Mieke Maaike
avatar 10/05/2006 @ 11:47:13
SGDP, puisque tu nous livres une phrase à la discussion, je la commence… :-)

La phrase est donc « Ne trouves-tu pas que c’est l’une des différences fondamentales entre hommes et femmes ? Les hommes veulent des faits –elle souligna sa remarque d’un coup de poing sur la table- alors que nous, nous voulons ce qu’il y a autour, l’atmosphère intéressant qui circule entre les faits ».

Première remarque fondamentale : il n’y a pas de différence fondamentale entre hommes et femmes. Ils appartiennent tous les deux à l’espèce humaine. Ce qui fait un être humain, dans toutes ces différences et ressemblances avec ces semblables, c’est toute une série de choses : une famille, un environnement, une culture, une histoire, un corps, un passé plus ou moins assumé, un présent qu’on tente de vivre au quotidien, un futur qu’on espère, une identité faite de dimensions multiples, un parcours de vie, des choix plus ou moins libres, des rencontres, des relations avec les autres, des apprentissages, des envies, des ambitions, des doutes, des questionnements. Ce qui rend les humains semblables et différents, ce sont toutes ces choses-là, qu’on ne peut pas résumer à un vagin ou un pénis entre les jambes ni à taux de testostérone ou d’œstrogène dans le sang. Alors toutes les considérations de types « les hommes sont ceci, les femmes sont cela » ressemblent très fort à des considérations de type « les blancs sont ceci, les noirs sont cela », considérations qui ont tendance à me hérisser le poil.

Deuxième remarque : cette opposition homme/action – femmes/« atmosphère, intériorité » a notamment été analysée par celle que toi et moi admirons beaucoup : Simone de Beauvoir. Dans le Deuxième Sexe, elle démontre que l’éduction et la société poussent les hommes vers l’action, la réalisation, tandis que les femmes en sont privées et doivent dès lors trouver un sens à leurs vie à travers les actions et les réalisations de leur mari. D’où l’explication du pourquoi les hommes voudraient des faits (puisque la société leur impose l’action pour montrer qu’ils sont « des hommes des vrais ») et les femmes voudraient « ce qu’il y a autour » (puisque la société leur demande de trouver un sens à leur vie « autour des faits de leur mari »).

Le rat des champs
avatar 10/05/2006 @ 12:49:43
Mieke, je me souviens que nous avions discuté de ça à propos des monologues du vagin et de "valeurs féminines". Je comprends bien sûr que le sujet te hérisse, dans la mesure où ces "valeurs" ont trop souvent servi de prétexte à des discriminations inacceptables.

Toutefois, il y a qu'on le veuille ou non des différences entre les deux sexes, d'ordre biologique, que Simone de Beauvoir n evoulait pas voir. A ce sujet, il est intéressant de lire "le malentendu du 2e sexe" de Suzanne Lilar, quelqu'un de ta ville, je crois.

Mieke Maaike
avatar 10/05/2006 @ 12:59:16
Oui, il y a des différences biologiques entre les deux sexes, comme il y a des différences biologiques entre les blancs et les noirs. Mais ces différences biologiques ne conditionnent pas les idées, valeurs, capacité de raisonner, capacité de s'émouvoir, ambitions, choix de vie, connaissances, qualités, défaut, compétences, options philosophiques, etc.

Le rat des champs
avatar 10/05/2006 @ 13:00:28
Oui, il y a des différences biologiques entre les deux sexes, comme il y a des différences biologiques entre les blancs et les noirs. Mais ces différences biologiques ne conditionnent pas les idées, valeurs, capacité de raisonner, capacité de s'émouvoir, ambitions, choix de vie, connaissances, qualités, défaut, compétences, options philosophiques, etc.


Tout à fait d'accord, et heureusement d'ailleurs.

Mieke Maaike
avatar 10/05/2006 @ 13:09:56
Je contente de voir qu'on s'est compris :-)

Donc pour préciser dire "les femmes ont un risque de cancer de l'utérus, les hommes ont un risque de cancer de la prostate", ce n'est pas sexiste parce que ça renvoit à des données purement d'ordre biologique. Dans ce cas, voir si la personne en face de soit est une femme ou un homme, c'est pertinent. Exactement comme on dirait que les blancs risquent plus des coups de soleil que les noirs.

