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Jacques Prévert restera, pour beaucoup, le scénariste du cinéma qui avec son frère a enchanté beaucoup de nos séjours dans ces salles obscures que la télévision n'a pas réussi à faire disparaître…
Pour quelques-uns, il est un grand poète tandis que d'autres le sous-estiment en ne gardant en mémoire que quelques-uns de ces clins d'œil qu'il avait osé envoyer :
" Il était une fois… etc etc etc etc etc etc… ".
Plus proche de nous, une exposition à l'Hôtel de ville de Paris a permis de faire découvrir Jacques Prévert à de nouvelles générations, " Jacques Prévert, Paris la belle "… Elle avait surtout montré un Prévert humain et plus intime. Le monde s'est précipité, et grand bien lui a pris, tant l'exposition était bien réalisée.
Quand en sortant, le visiteur voulait prolonger la magie de la rencontre avec ce génie aux multiples facettes, il pouvait, essentiellement, le faire avec une édition des œuvres dites complètes en deux volumes aux éditions Gallimard, dans la prestigieuse collection La Pléiade. Inconvénient, c'est un investissement non négligeable que peu peuvent se permettre… Il existe aussi quelques films que l'on peut se procurer en DVD et qui garantissent de bons moments comme " Quai des brumes "…
Pour ceux qui aiment la poésie, il y a toujours ce livre inimitable et inusable, " Paroles ", qui existe en version de poche !
Il n'y a pas d'âge pour plonger dans ces textes dont certains sont restés dans la mémoire collective comme " Barbara ". Ce dernier texte est aussi connu pour sa version musicale de Kosma qu'elle soit chantée par Cora Vaucaire ou les Frères Jacques, pour ne citer que deux des interprètes qui l'ont rendue célèbre.
Aujourd'hui, c'est Jean Guidoni qui décide de chanter Prévert. Ce n'est pas un début car on le trouvait déjà dans une certaine compilation de Prévert chanté. Mais cette fois-ci, il choisit treize poésies en ne se contentant pas des musiques de Kosma, même s'il est bien présent. Ce qui frappe l'auditeur de cet album d'une grande qualité, c'est le ton. Souvent, Prévert était chanté de façon un peu trop guillerette alors que le poète, lui-même, dans ses enregistrements transmettait une mélancolie des mots, voire une certaine tristesse. Jean Guidoni nous fait plonger dans une lourdeur sociale que seule la poésie de Prévert et la voix du chanteur rend acceptable. Non ! Audible seulement car on sent bien que le poète se refuse définitivement à accepter cette misère de l’humanité. Il voudrait nous voir nous révolter. C'est aussi ce qui rend ce disque d'une cruelle actualité…
Certains morceaux resteront, n'en doutons pas, dans le " bestiaire " musical autour de Prévert : le duo avec Juliette sur le texte magique et adoré de " Chasse à l'enfant " ; pour tous les artistes qui en bavent, on se reportera au " Concert n'a pas été réussi " ; mais rien ne m'enlèvera de l'idée que c'est "La grasse matinée" qui est toujours la plus belle, la musique de Joseph Kosma ayant été rajeunie par les arrangements de Fabrice Ravel-Chapuis dont on doit saluer tout le travail sur cet album. Reste à savoir si les plus jeunes oseront aller écouter cette voix qui transmet les mots d'un des plus grands poètes français du vingtième siècle ?
J’ai eu la chance, le privilège dirais-je, de pouvoir aller à un des concerts que donne Jean Guidoni actuellement dans toute la France. La version sur scène des chansons est un peu plus enjouée, plus musicale avec certes le piano de Fabrice Ravel-Chapuis comme accompagnement de base, mais, aussi, un batteur, un violoncelliste et un guitariste pour donner une ambiance de très bonne facture. Ce soir-là, Jean Guidoni était en grande forme, on avait l’impression qu’il ne voulait pas quitter la scène, ce n’était plus le public qui lui demandait de rester, c’était lui qui voulait que nous restions… Du coup, il nous a même fait chanter avec lui…
Si l’occasion vous est donnée de voir cette tournée passer là où vous êtes, n’hésitez pas un seul instant, allez-y !!! Mais, en attendant, un disque et des livres et Prévert sera toujours aimé !!!
Pour quelques-uns, il est un grand poète tandis que d'autres le sous-estiment en ne gardant en mémoire que quelques-uns de ces clins d'œil qu'il avait osé envoyer :
" Il était une fois… etc etc etc etc etc etc… ".
Plus proche de nous, une exposition à l'Hôtel de ville de Paris a permis de faire découvrir Jacques Prévert à de nouvelles générations, " Jacques Prévert, Paris la belle "… Elle avait surtout montré un Prévert humain et plus intime. Le monde s'est précipité, et grand bien lui a pris, tant l'exposition était bien réalisée.
Quand en sortant, le visiteur voulait prolonger la magie de la rencontre avec ce génie aux multiples facettes, il pouvait, essentiellement, le faire avec une édition des œuvres dites complètes en deux volumes aux éditions Gallimard, dans la prestigieuse collection La Pléiade. Inconvénient, c'est un investissement non négligeable que peu peuvent se permettre… Il existe aussi quelques films que l'on peut se procurer en DVD et qui garantissent de bons moments comme " Quai des brumes "…
Pour ceux qui aiment la poésie, il y a toujours ce livre inimitable et inusable, " Paroles ", qui existe en version de poche !
