Les forums

Forums  :  Forum général  :  Alix Girod de L'ain

Virginie 15/04/2004 @ 12:39:11
Alix Girod de l’Ain
Aventurière du quotidien

Parisienne pur sucre, elle se dit fascinée par les relations humaines. Amour, amitié, maternité... elle décortique avec humour les ressorts de la vie affective dans le magazine Elle. Et sort actuellement un livre sur le thème du couple.

Dans l’hebdomadaire Elle, ses papiers sortent du lot. La plume est alerte, le style piquant, les sujets marrants et bien envoyés. Lorsque Alix Girod de l’Ain décortique la vie des people en expliquant pourquoi, oh non, elle ne voudrait pas être une star, ça ressemble à: “Mettons que j’ai 36 ans et pas encore d’enfant. En tant que Thérèse, esthéticienne, il n’y a que deux vieilles tantes poilues pour commenter. Mais si je suis Thérèse, actrice oscarisée, elles seront sept cents millions à grincer des dents: “Elle est foutue, il faut faire des choix dans la vie.” Sur le thème des présidentielles françaises, il n’y a qu’elle pour imaginer l’élection d’un chef de maison. Avec campagne et slogans percutants: “J’ai hésité entre “Alix, votre potion magix” et “Avec maman, c’est plus marrant”, finalement j’ai choisi, moins moderne mais plus sérieux, “Maman, votre force pour l’avenir!”

Davantage intéressée par le registre intimiste que par les grands reportages, la journaliste française reçoit moult lettres de lectrices inconditionnelles qui se reconnaissent dans les péripéties du quotidien qu’elle décrit avec brio. Et à la première personne. Pourtant, avant de commencer la rédaction de ses premiers billets, voilà six ans, Alix avait été briefée: le b.a.-ba du métier, ne pas utiliser le “je”. Sûre que rien ne vaut le vécu personnel, elle persiste et signe. Total: “Plus j’écris des histoires perso, plus ça plaît.” Son histoire à elle débute à Paris il y a trente-sept ans. Famille noble, aisée, éducation chez les sœurs. D’aussi loin qu’elle se souvienne, Alix, cadette de trois filles, est fascinée par les relations humaines. “A 3 ans déjà, l’amour et le mariage me captivaient éminemment plus que l’exploration du pôle Sud.” Fine observatrice, elle observe le fonctionnement des couples, leur dialogue, leur complicité. Trois décennies plus tard, les divers scénarios du duo amoureux constituent toujours son sujet de prédilection.

Dans son livre De l’Autre Côté du Lit*, Alix Girod de l’Ain raconte l’histoire d’Ariane et Hugo, mariés depuis dix ans, qui un beau matin échangent leurs rôles respectifs. Entendez que Hugo va désormais jongler entre les enfants et la vente de bijoux à domicile (et se déplacer en Opel Agila couleur framboise écrasée) alors qu’Ariane, elle, dirigera une entreprise de location de machines de chantier (et conduira l’Audi). Tout baigne jusqu’au moment où la jeune femme veut retrouver sa vie d’avant pour des raisons que l’on découvre au fil de ce “thriller conjugal”. Un récit cocasse et tendre, des personnages savoureux, mais sur un thème sérieux, source de conflits conjugaux: l’emploi du temps. “J’avais envie d’écrire une histoire, explique Alix. Pour Elle, je dois respecter un lignage et je ne peux pas délirer autant que je veux.” Comprenez qu’un papier consacré au lifting de trop de Catherine Deneuve, ça ne passe pas.

Thriller conjugal
Dans son roman, la journaliste prend plaisir à forcer le trait: Ariane est forcément frivole, Hugo n’exprime bien sûr pas ses émotions. En démarrant ce livre, Alix entendait mettre les points sur les i. “Je me suis dit: je vais leur montrer à ces mecs, tout ce qu’on fait.” Mais en creusant un peu le sujet, elle s’aperçoit que rien n’est simple pour eux non plus. “Les femmes sont ravies de tout assumer, les enfants, la famille, la carrière, quitte à devenir un peu zinzins, fait-elle. A côté de cela, nous exigeons beaucoup des hommes. Trop, qui sait? Nous devrions peut-être relâcher la pression: vouloir la perfection, mais juste pour nous.”

Dans la première mouture de son bouquin, elle a stoppé net à la page 70 et des poussières. Hugo ressemblait trop à Laurent, son mari, fils de Robert Laffont et éditeur comme papa... “Je me suis dit: cette fois, on va divorcer”, lâche-t-elle sans rire. Elle reprend son texte et le fait relire à son mari lors d’un week-end dans leur maison de campagne. Elle lui remet les bonnes feuilles et s’en va se ronger les sangs dans la pièce d’à côté. Quand elle réapparaît quelques heures plus tard, Laurent a les larmes aux yeux. “Il était fier de moi, c’était le plus beau jour de ma vie. Plus fort même que mon mariage!” Alix la romantique ne se la joue pas fleur bleue pour rigoler. “Elle attache beaucoup de valeur à la famille. Excellente mère, elle passe beaucoup de temps avec ses enfants”, dit d’elle sa belle-sœur et éditrice Anne Carrière.