Par contre dire "les femmes savent plus utiliser leur émotion, les hommes savent plus utiliser leur raison" ou encore "les femmes sont plus capables de repasser, les hommes sont plus capables de diriger des multinationalles", c'est sexiste parce que ce type de compétence n'a rien à voir avec des données biologiques.

Saint-Germain-des-Prés

avatar 10/05/2006 @ 16:49:35
Personne ne peut faire abstraction de l’éducation reçue, ni du modèle homme/femme que la société nous impose. En ce sens, je suis assez d’accord avec la citation de départ. Toutefois, nous ne sommes pas tel ou tel par essence, mais par acquisition.

Preuve en est (et ce n’est qu’un exemple), d’une part, la lenteur de l’évolution des lois en ce qui concerne les congés parentaux et, d’autre part, la petite quantité de familles ou c’est le père qui reste au foyer pour s’occuper des enfants pendant que madame travaille. Situation impensable il n’y a pas si longtemps que ça. Les choses bougent donc, nous sommes d’accord, mais à petits pas.

Est-ce à dire que les femmes sont davantage « capables » (pour reprendre ton expression Mieke Maaike) de garder des enfants, de repasser, de faire à manger et tout
le toutim ? Non, mais c’est le modèle qu’elles ont eu sous les yeux étant petites. Et qu’elles reproduisent en tout ou en partie.

« On ne naît pas femme, on le devient », dit Simone de Beauvoir. Certes. Mais nier un certain déterminisme me semble naïf.

Dans ce même sens, ne parle-t-on pas de cerveau droit et de cerveau gauche ? On constate que la plupart des hommes développent davantage l’un (siège de la raison, des mathématiques) tandis que la plupart des femmes davantage l’autre (siège de la créativité, de la sensibilité, de l’art). Remarque : « la plupart de » et pas « tous » ; « davantage », et pas « uniquement ».

Là-dessus, je file. Un biberon à faire chauffer, d’autres à stériliser, un souper à préparer, une lessive à lancer, tout ça avant l’heure du bain, du dernier biberon, de la mise au lit, du repas (oui, je prends quand même le temps de manger) et de la vaisselle ! Comme quoi… ;-))))

Le rat des champs
avatar 10/05/2006 @ 17:09:42
SGDP, tu connais le chant des Belges dans Astérix? "On en a encore pour des siècles d'esclavage..."
Ménage, lavage, nettoyage, repassage et après tout ça, tu es toute en nage....

Mieke Maaike
avatar 10/05/2006 @ 21:05:25
« On ne naît pas femme, on le devient », dit Simone de Beauvoir. Certes. Mais nier un certain déterminisme me semble naïf.

Oui, nous subissons tous un certain déterminisme, mais pas spécialement d'ordre sexuel. Et si déterminisme sexuel il y a, c'est un déterminisme culturel, pas biologique. En effet, pour pouvoir affirmer que le sexe détermine certaines aptitudes dès la naissance, il faudrait d'abord identifier ce qui est de l'ordre de l'inné et de l'ordre de l'acquis. Puis déterminer parmi ce qui est inné, ce qui diffère entre les filles et les garçons. Mais comme actuellement, il n'y a pas unanimité pour définir ce qui est inné et acquis (si ce n'est dire que ce qui est inné ne représente qu'une toute petite partie des aptitudes), il est impossible d'affirmer sérieusement ce qui relèverait de la "nature profonde des femmes" et de la "nature profonde des hommes".

Dans ce même sens, ne parle-t-on pas de cerveau droit et de cerveau gauche ? On constate que la plupart des hommes développent davantage l’un (siège de la raison, des mathématiques) tandis que la plupart des femmes davantage l’autre (siège de la créativité, de la sensibilité, de l’art).

Les études récentes ont démontré que le cerveau n'a pas de sexe. Le cerveau est une formidable machine à apprendre. Mais si la famille, l'école et la société stimulent la raison et les maths chez les garcons, et la créativité, la sensibilité et l'art chez les filles, forcément, on constatera au final que les garcons sont plus forts en math et les filles sont plus fortes en art. Le cerveau d'un violoniste (homme ou femme) est radicalement différent dans son fonctionnement que le cerveau d'un mathématicien (homme ou femme). Tout l'enjeu est de permettre à tous les enfants, filles et garcons, d'apprendre ET les maths Et la musique pour le permettre plus tard de choisir ce qu'ils préfèrent réellement, indépendamment de la forme de leurs organes génitaux.

