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Bonjour,
j'aurais voulu savoir ce que vous pensez des livres écrits au présent (la plupart étant écrits au passé simple). Quel est votre ressenti par rapport à l'histoire ? Cela fait-il une différence ? Vous sentez-vous plus impliqué ?
Je viens de lire qq romans de Nancy Huston écrits au présent, et je trouve le procédé plutôt intéressant.
Pour ceux qui écrivent : pensez-vous qu'il est facile d'écrire un roman au présent ? Y a-t-il des pièges à éviter ? Faut-il une approche du roman particulière pour l'usage de ce temps ? Est-ce que, selon vous, l'usage du présent peut s'utiliser dans n'importe quelle histoire, ou est-ce que cela est à réserver à un type bien particulier ?
Enfin, est-ce plus difficile à traiter qu'une écriture au passé simple ?
Merci.
j'aurais voulu savoir ce que vous pensez des livres écrits au présent (la plupart étant écrits au passé simple). Quel est votre ressenti par rapport à l'histoire ? Cela fait-il une différence ? Vous sentez-vous plus impliqué ?
Je viens de lire qq romans de Nancy Huston écrits au présent, et je trouve le procédé plutôt intéressant.
Pour ceux qui écrivent : pensez-vous qu'il est facile d'écrire un roman au présent ? Y a-t-il des pièges à éviter ? Faut-il une approche du roman particulière pour l'usage de ce temps ? Est-ce que, selon vous, l'usage du présent peut s'utiliser dans n'importe quelle histoire, ou est-ce que cela est à réserver à un type bien particulier ?
Enfin, est-ce plus difficile à traiter qu'une écriture au passé simple ?
Merci.
Est-ce que, selon vous, l'usage du présent peut s'utiliser dans n'importe quelle histoire, ou est-ce que cela est à réserver à un type bien particulier ?
Pour moi, le choix du temps dépend du projet (et donc aussi du sujet) ; un peu comme le choix d'une couleur ou d'une technique pour un peintre.
Est-ce que, selon vous, l'usage du présent peut s'utiliser dans n'importe quelle histoire, ou est-ce que cela est à réserver à un type bien particulier ?
Pour moi, le choix du temps dépend du projet (et donc aussi du sujet) ; un peu comme le choix d'une couleur ou d'une technique pour un peintre.
Pareil pour moi, mais j'ai une nette préférence pour le passé simple...
Cela dit, le présent peut être très adroit parfois...
On peut écrire au présent, le plus souvent, je pense, ce sera avec "je". Mais rien n'empêche de passer à un autre temps quand c'est nécessaire et pour un peu varier.
Ca dépend si tu veux être objectif ou subjectif.
Ok je sors! ;op
Ok je sors! ;op
C'est pas commun un livre écrit exclusivement au présent...ça appauvrit le texte. Enfin, je trouve que construire toute l'action sur un seul temps ce n'est pas très intéressant. Il n'y a plus d'analyse, de portraits, de détails ou de jeux stylistiques qui, normalement, se basent sur les alternances temporelles avec les analepses et les prolepses.
Quelqu'un aurait un exemple d'une oeuvre écrite uniquement au présent de l'indicatif?
Quelqu'un aurait un exemple d'une oeuvre écrite uniquement au présent de l'indicatif?
Par exemple, je veux dire francophone avec un auteur un peu connu...Huston, je ne connais pas du tout.
Par exemple, je veux dire francophone avec un auteur un peu connu...Huston, je ne connais pas du tout.
Nancy Huston est un auteur très connu. Elle est canadienne (anglaise) de naissance, mais écrit en français, car elle vit en France depuis plus de 20 ans.
Je te la recommande chaudement si tu ne la connais pas. Il y a plein de critiques sur CL.
Je n'ai aucun avis sur l'écriture au présent, mais je vais rechercher un livre de N. Huston, pour mieux en juger.
Nancy Huston est née au Canada en 1953 et vit en France depuis 1973.
Elle est d'expression anglaise et française.
(cf wiki)
Elle est d'expression anglaise et française.
(cf wiki)
Est-ce que, selon vous, l'usage du présent peut s'utiliser dans n'importe quelle histoire, ou est-ce que cela est à réserver à un type bien particulier ?
