes assez violents au niveau des nuances (4 sforzando - un crescendo très rapide, réparti sur 2 ou 3 notes - sur la toute 1ère page seulement).
En privilégiant un plan sonore plutôt qu'un autre ou en accentuant plus ou moins les contrastes de tempi ou de nuances, on peut arriver à des interprétations très différentes. Alors, voici ce que cela peut donner au petit jeu des écoutes comparatives:

Clara Haskil: elle joue cela encore comme une vraie sonate classique, en suggérant les contrastes sans les accentuer franchement, elle met la ligne mélodique dans l'aigu en avant-plan dans le 2ème mouvement qui devient une méditation très sereine, et puis tous les plans sonores restent au même niveau dans le 3ème qui, du coup, part dans un mouvement de tourbillon (une vraie tempête d'automne, les feuilles mortes emportées par le vent qui tourbillonnent, se posent, redécollent et se reposent encore...)

Hélène Grimaud, elle, joue à fond des contrastes: 1er mouvement très tourmenté, 2ème déchiré (quelqu'un qui dit sa peine, dans un murmure et d'une voix blanche, écrasée par la douleur), et dans le 3ème, elle prend un train d'enfer et elle accentue les basses (un vrai cyclône).

Deux interprétations très différentes, et toutes les deux - vraiment - très belles.

Mais ma préférence va à Abdel Rahman El Bacha. Il adopte un tempo plus lent, ce qui laisse s'épanouir toute l'expressivité de cette musique. Il joue des contrastes dans le 1er mouvement, et en même temps il fait chanter les différentes voix dans un véritable dialogue, dans le 2ème, il met en avant les lignes de chant dans le grave et le medium; une plainte et en même temps une confidence, plus de pudeur que chez Grimaud et peut-être un peu d'espoir aussi. Et le 3ème mouvement est d'une beauté déchirante: avec des instant de grâce, en apesanteur oui, et libre comme un oiseau dans l'air, et puis d'autres moments où le poids du monde se fait à nouveau sentir, on revient sur terre et on tente de s'en arracher à nouveau dans un élan... El Bacha met vraiment un formidable élan dans ce mouvement, loin des tempètes météorologiques et plus près de Shakespeare et de la métaphysique...et à la fin, la libération le temps d'un éclair... Du moins, je crois. Son interprétation est pour moi la plus émouvante des 3. El Bacha est à mon avis un des tout grands pianistes contemporains: d'une rigueur et d'une honnêteté sans faille, il dégage une émotion sincère mais qui ne tombe jamais dans le pathos démonstratif...Pour moi, c'est la référence.
Il enregistre chez Forlane (un petit éditeur, mais qu'on trouve chez tous les bons disquaires):les sonates de Beethoven, toute l'oeuvre pour piano seul de Chopin, Schubert et Ravel...

Pour ce qui est de Sophie Calle, je ne la connais pas du tout, mais je vais lire la critique de Shakti...

Fee carabine 04/07/2004 @ 08:24:00
Après mes (trop?) longues disgressions sur Beethoven qui ne répondaient pas du tout à la question initiale de Tophiv, voici tout de même un suggestion qui pourrait lui être utile : la 3ème symphonie d'Henryk Mikolaj Gorecki (Symphony of the sorrowful songs). Je l'ai beaucoup écoutée en travaillant ces dernières semaines, et je trouve que cela marche plutôt bien. C'est une musique assez calme, un peu planante, un peu mélancolique. Il y a une partie chantée mais je n'ai toujours pas réussi à savoir s'il y a vraiment un texte ou bien juste une vocalise...Et ca me fait un peu penser à Arvo Part, mais avec un peu plus de couleurs.

Saule

avatar 04/07/2004 @ 19:22:24
Et le 3ème mouvement est d'une beauté déchirante: avec des instant de grâce, en apesanteur oui, et libre comme un oiseau dans l'air, et puis d'autres moments où le poids du monde se fait à nouveau sentir, on revient sur terre et on tente de s'en arracher à nouveau dans un élan... El Bacha met vraiment un formidable élan dans ce mouvement, loin des tempètes météorologiques et plus près de Shakespeare et de la métaphysique...et à la fin, la libération le temps d'un éclair...


Tophiv, fais attention à l'apesenteur quand tu écriras ! Mais sérieusement c'est magnifique. Finalement ça rejoint Etty Hillesum, la citation exacte est "Quand je prie je fais entrer un peu de Dieu en moi, comme il y a un peu de Dieu dans la neuvième de Beethoven".

Tophiv
05/07/2004 @ 08:55:44
Waouh !!! Je ne m'attendais pas à avoir autant de réponses !

Un grand Merci à tous pour vos conseils avisés ! Je vais les suivre rapidement et je file dès la pause de midi dénicher un disquaire !

Monique 05/07/2004 @ 10:52:10
Tophiv, un demandeur qui remercie ! c'est assez rare pour être souligné...
Pour moi, c'est Bach sous les doigts de Gould au piano. Même les "simples" fameux exercices de JSB.

Saule

avatar 05/07/2004 @ 13:42:09
Pour moi, c'est Bach sous les doigts de Gould au piano. Même les "simples" fameux exercices de JSB.


Quand on dit Bach je pense Magnificat (chanté par Barbara Hendrix) et la messe en si mineur. Je ne connais pas ses oeuvres pour piano, encore quelque chose à découvrir.

Pour FC, je me suis procuré "La tempête" mais c'est une interprétation de Emil Gilels. Après tes commentaires quasi mystiques je la réserve pour le bon moment, je ne veux pas le galvauder en l'écoutant au boulot.

Zébulon 05/07/2004 @ 13:49:21
En passant, je note aussi quelques références...
Merci.

Yali 05/07/2004 @ 14:49:04
Han, pas un seul amateur de Jazz ?
S'il y a un peu de Dieu dans la Neuvième , alors, Dieu a mis ce qui lui restait dans Sumertime : version Dizzy Gillespie & Mongo Santamaria.
Bouge pas, m’en vais te faire une liste qui swing, et pas qu’un peu.

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