Le rat des champs
avatar 10/05/2006 @ 21:32:51
Qu'est-ce qui te fait penser uqe le cerveau d'un violoniste est différent de celui d'un mathématicien, Mieke, et sur quelle base dis-tu ça?

Pour prendre un exemple de l'inné et de l'acquis je te dirais qu'il est impossible de différencier deux disques durs d'une même marque et d'un même modèle. Ce qui les différenciera, c'est le logiciel, qui a été acquis au cours de l'installation. On est bien dans l'acquis au niveau du fonctionnement cérébral, là on est d'accord. Mais où s'inscrit l'acquis?

Saint-Germain-des-Prés

avatar 10/05/2006 @ 21:51:12
Les études récentes ont démontré que le cerveau n'a pas de sexe.


Je suis toute prête à te croire, mais de quelles études parles-tu?

Sable 10/05/2006 @ 22:06:52
Mais comme actuellement, il n'y a pas unanimité pour définir ce qui est inné et acquis (si ce n'est dire que ce qui est inné ne représente qu'une toute petite partie des aptitudes), il est impossible d'affirmer sérieusement ce qui relèverait de la "nature profonde des femmes" et de la "nature profonde des hommes".


nier une "théorie" par manque de preuve ne prouve pas son contraire...

Mieke Maaike
avatar 10/05/2006 @ 22:10:00
Qu'est-ce qui te fait penser uqe le cerveau d'un violoniste est différent de celui d'un mathématicien, Mieke, et sur quelle base dis-tu ça?


Voici l'extrait d'un article écrit par une amie faisant la synthèse d'une série d'études:

***
Des cerveaux différents, un argument imparable ?

De nombreux articles sur la différence d'utilisation du cerveau entre les hommes et les femmes ont été publiés dans Nature et Science et ont été démenti ensuite ; mais leur gros succès médiatique a laissé des traces dans les esprits (5).
Doreen Kimura propose ainsi un certain nombre de tests cognitifs à des hommes et des femmes et démontre ainsi des aptitudes différentes selon les sexes (6). Pourtant on peut voir, dans ses études, que les différences sexuées sont bien moins importantes que les différences entre individus et que rien ne permet de conclure à l'origine innée ou acquise des différences entre les hommes et les femmes.
Dans les années 80, des études neuro-anatomiques montre des différences au niveau du corps calleux chez les hommes et les femmes. Le fait qu'il soit plus large chez les femmes entraîne des interprétations au niveau psychologique ; les femmes, utilisant systématiquement leurs deux hémisphères, seraient davantage capables de mener à bien différentes tâches simultanément, au contraire des hommes qui ne pourraient faire qu'une chose à la fois. Ces études ont été infirmées depuis par quelques 50 études.
Dans les années 70, on s'était attaché à la latéralisation du cerveau ou "théorie des deux cerveaux". Le cerveau gauche serait impliqué dans l'analyse et le langage et le cerveau droit dans la représentation de l'espace et les émotions ; les hommes seraient plus doués en mathématiques à cause du plus grand volume de leur cerveau droit et les femmes plus aptes à verbaliser à cause de leur cerveau gauche. Cette théorie a été rendue caduque grâce à l'imagerie cérébrale (IRM) qui a permis de montrer les régions activées du cerveau selon l'exercice demandé. On a ainsi pu montrer que les deux hémisphères sont en communication permanente et qu'aucun des deux ne fonctionne isolément ; de plus, une fonction n'est jamais localisée dans un seul hémisphère. Ainsi le langage mobilise une dizaine d'aires cérébrales localisées à gauche et à droite. Depuis dix ans, sur plus d'un millier d'études sur les fonctions cognitives supérieures seules quelques dizaines font état d'une différence entre les sexes mais ce sont paradoxalement les plus citées. Mais, même si on montre des différences entre les sexes, cela ne signifie pas qu'elles sont inscrites dans le cerveau depuis la naissance. Le fonctionnement du cerveau n'est jamais fixé une fois pour toutes car il est en apprentissage permanent et fonction des événements subis par l'individu.