Pour moi, le choix du temps dépend du projet (et donc aussi du sujet) ; un peu comme le choix d'une couleur ou d'une technique pour un peintre.
Là, tu me laisses sur ma faim ! (sans jeu de mots).
Pour toi, quel type de projet serait mieux traité au présent ?
Merci. :)
Je trouve que le présent donne un côté "live" au texte, on sort un peu du récit pour plonger directement le lecteur dans l'action aux côtés des personnages. Ca donne aussi un côté plus familier, on embarque vraiment le lecteur qui devient un pote, un sidekick.
Maintenant, je trouve que le présent à la longue est fatiguant. Il est bien pour des actions ponctuelles, pour donner de l'intensité, faire ressortir une partie du récit, trancher... mais le temps du récit reste quand même le passé (forcément : on raconte une histoire, quand on la conte, elle s'est déjà passée). Je pense que ça va qu'à un certain type d'auteurs et d'histoires, du genre de ceux qui brisent un peu les règles du roman (je sais pas pourquoi, mais à tort ou à raison, j'associe le présent avec Céline et Bukowski). A utiliser avec parcimonie donc.
Tout ça me fait aussi penser aux notes du traducteur de Markowicz dans L'adolescent de Dostoïevski. Apparemment, pour ce texte, Dostoïevski avait utilisé en VO un temps du passé qui n'a pas d'équivalent en français mais qui n'était justement pas un temps littéraire, c'était le temps du passé du langage parlé, càd non pas le passé simple mais le passé composé. Et dans sa traduction Markowicz avait été confronté au dilemme de soit se détacher du texte en utilisant un passé simple classique, soit de rendre le texte le plus justement possible en utilisant un passé composé inusuel en littérature. Je pense qu'on peut transposer au présent : il fait bizarre en littérature mais il donne une impression de proximité, comme si on discute entre potes, du coup je trouve qu'il va particulièrement bien aux auteurs qui justement usent du langage parlé, de l'argot. Pour le reste, je sais pas...
Maintenant, je trouve que le présent à la longue est fatiguant. Il est bien pour des actions ponctuelles, pour donner de l'intensité, faire ressortir une partie du récit, trancher... mais le temps du récit reste quand même le passé (forcément : on raconte une histoire, quand on la conte, elle s'est déjà passée). Je pense que ça va qu'à un certain type d'auteurs et d'histoires, du genre de ceux qui brisent un peu les règles du roman (je sais pas pourquoi, mais à tort ou à raison, j'associe le présent avec Céline et Bukowski). A utiliser avec parcimonie donc.
Tout ça me fait aussi penser aux notes du traducteur de Markowicz dans L'adolescent de Dostoïevski. Apparemment, pour ce texte, Dostoïevski avait utilisé en VO un temps du passé qui n'a pas d'équivalent en français mais qui n'était justement pas un temps littéraire, c'était le temps du passé du langage parlé, càd non pas le passé simple mais le passé composé. Et dans sa traduction Markowicz avait été confronté au dilemme de soit se détacher du texte en utilisant un passé simple classique, soit de rendre le texte le plus justement possible en utilisant un passé composé inusuel en littérature. Je pense qu'on peut transposer au présent : il fait bizarre en littérature mais il donne une impression de proximité, comme si on discute entre potes, du coup je trouve qu'il va particulièrement bien aux auteurs qui justement usent du langage parlé, de l'argot. Pour le reste, je sais pas...
Est-ce que, selon vous, l'usage du présent peut s'utiliser dans n'importe quelle histoire, ou est-ce que cela est à réserver à un type bien particulier ?
Pour moi, le choix du temps dépend du projet (et donc aussi du sujet) ; un peu comme le choix d'une couleur ou d'une technique pour un peintre.
Là, tu me laisses sur ma faim ! (sans jeu de mots).
Pour toi, quel type de projet serait mieux traité au présent ?
Merci. :)
Le choix du temps, comme celui de la personne, correspond souvent à la distance que l'on veut introduire entre le lecteur et les personnages. SJB souligne très justement que, souvent, le présent est associé à la 1ère personne, dont le choix va dans le même sens. C'est très net dans A l'ouest rien de nouveau, récit au présent (avec des passages au passé, minoritaires, traduits maladroitement par un passé simple - c'est une faute d'époque, la traduction date - alors qu'un passé composé conviendrait bine mieux) ; parce que Remarque veut nous donner à lire la pensée du personnage au moment où il vit l'action ; et surtout parce qu'il veut un récit à la 1ère personne dont le narrateur-personnage ignore lui-même la suite au moment où il raconte, afin d'exprimer cette vie au jour le jour, dans l'ignorance du lendemain, qui est la condition de tout soldat en temps de guerre.