Laurent, c’est l’homme de sa vie, ni plus ni moins. “Depuis petite, je savais qu’un jour je rencontrerai celui que j’épouserai.” Leurs routes se croisent voilà quinze ans, cette jolie rousse en a alors 22 et la scène se déroule dans une église avec aura de lumière et tout et tout. Restait juste à convaincre le monsieur, de dix ans son aîné, via une véritable campagne de persuasion... Qui a débouché sur une union et trois enfants de 11, 9 et 2 ans. Dans Comment se faire épouser**, Alix donne d’ailleurs tous ses trucs, et ce premier livre va changer sa vie. A l’époque, la jeune femme travaille avec sa mère dans le commerce d’articles de cadeaux, à Paris. En parallèle, elle griffonne des pages sans oser les montrer. Le jour où elle s’y risque, elle a 30 ans et s’adresse à sa belle-sœur, Anne Carrière. “C’était drôle, bien vu, ça m’a fait rire, se souvient l’éditrice. Alix possède un style à elle, une analyse très fine des problèmes de société actuels.” Bingo, le livre marche bien, se voit traduit et édité en poche.

Cette fraîcheur, cette approche faussement ingénue séduiront aussi les responsables d’Elle qui le liront. Et rebingo, Alix rejoint l’équipe du prestigieux magazine. Dans la foulée, elle enchaîne les chroniques sur Europe 1 et RTL et travaille aux dialogues de la série télévisée Cap des Pins. De talent, la jeune femme estime pourtant en manquer: “Je ne suis pas Faulkner, mais j’ai de la chance, confie-t-elle, modeste. Sans être plus maligne que les autres, je ressens les préoccupations des gens.”

Pile dans son époque, la chroniqueuse pompe ses idées de sujets dans l’air du temps. Détaille son banquier, observe les gens, papote avec ses copines. “Elles se reconnaissent dans mes papiers, il y a parfois des drames...” Puis elle rédige chez elle, grappillant des instants entre les activités avec les enfants et la promenade du teckel. Le soir venu, elle tanne son mari pour sortir, tendre l’oreille dans les vernissages et les dîners. Sous sa plume, sa tendre moitié se reconnaît, elle aussi. “Laurent en a parfois ras le bol, mais il a un excellent sens de l’humour.” Pareil pour Alix qui aime rigoler, à l’image de son père. Petite, elle se souvient l’avoir vu balancer des bombes à eau par la fenêtre. “Lorsque quelqu’un sonnait à notre porte en criant: “Vos gosses font des bêtises!”, mon père répondait ne pas avoir d’enfant.” Ce père “féministe” - il voulait ses filles émancipées, indépendantes, alors qu’elles rêvaient de “battre des cils devant les garçons” - Alix n’a que 16 ans lorsqu’il décède. Ce deuil renforce durablement les liens entre les trois sœurs qui partagent le même immeuble dans le IIe arrondissement où elles vivent aujourd’hui.

Fantasme de bourge
Vêtue le jour de notre rencontre d’un jean glissé dans des bottes aux talons vertigineux, “c’est exceptionnel”, Alix Girod de l’Ain n’a rien d’une fashion victim: “A Elle, mes collègues me prennent en photo pour avoir des souvenirs sur la façon dont elles s’habillaient trois ans plus tôt!” Les boutiques de luxe? Pas pour elle, “les vendeuses m’intimident”. Disons qu’un néon clignotant “Tout pour 5 euros” l’excite autrement plus qu’une vitrine chic. “Les zones industrielles où dénicher du papier ménage à 30 centimes, j’adore. Fantasme de bourgeoise peut-être?” rigole-t-elle en allumant une cigarette. Côté passions et violon d’Ingres, rien à signaler hormis une collection de chaises pour enfants. Elle a complété sa série alors qu’elle multipliait les stratégies pour convaincre son mari de mettre en route le petit dernier, “je le voulais absolument”.

Fan de séries télé - elle aime tout, de Super Jamie à X-Files - elle raffole de la télévision réalité et de ses stars éphémères. Le mépris dont font preuve certains intellectuels envers le petit écran la saoule. D’ailleurs, en parlant de films, plusieurs producteurs s’intéressent à scénariser De l’Autre Côté du Lit. Rien n’est encore signé et Alix espère participer à l’écriture de l’adaptation. Quant à son prochain livre, il parlera... du couple, sujet inépuisable. “Le mariage, c’est quelque chose de fou, s’emballe-t-elle. On prend des engagements solennels alors que l’on n’y est pas obligé. Moi, je crois que l’amour peut croître, s’embellir. C’est mon côté midinette.”

Les aventures d’Alix se poursuivrent le long d’un large chemin bordé de roses... “Sûr, ça fait conte de fées, sourit-elle. Sauf que je n’étais ni pauvre ni malheureuse!”


Sylviane Pittet

*“De l’Autre Côté du Lit”, Alix Girod de l’Ain, Ed. Anne Carrière, 2003.
**“Comment se faire épouser”, Alix Girod de l’Ain, Ed. Anne Carrière, 1996.

Yali 15/04/2004 @ 13:27:35
Qui est Sylviane Pittet ????

Virginie 15/04/2004 @ 13:30:21
Qui est Sylviane Pittet ????


journaliste au magazine suisse "Fémina"
:)

Gilou
avatar 15/04/2004 @ 15:32:18
Bonjour Virginie,
Bravo pour votre long message à propos d'Alix Girod de l'Ain.
Vous donnez l'impression de bien la connaître !!!
J'ai posté sur notre site CL , il y a peu , une critique sur son livre "De l'autre côté du lit". J'ai bien aimé.

Je suis également lectrice du magazine ELLE depuis HOU..... très longtemps (vu mon grand âge).

A+

Virginie 15/04/2004 @ 15:48:13
bonjour gilou !
merci de votre message ! mais le post n'est pas de moi, c'est l'article d'une journaliste suisse, dans le FEMINA.
amitiés !
V.

Page 1 de 1
 
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre

Vous devez être membre pour poster des messages Devenir membre ou S'identifier