Pourtant, la question est bien idéologique : il s'agit de déterminisme biologique, théorie qui justifie les inégalités sociales et professionnelles entre les sexes par des dictats biologiques et relègue au second plan les facteurs socio-culturels et politiques. La variabilité individuelle dépasse largement la variabilité entre les sexes. Notre histoire individuelle est ainsi sculptée dans notre cerveau tout au long de la vie. A l'évidence, le devoir de vigilance des scientifiques vis à vis de l'utilisation de la biologie à des fins idéologiques demeure d'actualité.
(...)

lire l'article complet sur www.feministes.net, rubrique "articles" "l'essentialisme ou le déterminisme des sexes"


****
Sinon, voici une série de références de chercheurs:

- VIDAL (Catherine), Le cerveau a t il un sexe, Séminaire du 5 mai 2004, Cité des sciences, Paris.
- VIDAL (Catherine), Cerveau, Sexe & Pouvoir, ISBN : 2701138582
- Héritier (Françoise), "Masculin/Féminin II : dissoudre la hiérarchie", 2002, éditions Odile Jacob
- MATHIEU (Nicole-Claude), L'anatomie politique, catégorisations et idéologies du sexe, Côté-femmes, 1991.

****

Toujours sur le fonctionnement du cerveau, mais dans un autre domaine, un article sur l'influence de la méditation sur la structure et le fonctionnement du cerveau: http://imagine-magazine.com/articles/…


Pour prendre un exemple de l'inné et de l'acquis je te dirais qu'il est impossible de différencier deux disques durs d'une même marque et d'un même modèle. Ce qui les différenciera, c'est le logiciel, qui a été acquis au cours de l'installation. On est bien dans l'acquis au niveau du fonctionnement cérébral, là on est d'accord. Mais où s'inscrit l'acquis?

Je ne remets pas en question l'existence du cerveau ;-) L'acquis s'inscrit bien dans le cerveau, je confirme :-) Mais comme tu le dis toi-même, ce qui différencie fondamentalement les pc, ce sont les logiciels qu'on aura installés.

Saint-Germain-des-Prés

avatar 10/05/2006 @ 22:16:20
Merci pour cette réponse documentée...

Le rat des champs
avatar 10/05/2006 @ 22:18:40
Je ne remets pas en question l'existence du cerveau ;-) L'acquis s'inscrit bien dans le cerveau, je confirme :-) Mais comme tu le dis toi-même, ce qui différencie fondamentalement les pc, ce sont les logiciels qu'on aura installés.


En fait j'ai mal posé ma question, et elle est plus d'ordre philosophique. Sir John Eccles prix Nobel de médecine pour ses recherches sur le cerveau écrivait que pour lui le support de la pensée et de la conscience est extra-cérébral. Le cerveau selon lui ne serait pas le producteur mais le moyen d'expression de la pensée. Pffft, c'est compliqué, tout ça....

Mieke Maaike
avatar 10/05/2006 @ 22:28:56
En fait j'ai mal posé ma question, et elle est plus d'ordre philosophique. Sir John Eccles prix Nobel de médecine pour ses recherches sur le cerveau écrivait que pour lui le support de la pensée et de la conscience est extra-cérébral. Le cerveau selon lui ne serait pas le producteur mais le moyen d'expression de la pensée. Pffft, c'est compliqué, tout ça....

Selon lui, le support de la pensée se trouve où alors ? (je provoquerais en demandant s'il le situe dans le pénis et le vagin ? ;-))) )

Le rat des champs
avatar 10/05/2006 @ 22:51:27
Selon lui, le support de la pensée se trouve où alors ? (je provoquerais en demandant s'il le situe dans le pénis et le vagin ? ;-))) )


hahaha! Ca nous écarterait un peu du sujet du débat, mais je crois que nous avons encore beaucoup à découvrir.

Pendragon
avatar 11/05/2006 @ 15:54:03
Sorry d'interrompre votre brillant dialogue avec une question simple : que ce soit de l'inné ou de l'acquis, est-ce vraiment important !!??

Je m'explique : que le cerveau du nouveau-né mâle soit identique dans ses potentialités au cerveau de la femelle, finalement, on s'en fiche, puisque tous autant que nous sommes, nous parlons bien de différences entre ADULTES.

Et là, si je puis me permettre, le cerveau de l'homme n'a plus rien à voir avec le cerveau de la femme ! Non pas bien entendu en tant que réservoir de potentialité (là, ma foi, ils peuvent bien être comparables), mais en tant qu'utilisation qui en a été faite ou, pour reprendre la comparaison de Leura, en tant que type de logiciels téléchargés.

