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Stavroguine 14/08/2012 @ 14:13:05
Peut-être. J'y ai vu beaucoup moins d'espoir que toi. Pour moi, le monde était condamné et le fils suivait le chemin de son père dans un combat absurde pour survivre à tout prix même si ça n'a aucun sens. Il me semble quand même que quand ils arrivent à la plage et qu'ils voient qu'il n'y a plus rien, que l'eau n'est pas bleu, tout espoir les abandonne définitivement. Et puis, il y a le fait que l'arme soit confiée au fils, que le fils soit recueilli par un homme rompu au combat...

Avada

avatar 14/08/2012 @ 14:36:41
Je vais relire le fin pour vérifier ce ressenti a posteriori. Il est possible que je délire complètement.

Stavroguine 14/08/2012 @ 14:45:57
Ou on peut aussi deux interprétations différentes, c'est pas interdit. Je trouve pas que la tienne soit un délire complet, j'ai juste pas eu le même ressenti (et je n'ai jamais lu l'Apocalypse).

Avada

avatar 14/08/2012 @ 17:55:08
J'ai relu la fin. Et l'extrême fin est quand même positve : l'enfant est adopté, il va vivre dans une famille, ce qui était inimaginable après tout ce qui nous avait été raconté précédemment (d'ailleurs on a très peur que l'homme au fusil s'attaque à lui, au début et même ensuite). Ca reste néanmoins une fin ouverte.

Les scènes de la plage et du père qui oblige le voleur à se déshabiller se trouvent bien avant. A ce propos, le fils fait céder le père et l'oblige à retourner sur le lieu où le père a puni le voleur et à rendre les vêtements. C'est l'enfant qui donne un enseignement au père à ce moment-là. Dès lors l'enfant n'a plus besoin vraiment du père qui "peut" mourir, il a intégré ce qu'on lui avait transmis, il pourra transmettre à son tour et créer peut-être un nouveau monde basé sur l'entraide et la bonté (les deux mots étant utilisés dans le texte).

Stavroguine 14/08/2012 @ 18:10:42
Ouais... Makes sense...

Reste à savoir comment et avec quoi ils vont rebâtir leur monde. Comme tu le dis, la fin est ouverte. Personnellement, j'avais vraiment l'impression qu'il n'y avait vraiment pas d'autre espoir que de survivre coûte que coûte. Et en effet, l'enfant fait preuve d'altruisme avec le voleur, mais entre-temps, il perd son père dans une attaque complètement gratuite (je ne me rappelle plus de son comportement avec les deux assaillants, d'ailleurs).

Avada

avatar 14/08/2012 @ 18:39:33
L'enfant demande à son père quand il revient s'il a tué l'homme ce qu'il n'a pas fait.

Frunny
avatar 14/08/2012 @ 22:13:14
J'adore les livres qui font exploser le débat et les interprétations.
Merci à tous les intervenants.

Frunny
avatar 14/08/2012 @ 22:44:55

The Road est très réussi en ce fait qu’il est universel tout en étant ancré dans une symbolique profondément américaine. On y retrouve ce côté pionnier sur lequel est bâtie l’Amérique, cette fuite en avant, cette idée que la vie sera meilleure si on continue d’avancer. Un espèce d’espoir fataliste, irrationnel, une volonté de toujours pousser la frontière plus loin, jusqu’au bout.


Les " Joad " des " Raisins de la colère " ( Steinbeck ) qui partent vers l'Ouest - la Californie - en quête d'une vie prétenduement meilleure.

Avada

avatar 15/08/2012 @ 09:28:13
Je viens de re-relire la fin et je ne suis plus du tout d'accord avec l'interprétation que j'ai donnée hier.
J'ai plaqué mon ressenti sur le texte et j'ai cru y voir ce que je voulais y voir.
Je crois que la fin n'est ni positive ni négative (quoique plus positive que l'ensemble du livre) et surtout que ce n'est pas vraiment la question. Tu as raison, il n'y a pas vraiment l'idée de reconstruire quoi que ce soit.

Ce qui me semble important c'est l'idée de transmission, de continuation, voire d'hérédité entre le père et le fils. Le père meurt car il a perdu l'espoir : il n'a plus de rêves. Il me semble qu'il est dit aussi que la mère était morte parce qu'elle n'avait plus d'espoir. Et l'enfant doit "porter le feu".

L'une des dernières phrases du roman est assez explicite. L'enfant a été recueilli par des gens, après la mort de son père, et discute avec la femme :
" Elle lui parlait quelquefois de Dieu. Il essayait de parler à Dieu mais le mieux c'était de parler à son père et il lui parlait vraiment et il n'oubliait pas. La femme disait que c'était bien. Elle disait que le souffle de Dieu était encore le souffle de son père bien qu'il passe d'une créature humaine à une autre au fil des temps éternels."
Il n'y a pas de Dieu qui donne la vie éternelle. Mais on retrouve l'idée assez classique qu'on gagne l'éternité à travers le vie de ses enfants et de ses descendants. Il n'y a pas de but à la vie, juste l'envie, le désir de transmettre la vie à quelqu'un pour continuer la route (avec certaines valeurs, me semble-t-il, vu la violence des relations humaines dans le roman). Maigre consolation, mais consolation tout de même.

Avada

avatar 16/08/2012 @ 13:18:51
Le livre est d'ailleurs dédicacé à son dernier fils qu'il a eu assez âgé. Dans l'article Wikipédia en anglais, il y a une allusion à une interview d'Oprah Winfrey qui va dans le sens de mon précédent post :
" He also spoke about the experience of fathering a child at an advanced age, and how his now-eight-year-old son was the inspiration for The Road. "

Frunny
avatar 30/11/2012 @ 19:01:35
@ Pacmann ,

je sais que la dernière console est sortie mais ta critique est - selon moi - assez injuste.

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