Il n'y a pas d'âge pour plonger dans ces textes dont certains sont restés dans la mémoire collective comme " Barbara ". Ce dernier texte est aussi connu pour sa version musicale de Kosma qu'elle soit chantée par Cora Vaucaire ou les Frères Jacques, pour ne citer que deux des interprètes qui l'ont rendue célèbre.
Aujourd'hui, c'est Jean Guidoni qui décide de chanter Prévert. Ce n'est pas un début car on le trouvait déjà dans une certaine compilation de Prévert chanté. Mais cette fois-ci, il choisit treize poésies en ne se contentant pas des musiques de Kosma, même s'il est bien présent. Ce qui frappe l'auditeur de cet album d'une grande qualité, c'est le ton. Souvent, Prévert était chanté de façon un peu trop guillerette alors que le poète, lui-même, dans ses enregistrements transmettait une mélancolie des mots, voire une certaine tristesse. Jean Guidoni nous fait plonger dans une lourdeur sociale que seule la poésie de Prévert et la voix du chanteur rend acceptable. Non ! Audible seulement car on sent bien que le poète se refuse définitivement à accepter cette misère de l’humanité. Il voudrait nous voir nous révolter. C'est aussi ce qui rend ce disque d'une cruelle actualité…
Certains morceaux resteront, n'en doutons pas, dans le " bestiaire " musical autour de Prévert : le duo avec Juliette sur le texte magique et adoré de " Chasse à l'enfant " ; pour tous les artistes qui en bavent, on se reportera au " Concert n'a pas été réussi " ; mais rien ne m'enlèvera de l'idée que c'est "La grasse matinée" qui est toujours la plus belle, la musique de Joseph Kosma ayant été rajeunie par les arrangements de Fabrice Ravel-Chapuis dont on doit saluer tout le travail sur cet album. Reste à savoir si les plus jeunes oseront aller écouter cette voix qui transmet les mots d'un des plus grands poètes français du vingtième siècle ?
J’ai eu la chance, le privilège dirais-je, de pouvoir aller à un des concerts que donne Jean Guidoni actuellement dans toute la France. La version sur scène des chansons est un peu plus enjouée, plus musicale avec certes le piano de Fabrice Ravel-Chapuis comme accompagnement de base, mais, aussi, un batteur, un violoncelliste et un guitariste pour donner une ambiance de très bonne facture. Ce soir-là, Jean Guidoni était en grande forme, on avait l’impression qu’il ne voulait pas quitter la scène, ce n’était plus le public qui lui demandait de rester, c’était lui qui voulait que nous restions… Du coup, il nous a même fait chanter avec lui…
Si l’occasion vous est donnée de voir cette tournée passer là où vous êtes, n’hésitez pas un seul instant, allez-y !!! Mais, en attendant, un disque et des livres et Prévert sera toujours aimé !!!
Prévert a déja été critiqué pour ses livres et je vous conseille de vous y repporter pour ceux qui ne le connaissent pas encore en commençant par Paroles... que Jules a été le premier à présenter !
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/447
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/447
Shelton,j'aime ta critique de mon cher Jacques...
Et puis-je te conseiller de lire "Les Prévert-Les frères amis"?
Passionnant,enrichissant si,toutefois,comme moi,tu aimes autant l'homme que le poète!
Dommage!Je n'ai pu monter voir l'expo à l'Hotel de Ville mais j'en ai visionné quelques photos en ligne,dont ses fameux collages...
J'ai la chance d'avoir acheté,il y a quelques années,sur les quais,un exemplaire de "Paroles" en édition originale et,çà,c'est un vrai bonheur..
Et puis-je te conseiller de lire "Les Prévert-Les frères amis"?
Passionnant,enrichissant si,toutefois,comme moi,tu aimes autant l'homme que le poète!
Dommage!Je n'ai pu monter voir l'expo à l'Hotel de Ville mais j'en ai visionné quelques photos en ligne,dont ses fameux collages...
J'ai la chance d'avoir acheté,il y a quelques années,sur les quais,un exemplaire de "Paroles" en édition originale et,çà,c'est un vrai bonheur..
J'ai aussi quelques éditions de qualité de ce grand poète... Les deux volumes de La Pléiade sont fort réalisés.
Il y a eu, aussi, un très beau coffret de deux CD de Prévert chanté. Il y a sur les disques, plusieurs fois la voix de Prévert en train de lire ses textes. Très émouvant !
Il y a eu, aussi, un très beau coffret de deux CD de Prévert chanté. Il y a sur les disques, plusieurs fois la voix de Prévert en train de lire ses textes. Très émouvant !
Au collège, je faisais partie du club théâtre, et une année, on a joué du Prévert.
Deux élèves avaient fait une récitation à deux voix d'un poème que j'aime beaucoup: "Souviens toi Barbara"
"Souviens toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est plus le même orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien"
Deux élèves avaient fait une récitation à deux voix d'un poème que j'aime beaucoup: "Souviens toi Barbara"
"Souviens toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est plus le même orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien"
J'ai aussi quelques éditions de qualité de ce grand poète... Les deux volumes de La Pléiade sont fort réalisés.
Il y a eu, aussi, un très beau coffret de deux CD de Prévert chanté. Il y a sur les disques, plusieurs fois la voix de Prévert en train de lire ses textes. Très émouvant !
Là,j'avoue que je ne connaissais pas et tu me tentes,voire beaucoup plus!
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