Et donc, je vais plus loin (tout en prenant mes précautions) : le développement futur potentiel du cerveau sera fonction des "logiciels téléchargés" c-à-d des connexions établies par l'usage qui en a été fait; l'homme étant homme et la femme, femme (oui, je sais, c'est idiot, mais empiriquement, c'est indéniable), le cerveau aura plus de facilité pour certaines tâches en fonction des susdites connexions. Ce qui ne veut pas dire que la femme ne pourra plus jamais agir comme un homme (ou inversement), simplement elle (il) devra le réapprendre, c-à-d télécharger les logiciels ad hoc, c-à-d (r)établir les connexions ad hoc... Comme le dit Simone, on "devient" femme ou homme, c'est donc bien un apprentissage. Ensuite, ET TOUT EST LA, l'homme ou la femme veulent-ils rétablir ces connexions, y a-t-il un intérêt pour eux à agir autrement ? Pour ma part, je pense que la réponse est non et que donc, on "devient" de plus en plus homme (ou femme) et que l'écart entre les cerveaux se creuse à mesure que l'âge impose sa loi...

Sibylline 11/05/2006 @ 20:38:33
Bonjour, ma petite pierre à l'édifice d'autant que j'avoue que je n'ai pas la réponse finale:
1) pour que ce soit clair, je suis féministe. Je trouve que les femmes ont toujours été et sont encore opprimées. Point. Cela ne fait pas de moi une harpie (comme certains aiment bien présenter les féministes, avec leur aide d'ailleurs parfois ;-))), et je n'en parle généralement tout bonnement pas, mais vous ne me ferez pas prendre ma vessie pour une lanterne ;-)))

2) Je voudrais bien qu'il n'y ait pas de différence innée entre le cerveau mâle et le cerveau femelle , or il se trouve que je m'y connais en chiens et dans ce domaine, on sait qu'il y a des différences de caractéristiques entre mâle et femelle, portant sur la morphologie mais tout autant sur le caractère justement. (Seulement, ce n'est pas dans toutes les races le mâle qui est le plus hardi . ;-)) )
Je ne dis pas que nous sommes des chiens, je dis que la nature nous prouve qu'il y a des distinctions de caractère qui ne sont pas dues à l'éducation.
Ce qui ne signifie pas qu'il n'y en ait pas qui elles, sont tout à fait acquises.

Feint

avatar 11/05/2006 @ 21:10:04
Permettez-moi de livrer à votre réflexion cet extrait d'un article délicieusement intitulé "Mamelons masculins et crête clitoridienne", de Steven Jay Gould, théoricien de l'évolution qui est aussi un de mes auteurs fétiches.
« Les différences externes entre mâle et femelle se développent graduellement à partir d'un embryon précoce dont les formes sont si ambivalentes qu'on ne peut en identifier le sexe. Le clitoris et le pénis ne sont d'abord qu'un seul et même organe, de forme identique au début du développement, mais qui va plus tard grossir chez les embryons mâles, par suite de l'action de la testostérone. De même, les grandes lèvres des femmes et les bourses des hommes présentent au départ la même structure chez les embryons précoces ; mais, ultérieurement, cette structure grandit, se replie et fusionne au niveau de la ligne médiane chez les fœtus mâles.
Je ne doute pas que la taille et la sensibilité des mamelles chez les femelles représentent une adaptation au mode de vie des mammifères ; mais la version plus réduite de ces organes chez les mâles ne demande aucune explication en termes d’adaptation. Les mâles et les femelles ne sont pas des entités distinctes, ayant été façonnées indépendamment par la sélection naturelle. Les deux sexes représentent des variantes par rapport à un seul plan de construction, dont les détails ne sont mis en place que dans une phase tardive du développement. Les mammifères mâles ont des mamelons parce que les femelles sont nécessairement dotées de mamelles - et les voies du développement embryonnaire conduisent à la formation d'ébauches chez tous les fœtus de mammifères, accroissant ultérieurement leurs dimensions chez les femelles, mais les laissant à peine développées (et sans fonction évidente) chez les mâles. »

Feint

avatar 11/05/2006 @ 21:11:41
J'oubliais de préciser que cet article est tiré de La Foire aux dinosaures, publiée au Seuil. Il faudra que j'en fasse un jour la critique.

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