Maintenant, rien n'empêche de jouer de l'hiatus en associant le présent, dans un récit en point de vue interne, à une 3e personne ; afin de créer une sorte de distance intérieure, comme dans un roman que tu as lu récemment.
Le passé simple est par excellence le temps de la mise en récit, et notamment celui des récits premiers, des mythes, des contes. La couleur qu'il donne est dès lors très différente.
Au XXe siècle le récit au présent est de plus en plus fréquent, et c'est vrai qu'aujourd'hui, notamment dans une tendance qui se veut vaguement post-durassienne (j'ai bien dit "se veut"), il est parfois devenu, associé à une apparente simplicité, une simple recette qui sert surtout à masquer l'indigence du projet sous couvert de modernité. C'est à nous de faire marcher notre esprit critique, sans perdre de vue que présent et passé simple ne sont jamais que des outils de la langue, et que tout dépend de l'usage qu'on en fait.
J'utilise encore bien le présent dans la narration justement pour racourcir la distance avec le lecteur et c'est que j'ai fait, sans y penser particulièrement, pour les quelques lignes que j'ai écrites pour raconter notre visite de Bruxelles. Mais je ne suis pas un écrivain et cette pratique est plutôt instinctive chez moi. Je crois que ce mode est très utilisé par les commentateurs et journalistes sportifs qui ont dû m'influencer. Le présent, me semble, donne plus de rythme et de tonus à la narration et implique plus le narrateur auprès du lecteur.
Bonjour,
Je viens d'écrire une narration pour un film. Une partie au passé simple, imparfait, une partie au présent. Je cherche quelqu'un qui maîtrise bien les nuances de la langue française et qui est à la fois cinéphile, pour retravailler ce texte.
Merci de me contacter : ianvacum@yahoo.com
Bien à vous
Ian
Je viens d'écrire une narration pour un film. Une partie au passé simple, imparfait, une partie au présent. Je cherche quelqu'un qui maîtrise bien les nuances de la langue française et qui est à la fois cinéphile, pour retravailler ce texte.
Merci de me contacter : ianvacum@yahoo.com
Bien à vous
Ian
Bonjour,
Je viens de commencer un roman, j'en suis à la 6e page, il est au présent et à la première personne.
Pas de difficultés pour l'instant. Pensez vous que ca puisse être un handicap?
Je viens de commencer un roman, j'en suis à la 6e page, il est au présent et à la première personne.
Pas de difficultés pour l'instant. Pensez vous que ca puisse être un handicap?
Bonjour,
j'aurais voulu savoir ce que vous pensez des livres écrits au présent (la plupart étant écrits au passé simple). Quel est votre ressenti par rapport à l'histoire ? Cela fait-il une différence ? Vous sentez-vous plus impliqué ?
Je viens de lire qq romans de Nancy Huston écrits au présent, et je trouve le procédé plutôt intéressant.
Pour ceux qui écrivent : pensez-vous qu'il est facile d'écrire un roman au présent ? Y a-t-il des pièges à éviter ? Faut-il une approche du roman particulière pour l'usage de ce temps ? Est-ce que, selon vous, l'usage du présent peut s'utiliser dans n'importe quelle histoire, ou est-ce que cela est à réserver à un type bien particulier ?
Enfin, est-ce plus difficile à traiter qu'une écriture au passé simple ?
Merci.
Nancy Huston, dans "Nord Perdu" écrit à la page 45 Edition Babel :
"Le style est un mariage d'amour entre un individu et sa langue. Mais peut-on epouser une langue adoptive, faire corps avec une langue apprise par imitation consciente? (...) Camus, Sartres pouvaient encore écrire "je ne veux point", "il ne me plait guere" : ma plume à moi refuse de cracher de telles formules. Elle résiste même à manier le passé simple, qui lui parait decidement trop guindé et pretentieux pour une fille des prairies canadiennes, alors que mon cerveau maitrise les conjugaisons de ce temps raffiné depuis belle lurette. "
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